A l'heure où les grandes manœuvres territoriales se préparent, une question reste la base de toute action de service public: quelles sont les attentes réelles des Français en matière de vie quotidienne ?
Lorsqu'on l'interroge, le Français du 21ème siècle, majoritairement urbain, (+ de 70% de la population hexagonale) veut tout. Il exige une offre de services (de la crèche aux maisons de retraite) et de logement plus accessible. Il est en quête d'un urbanisme équilibré, intégrant de beaux espaces verts, souhaite un air moins pollué et une mobilité plus fluide... Une nouvelle approche permet néanmoins de mieux comprendre où chaque ville doit être en mesure de faire porter ses efforts...
Une nouvelle réflexion permettant de positionner les villes par rapport à ces attentes
Le baromètre HTS-VILLES paru en juin, dans VILLES et VALEURS (1), réalisé par HTS Consulting affiche les tendances exprimées par les habitants de 5 grandes villes françaises - Paris, Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg sur la perception de leur vie urbaine, autour de thématiques phares : la mobilité, la qualité de l'air, les espaces verts, les équipements collectifs, l'urbanisme.
L'originalité de cette démarche repose sur une nouvelle typologie d'habitants structurée autour de leur ''appartenance à la ville'' définissant 3 cibles : les sédentaires, les spontanés et les nomades.
Les Sédentaires désignent les habitants qui résident (natifs) depuis toujours dans la ville ou agglomération concernée et ne souhaitent pas la quitter.
Les Spontanés désignent les habitants qui sont devenus résidents, depuis plusieurs années de cette ville, pour des raisons personnelles, affectives, professionnelles et n'envisagent pas de la quitter.
Les Nomades désignent les habitants, non natifs de la ville ou de l'agglomération, qui résident depuis plus d'un an voire depuis quelques années dans la ville pour des raisons personnelles, affectives, professionnelles... mais qui savent, pour ces mêmes raisons, qu'ils quitteront cette ville dans un délai non défini.
L'analyse des résultats à travers ces 3 cibles d'habitants montre une perception souvent semblable et plutôt bienveillante des Sédentaires et des Spontanés ; les Spontanés "s'approprient" leur ville de choix au même titre que les habitants originaires de la ville.
En revanche, les Nomades ont un regard plus critique vis-à-vis de la qualité de vie qui leur est offerte. Par leur style de vie, ils ont été habitués à résider dans d'autres villes. Ils comparent leur vécu actuel à leur vécu d'avant et, à tort ou à raison, font preuve d'une belle exigence.
L'esprit critique développé par les Nomades mérite une réflexion plus approfondie de la part des acteurs du Service Public. Ils expriment toujours un niveau de non satisfaction supérieur par rapport aux autres habitants, sur des sujets analogues. Pour des élus, travailler sur la perception et les motifs d'insatisfaction évoqués par les Nomades permet de résoudre de réels dysfonctionnements et de travailler à la satisfaction de l'ensemble de leurs administrés. Au demeurant c'est aussi un moyen pour eux de "transformer" les Nomades en Sédentaires ou Spontanés et d'accroitre ainsi le rayonnement de leur ville en accueillant une population nouvelle, notamment sous l'impulsion de la croissance démographique.
L'habitant pro acteur de son espace urbain
Autre point clef révélé par l'étude, il est intéressant de noter l'exigence renforcée de l'ensemble des types d'habitants en termes de lien social, non quantifiables et à dimension citoyenne. Ce lien social s'exprime au travers de valeurs clefs qui revêtent une réalisé émergente mais très concrète en matière de comportements urbains :
Confrontés à une urbanisation croissante, nos concitoyens expriment le besoin de se retrouver au sein de nouveaux ''quartier-villages'' où une proximité serait synonyme d'entraide et de lien social. Une mutation urbaine est en marche... comme le soulignent les Nomades, les citadins semblent bien décidés à en être les acteurs.
(1) VILLES et VALEURS, printemps/été 2014 - éditions Fimbacte.
Lorsqu'on l'interroge, le Français du 21ème siècle, majoritairement urbain, (+ de 70% de la population hexagonale) veut tout. Il exige une offre de services (de la crèche aux maisons de retraite) et de logement plus accessible. Il est en quête d'un urbanisme équilibré, intégrant de beaux espaces verts, souhaite un air moins pollué et une mobilité plus fluide... Une nouvelle approche permet néanmoins de mieux comprendre où chaque ville doit être en mesure de faire porter ses efforts...
Une nouvelle réflexion permettant de positionner les villes par rapport à ces attentes
Le baromètre HTS-VILLES paru en juin, dans VILLES et VALEURS (1), réalisé par HTS Consulting affiche les tendances exprimées par les habitants de 5 grandes villes françaises - Paris, Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg sur la perception de leur vie urbaine, autour de thématiques phares : la mobilité, la qualité de l'air, les espaces verts, les équipements collectifs, l'urbanisme.
L'originalité de cette démarche repose sur une nouvelle typologie d'habitants structurée autour de leur ''appartenance à la ville'' définissant 3 cibles : les sédentaires, les spontanés et les nomades.
Les Sédentaires désignent les habitants qui résident (natifs) depuis toujours dans la ville ou agglomération concernée et ne souhaitent pas la quitter.
Les Spontanés désignent les habitants qui sont devenus résidents, depuis plusieurs années de cette ville, pour des raisons personnelles, affectives, professionnelles et n'envisagent pas de la quitter.
Les Nomades désignent les habitants, non natifs de la ville ou de l'agglomération, qui résident depuis plus d'un an voire depuis quelques années dans la ville pour des raisons personnelles, affectives, professionnelles... mais qui savent, pour ces mêmes raisons, qu'ils quitteront cette ville dans un délai non défini.
L'analyse des résultats à travers ces 3 cibles d'habitants montre une perception souvent semblable et plutôt bienveillante des Sédentaires et des Spontanés ; les Spontanés "s'approprient" leur ville de choix au même titre que les habitants originaires de la ville.
En revanche, les Nomades ont un regard plus critique vis-à-vis de la qualité de vie qui leur est offerte. Par leur style de vie, ils ont été habitués à résider dans d'autres villes. Ils comparent leur vécu actuel à leur vécu d'avant et, à tort ou à raison, font preuve d'une belle exigence.
L'esprit critique développé par les Nomades mérite une réflexion plus approfondie de la part des acteurs du Service Public. Ils expriment toujours un niveau de non satisfaction supérieur par rapport aux autres habitants, sur des sujets analogues. Pour des élus, travailler sur la perception et les motifs d'insatisfaction évoqués par les Nomades permet de résoudre de réels dysfonctionnements et de travailler à la satisfaction de l'ensemble de leurs administrés. Au demeurant c'est aussi un moyen pour eux de "transformer" les Nomades en Sédentaires ou Spontanés et d'accroitre ainsi le rayonnement de leur ville en accueillant une population nouvelle, notamment sous l'impulsion de la croissance démographique.
L'habitant pro acteur de son espace urbain
Autre point clef révélé par l'étude, il est intéressant de noter l'exigence renforcée de l'ensemble des types d'habitants en termes de lien social, non quantifiables et à dimension citoyenne. Ce lien social s'exprime au travers de valeurs clefs qui revêtent une réalisé émergente mais très concrète en matière de comportements urbains :
- Partage : de l'espace urbain à la mobilité, en passant par l'habitat : covoiturage, cohabitation, co-parking, co-working se développent...
- Responsabilité : stimulés par la préservation de son environnement et/ou les économies d'énergies, les habitants s'impliquent au quotidien de façon plus responsable ; gérer son jardin collectif, produire son compost, suivre sa consommation d'énergie en temps réel ou devenir co-investisseur d'éoliennes...
- Solidarité : initiée à l'échelle de certains habitats collectifs, l'entraide générationnelle devient un engagement entre habitants (immeuble Le Victoria - GrandLyon Habitat). Cela devient aussi une réalité face à des faits exceptionnels : cas de la procédure d'évacuation en cas d'inondation, à Orléans, chaque habitant de la zone inondable connaît son hôte temporaire.
Confrontés à une urbanisation croissante, nos concitoyens expriment le besoin de se retrouver au sein de nouveaux ''quartier-villages'' où une proximité serait synonyme d'entraide et de lien social. Une mutation urbaine est en marche... comme le soulignent les Nomades, les citadins semblent bien décidés à en être les acteurs.
(1) VILLES et VALEURS, printemps/été 2014 - éditions Fimbacte.