ALIMENTATION - Au fait, où en est-on du "fait maison"? Disposition prévue par le projet de loi sur la consommation, qui doit être adopté par l'Assemblée nationale ce lundi 16 décembre, l'idée d'une mention "fait maison" devant permettre aux clients de différencier plats préparés sur place ou en usine par des restaurateurs peu regardants, divisait autant au sein de la majorité que de l'opposition.
Bonne nouvelle pour les amateurs de bonne chère, l'article qui doit rendre obligatoire cette mention "fait maison" a finalement été adopté lors de l'examen du texte en seconde lecture ce lundi 9 décembre.
"La messe est dite", se réjouit le député Thomas Thévenoud (PS), ardent défenseur de cette mention. L'élu de Saône-et-Loire salue une avancée "démocratique, sociale et gastronomique". Et s'il a voulu aller plus loin en demandant aux restaurateurs d'informer les clients sur la congélation des produits, le caractère obligatoire de la mention fait déjà figure de victoire.
Toqué et retoqué
Présenté par la ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme Sylvia Pinel lors de l'examen du projet au mois de juin dernier, le texte n'avait pas prévu de rendre cette mention obligatoire. En d'autres termes, les restaurateurs qui ne l'auraient pas souhaité pourraient continuer de faire à leur guise... et de proposer ni vus ni connus des plats préparés.
Mais les députés ont estimé qu'au pays de la gastronomie, cela aurait fait un peu tâche et décidèrent, après examen du texte, de rendre obligatoire la mention. Ce petit pas en avant pour la transparence ne fut pas du goût des sénateurs qui modifièrent à nouveau l'article en septembre.
Rendue facultative, la mention "fait maison" fut à nouveau ajoutée au texte par les députés en seconde lecture le 27 novembre et votée le 9 décembre. Si le projet de loi qui doit être adopté aujourd'hui prendra à nouveau le chemin du Sénat, il y a peu de chances pour qu'il soit à nouveau retoqué. "On ne reviendra pas dessus, pour nous c'est réglé," se félicite Thomas Thévenoud
Le fait maison: définition
Ce que dit le texte? "Les personnes ou entreprises qui transforment ou distribuent des produits alimentaires dans le cadre d’une activité de restauration commerciale ou de vente à emporter de plats préparés, permanente ou occasionnelle, principale ou accessoire, précisent sur leurs cartes ou sur tout autre support qu’un plat proposé est 'fait maison'". Un indicatif qui a valeur d'impératif et rend de fait obligatoire cette disposition.
Quant à définir ce que signifient ces deux mots magiques, le projet de loi en propose également un aperçu:
Toute la question est donc de savoir quels ingrédients seront éligibles pour la mention "fait maison", ce qui devrait être précisé ultérieurement dans un décret.
Les avocats du "fait maison" saluent néanmoins une disposition qui non seulement permettra au consommateur d'être mieux informé, mais devrait également encourager les restaurateurs à travailler avec des producteurs locaux tout en stimulant l'emploi, car qui dit fait maison dit personnel pour préparer et cuisiner.
À quand un label "fait en usine"?
Mais tout le monde n'est pas de cet avis. "Les députés ont baissé leur froc, une fois de plus," tempête le restaurateur Xavier Denamur qui milite pour une signalétique encore plus claire. Un logo fait maison d'accord, mais aussi un symbole pour indiquer si le plat a été préparé "en usine".
Selon lui, "le gouvernement refuse de permettre aux consommateurs d'être informés réellement et simplement sur ce qu'ils mangent, on est loin de l'intérêt général". D'autant plus que les chiffres de la restauration traditionnelle sont mauvais. "Comment redonner de la confiance, s'il n'y a pas de transparence," s'interroge-t-il? "Pour notre image à l'étranger ça va être catastrophique".
"Une fois de plus ce n'est pas clair," regrette également le chef finaliste de Top Chef Florent Ladeyn qui aurait lui aussi souhaité que deux symboles soient adoptés. "Une telle loi obligerait le consommateur à se poser la question de ce qu'il mange, cela pourrait mettre en valeur les petits cuisiniers qui préfèrent cuisiner avec des produits locaux et de saison."
Et le jeune chef de citer un exemple: "entre un turbo aux asperges, préparé industriellement à base de poisson d'élevage et asperges en provenance du Pérou d'un côté et un hareng aux pommes préparé sur place de l'autre, le consommateur ferait son choix autrement s'il avait ces informations à disposition." Mais encore faut-il que les restaurateurs se conforment aux exigences du nouveau texte, bref c'est pas gagné.
Bonne nouvelle pour les amateurs de bonne chère, l'article qui doit rendre obligatoire cette mention "fait maison" a finalement été adopté lors de l'examen du texte en seconde lecture ce lundi 9 décembre.
"La messe est dite", se réjouit le député Thomas Thévenoud (PS), ardent défenseur de cette mention. L'élu de Saône-et-Loire salue une avancée "démocratique, sociale et gastronomique". Et s'il a voulu aller plus loin en demandant aux restaurateurs d'informer les clients sur la congélation des produits, le caractère obligatoire de la mention fait déjà figure de victoire.
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Toqué et retoqué
Présenté par la ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme Sylvia Pinel lors de l'examen du projet au mois de juin dernier, le texte n'avait pas prévu de rendre cette mention obligatoire. En d'autres termes, les restaurateurs qui ne l'auraient pas souhaité pourraient continuer de faire à leur guise... et de proposer ni vus ni connus des plats préparés.
Mais les députés ont estimé qu'au pays de la gastronomie, cela aurait fait un peu tâche et décidèrent, après examen du texte, de rendre obligatoire la mention. Ce petit pas en avant pour la transparence ne fut pas du goût des sénateurs qui modifièrent à nouveau l'article en septembre.
Rendue facultative, la mention "fait maison" fut à nouveau ajoutée au texte par les députés en seconde lecture le 27 novembre et votée le 9 décembre. Si le projet de loi qui doit être adopté aujourd'hui prendra à nouveau le chemin du Sénat, il y a peu de chances pour qu'il soit à nouveau retoqué. "On ne reviendra pas dessus, pour nous c'est réglé," se félicite Thomas Thévenoud
Le fait maison: définition
Ce que dit le texte? "Les personnes ou entreprises qui transforment ou distribuent des produits alimentaires dans le cadre d’une activité de restauration commerciale ou de vente à emporter de plats préparés, permanente ou occasionnelle, principale ou accessoire, précisent sur leurs cartes ou sur tout autre support qu’un plat proposé est 'fait maison'". Un indicatif qui a valeur d'impératif et rend de fait obligatoire cette disposition.
Quant à définir ce que signifient ces deux mots magiques, le projet de loi en propose également un aperçu:
"Un plat 'fait maison' est élaboré sur place à partir de produits bruts. Lorsque la prestation de service de restauration ou la vente de plats préparés a lieu en dehors de l’établissement du professionnel, 'sur place' s’entend au sens de 'préparé dans les locaux de l’entreprise qui commercialise le service ou le plat'. Des ingrédients traditionnels, déterminés par voie réglementaire, peuvent entrer dans la composition des plats 'faits maison' après avoir subi une transformation de leur état brut nécessaire à leur utilisation."
Toute la question est donc de savoir quels ingrédients seront éligibles pour la mention "fait maison", ce qui devrait être précisé ultérieurement dans un décret.
Les avocats du "fait maison" saluent néanmoins une disposition qui non seulement permettra au consommateur d'être mieux informé, mais devrait également encourager les restaurateurs à travailler avec des producteurs locaux tout en stimulant l'emploi, car qui dit fait maison dit personnel pour préparer et cuisiner.
À quand un label "fait en usine"?
Mais tout le monde n'est pas de cet avis. "Les députés ont baissé leur froc, une fois de plus," tempête le restaurateur Xavier Denamur qui milite pour une signalétique encore plus claire. Un logo fait maison d'accord, mais aussi un symbole pour indiquer si le plat a été préparé "en usine".
Selon lui, "le gouvernement refuse de permettre aux consommateurs d'être informés réellement et simplement sur ce qu'ils mangent, on est loin de l'intérêt général". D'autant plus que les chiffres de la restauration traditionnelle sont mauvais. "Comment redonner de la confiance, s'il n'y a pas de transparence," s'interroge-t-il? "Pour notre image à l'étranger ça va être catastrophique".
"Une fois de plus ce n'est pas clair," regrette également le chef finaliste de Top Chef Florent Ladeyn qui aurait lui aussi souhaité que deux symboles soient adoptés. "Une telle loi obligerait le consommateur à se poser la question de ce qu'il mange, cela pourrait mettre en valeur les petits cuisiniers qui préfèrent cuisiner avec des produits locaux et de saison."
Et le jeune chef de citer un exemple: "entre un turbo aux asperges, préparé industriellement à base de poisson d'élevage et asperges en provenance du Pérou d'un côté et un hareng aux pommes préparé sur place de l'autre, le consommateur ferait son choix autrement s'il avait ces informations à disposition." Mais encore faut-il que les restaurateurs se conforment aux exigences du nouveau texte, bref c'est pas gagné.
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