SANTE - Bientôt du nouveau dans les rayons des supermarchés. En présentant sa loi sur la santé publique jeudi 19 juin, Marisol Touraine a confirmé qu'une petite révolution allait toucher les emballages alimentaires. Pour simplifier l'information sur les qualités nutritionnelles des produits, souvent illisibles car écrites trop petites et avec un vocabulaire scientifique, une nouvelle étiquette nettement plus claire va faire son apparition.
Elle devrait rappeler celle qui existe déjà pour l'énergie des logements ou des appareils électroménagers. Selon les recommandations faites au début de l'année par le professeur Serge Hercberg (Inserm), le nouveau code pourrait comporter cinq couleurs, selon que l'aliment est plus ou moins vertueux. Vert pour celui qui est bon pour la santé jusqu'au rouge pour celui qui ne l'est pas.
Une note sur 40 pour chaque aliment?
Dans son rapport, le professeur de nutrition évoque une note sur 40 pour chaque aliment: 4x10 points selon l'apport énergétique (apport calorique pour 100 g), la teneur en sucres simples, celle en graisses saturées et celle en sel.
Nutrition : vers de nouvelles normes sur les... par lemondefr
Mais la ministre n'a pas osé aller si loin dans les détails. "Il nous faut faire aboutir la réflexion sur ce qui serait le bon outil, le bon logo", s'est contenté de déclarer Marisol Touraine. Si elle avance à pas de loup, c'est qu'elle ne doit pas braquer les industriels qui ne voient pas cette innovation d'un très bon oeil. Elle a beau affirmer que "de nombreuses marques (lui) ont fait part de leur intérêt pour cette mesure", ce n'est pas l'avis de tous les groupes.
C'est le cas de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Le Monde a fait état d'une lettre adressée par ce lobby au ministre de l'Agriculture dans laquelle il s'inquiète de la création d'un tel code couleur. "Nous sommes très inquiets de volonté claire de proposer le système d'échelle nutritionnelle fondé sur les codes couleur. (...) C'est un système simpliste et discriminant", écrit Jean-Philippe Girard, le président de l'Ania.
"Les aliments verts ne garantissent pas une bonne alimentation"
Pour les professionnels qu'ils représentent, les dangers sont nombreux. Ils craignent tout d'abord que ce code couleur soit le prélude à d'autres mesures plus restrictives. Ils évoquent une possible restriction de la publicité pour leurs produits voire une taxation plus importante à l'image des débats qu'il y a eu pour taxer les pates à tartiner ou les boissons sucrées.
L'Ania estime aussi qu'un tel code serait stigmatisant pour les produits qui pourraient être étiquetés en rouge. Ces professionnels avancent qu'au-delà du produit en lui-même, ce qui compte c'est la fréquence de sa consommation, son mode de cuisson et de l'association entre ces produits. "Manger uniquement des produits affichant un logo vert ne garantit pas une alimentation équilibrée", revendique l'Ania.
Enfin, selon les industriels, une telle signalisation pourrait porter un coup fatal à plusieurs porte-drapeaux de la gastronomie française: vins, fromages et charcuteries seraient, selon eux, automatiquement classés rouge.
En Grande-Bretagne aussi les grands groupes se sont mobilisés contre une réglementation similaire. Alors qu'au milieu des années 2000, il était question de généraliser un tel étiquetage (à trois couleurs outre-Manche), c'est finalement le volontariat qui a été retenu.
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Au niveau européen aussi, ils ont gagné la bataille. En 2010, le Parlement a renoncé à instaurer ce code couleur dans le règlement de l’Union européenne relatif à l’étiquetage des denrées alimentaires.
Elle devrait rappeler celle qui existe déjà pour l'énergie des logements ou des appareils électroménagers. Selon les recommandations faites au début de l'année par le professeur Serge Hercberg (Inserm), le nouveau code pourrait comporter cinq couleurs, selon que l'aliment est plus ou moins vertueux. Vert pour celui qui est bon pour la santé jusqu'au rouge pour celui qui ne l'est pas.
Une note sur 40 pour chaque aliment?
Dans son rapport, le professeur de nutrition évoque une note sur 40 pour chaque aliment: 4x10 points selon l'apport énergétique (apport calorique pour 100 g), la teneur en sucres simples, celle en graisses saturées et celle en sel.
Nutrition : vers de nouvelles normes sur les... par lemondefr
Mais la ministre n'a pas osé aller si loin dans les détails. "Il nous faut faire aboutir la réflexion sur ce qui serait le bon outil, le bon logo", s'est contenté de déclarer Marisol Touraine. Si elle avance à pas de loup, c'est qu'elle ne doit pas braquer les industriels qui ne voient pas cette innovation d'un très bon oeil. Elle a beau affirmer que "de nombreuses marques (lui) ont fait part de leur intérêt pour cette mesure", ce n'est pas l'avis de tous les groupes.
C'est le cas de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Le Monde a fait état d'une lettre adressée par ce lobby au ministre de l'Agriculture dans laquelle il s'inquiète de la création d'un tel code couleur. "Nous sommes très inquiets de volonté claire de proposer le système d'échelle nutritionnelle fondé sur les codes couleur. (...) C'est un système simpliste et discriminant", écrit Jean-Philippe Girard, le président de l'Ania.
"Les aliments verts ne garantissent pas une bonne alimentation"
Pour les professionnels qu'ils représentent, les dangers sont nombreux. Ils craignent tout d'abord que ce code couleur soit le prélude à d'autres mesures plus restrictives. Ils évoquent une possible restriction de la publicité pour leurs produits voire une taxation plus importante à l'image des débats qu'il y a eu pour taxer les pates à tartiner ou les boissons sucrées.
L'Ania estime aussi qu'un tel code serait stigmatisant pour les produits qui pourraient être étiquetés en rouge. Ces professionnels avancent qu'au-delà du produit en lui-même, ce qui compte c'est la fréquence de sa consommation, son mode de cuisson et de l'association entre ces produits. "Manger uniquement des produits affichant un logo vert ne garantit pas une alimentation équilibrée", revendique l'Ania.
La réponse de l'Ania à Marisol Touraine
"Ces mesures, 'prêt-à-penser', reposent sur une vision très fermée de l’alimentation en remettant en cause le principe reconnu que l’acte alimentaire est une association, et non un simple cumul d’aliments.
Ce type de dispositif est centré uniquement sur quelques caractéristiques du produit et non sur les réalités de consommation, car il ne rend pas en compte les quantités consommées, les fréquences, la diversité des usages. Ces démarches n’apporteraient pas une information factuelle et utile au consommateur, mais une consigne de choix."
Enfin, selon les industriels, une telle signalisation pourrait porter un coup fatal à plusieurs porte-drapeaux de la gastronomie française: vins, fromages et charcuteries seraient, selon eux, automatiquement classés rouge.
En Grande-Bretagne aussi les grands groupes se sont mobilisés contre une réglementation similaire. Alors qu'au milieu des années 2000, il était question de généraliser un tel étiquetage (à trois couleurs outre-Manche), c'est finalement le volontariat qui a été retenu.

Au niveau européen aussi, ils ont gagné la bataille. En 2010, le Parlement a renoncé à instaurer ce code couleur dans le règlement de l’Union européenne relatif à l’étiquetage des denrées alimentaires.
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