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Interview de Cristina Barreau de l'association Surfrider

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eMag SUEZ ENVIRONNEMENT - Interview de Cristina Barreau « Chargée de mission, déchets aquatiques » au sein de l’association Surfrider, partenaire de SUEZ ENVIRONNEMENT.

Quel est selon vous la solution la plus efficace pour lutter contre la prolifération des déchets aquatiques ?

Il existe trois leviers principaux pour lutter contre la prolifération des déchets aquatiques : les citoyens, les pouvoirs publics et l’industrie. Tout commence par la prise de conscience citoyenne quant à l’impact de l’homme sur le milieu marin. La volonté de chacun de s’engager à travers des gestes simples à réduire la pollution par les déchets aquatiques et notre empreinte plastique est essentielle. En changeant quelques habitudes de consommation, en diffusant les bonnes pratiques et en se mobilisant pour lutter contre cette pollution, les citoyens peuvent influer auprès des institutions pour une meilleure prise en compte des déchets aquatiques dans la réglementation mais aussi auprès des industriels dont le but est de satisfaire les consommateurs. En cela, il est primordial de sensibiliser et d’informer le grand public dès le plus jeune âge et tout au long de leur vie. Le plus souvent, les incivilités naissent d’un manque d’information.

Bien évidemment, il faut également promouvoir un véritable engagement des pouvoirs publics et des industriels pour pouvoir mener à bien cette lutte. Les institutions européennes, nationales et régionales peuvent agir grâce à des réglementations sur la production et la gestion des déchets. Ils ont aussi un rôle important à jouer en termes de sensibilisation. De leur côté, les industriels peuvent améliorer la conception de leurs produits pour limiter leur impact environnemental notamment grâce à l’écoconception.

Aujourd’hui, il n’est pas possible de nettoyer les océans. Tous les jours, avec les marées ou les coups de vents, ce sont des milliers de déchets qui arrivent sur nos littoraux. La meilleure solution reste de réduire à la source la production de déchets et éviter toute nouvelle introduction dans le milieu marin.

80% des déchets proviennent des terres, est-ce que votre travail de sensibilisation « grand public » a eu de réelles conséquences sur la diminution des rejets ?

Près de 6,5 milliards de kilos de déchets plastiques sont déversés dans les océans tous les ans. Si les sources de ces déchets sont multiples, il y a pourtant un point commun à cette pollution : l’Homme. Nos modes de consommation et de production sont aujourd’hui la cause de la pollution des littoraux et des océans et c’est donc à nous d’agir.

Cela fait 19 ans que Surfrider lutte contre la prolifération des déchets aquatiques en attirant l’attention du grand public, des industriels et des institutions face à l’ampleur de cette pollution. Les Initiatives Océanes permettent à chacun de s’investir que ce soit en organisant ou en participant à une collecte de déchets près de chez soi. Grâce à cette opération et à nos outils éducatifs, nous avons sensibilisé des milliers de personnes à travers le monde à la problématique des déchets aquatiques grâce à des opérations de collecte de déchets sur des plages, fonds marins et les cours d’eaux. En participant aux initiatives océanes, les citoyens prennent conscience de la pollution des océans et s’engagent à réduire leur production de déchets et de faire rentrer dans les filières de valorisation appropriées les déchets qu’ils produisent.

Même si nous constatons une diminution des rejets, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. D’année en années nous remarquons de nouveaux types de déchets qui arrivent sur nos littoraux alors que d’autres sont en voie de diminution. Par ailleurs, les déchets plastiques présents dans le milieu, y sont pour longtemps. Sous l’effet des ultra-violets, et de l’abrasion liée à l’action des vagues et du sel, ils se fragmentent en micro particules participant ainsi à la soupe plastique.

Et puis il reste tellement de personnes à atteindre… Nous pensons notamment à ceux qui n’ont pas conscience que leurs actions quotidiennes peuvent avoir un impact sur les océans même s’ils habitent à des centaines de kilomètres de la côte. Lors de nos opérations sur le terrain nous avons eu l’occasion de constater que les plus jeunes sont très sensibilisés à la problématique des déchets aquatiques et sont également les meilleures porte-paroles du message que nous souhaitons faire passer. Nous fondons donc beaucoup d’espoir sur la jeune génération pour réduire drastiquement l’introduction des déchets dans les océans.

Quel bilan tirez-vous de l’édition 2013 des Initiatives Océanes et de votre partenariat avec SUEZ ENVIRONNEMENT ?

En 2013, 50 000 bénévoles se sont rassemblés dans 40 pays, sur les 5 continents pour organiser 1 364 opérations de collecte de déchets sur les plages, les lacs et les rivières. Plus de 36 000 sacs de déchets ont été remplis soit 2 090 m³
(l’équivalent d’une piscine olympique remplie de déchets) !

La 18ème édition des Initiatives Océanes a permis aux citoyens de lutter à leur échelle contre cette source massive de pollution mais également de s’impliquer dans la collecte de données concernant les déchets aquatiques en remplissant une fiche bilan. Cette action a été probante : Surfrider a pu dresser un état des lieux de la pollution par les déchets aquatiques de différentes façades maritimes (Golfe de Gascogne, Atlantique Nord, mer Méditerranée, Océan Indien, Côtes Ibériques, mers celtiques) mais aussi en eaux douces (lacs, rivières, fleuves).

surfriderDepuis 2009, Surfrider exerce des actions de lobby pour pallier les nombreuses lacunes qui existent encore aujourd’hui dans le domaine législatif concernant la protection du littoral européen. En 2013, Surfrider lançait sa campagne d’interdiction des sacs plastique à usage unique. Cette action été un véritable succès puisque 22 583 cartes postales ont été remises à Janez POTOCNIK, commissaire européen à l’environnement le 15 novembre 2013 à Bruxelles. Grâce à la mobilisation de citoyens mais aussi au soutien de 15 eurodéputés, Surfrider a ainsi pu porter au niveau national et européen ses revendications et a été entendu. En novembre 2013, la Commission a proposé de nouvelles mesures pour réduire les sacs plastiques à usage unique à travers l’Europe. Les eurodéputés ont par la suite, voté des propositions en faveur d’une réduction des sacs plastiques à usage unique, modifiant la directive emballages 94/62/CE. En adoptant de plus fortes mesures européennes visant à la réduction des sacs plastiques à usage unique, le Parlement européen a exprimé un soutien significatif aux associations environnementales dont Surfrider Foundation Europe, et ce malgré une forte opposition de l’industrie du plastique. Ce vote vient sanctionner une reconnaissance du problème des sacs plastiques et de leurs impacts néfastes sur l’environnement.

Il est très important et nécessaire que l’ensemble des acteurs de notre société s’engage à nos côtés. L’implication de Lyonnaise des eaux, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT à travers notamment l’engagement de ses salariés, fait partie de ces structures professionnelles s’investissant dans la protection environnementale et participant activement aux succès des Initiatives Océanes.

Quelles sont les actions prévues pour 2014 ?

Cette année, les Initiatives Océanes sont parrainées par le Parlement européen, ce qui est particulièrement symbolique et montre bien la prise de conscience qui s’opère concernant la nécessité d’agir pour la protection de l’environnement.

80 % des déchets que l’on retrouve sur le littoral et dans les océans sont d’origine continentale. A travers une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée, « jeter par terre c’est jeter en mer » représentant le cycle de l’eau de la montagne à l’océan en passant par les rivières, Surfrider souhaite que chacun prenne conscience qu’un simple geste peut avoir des répercussions sur les océans et des mers, et cela même si l’on habite loin des côtes. Des opérations seront ainsi organisées hors zones littorales, autrement dit, à l’intérieur des terres permettant notamment à Surfrider de remonter le bassin versant, toujours dans une perspective d’aller à la source des pollutions et de sensibiliser le grand public. Pour l’édition 2014, des caravanes pédagogiques (maritime, fluviale et littorale) permettront de symboliser le cheminement des déchets aquatiques.

Par ailleurs, la participation citoyenne sera encore une fois à l’honneur pour cette édition 2014. A la suite de son opération, l’organisateur remplit en ligne la fiche bilan, demandant notamment les proportions des différentes matières collectées, la présence de déchets en nombre important, ou des informations sur la gestion effectuée sur la zone de l’opération. Cette fiche de quantification est élaborée pour offrir le compromis entre rigueur scientifique et possibilité de participation du citoyen. Surfrider collectera et compilera ensuite ces informations, en vue d’une retransmission et collaboration auprès des partenaires habituels, tels que le programme OSPAR. Le but est de mieux comprendre les sources pour mieux cibler les actions de lutte.

A l’heure actuelle, plus de 1139 opérations ont eu lieu ou vont avoir lieu au niveau mondial, et vous qu’attendez-vous pour nous rejoindre ?!

océan initiative


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