Que vous soyez un écolo chevronné ou un fondu de nouvelles technologies, vous avez forcément entendu parler de Pierre ou de Steve. Le premier s'est fait connaître du grand public à force de partager ses réflexions sur la condition de l'homme moderne tandis que le deuxième a intégré Internet à l'humanité.
A première vue tout les oppose, l'un prône la sobriété heureuse et le second nous vend du rêve sur écran tactile. Moi je les vois comme le Ying et le Yang, comme Mars et Vénus ou autrement dit, deux idoles à adorer pour satisfaire les différents goûts. On aime rarement les deux et pourtant c'est facile d'imaginer l'assistant-e de Rabhi avec un iPhone ou un Steve Jobs se ravitailler en Biocoop. Leur idéalisme est souvent mis à mal car Pierre et Steve se confrontent autant que moi aux froides réalités de nos existences. Moi, je me suis accroché aux deux mais pas en même temps, puis j'ai détesté le premier pour aimer le second et finalement passer à autre chose.
Admirés, aimés et écoutés c'est davantage l'imaginaire qu'ils représentent et qu'ils créent auxquels j'ai pu m'attacher qu'à leurs personnes elles-mêmes. Pourtant, aveuglé par l'intensité de leurs réalisations, je n'ai parfois fait qu'un des messages et des messagers. Je me suis mis à croire en leurs idées plutôt qu'aux miennes, je me suis mis à idéaliser au lieu de vivre ma vie. Parfois cela pouvait être violent. Il était hors de question que l'on se permette de salir l'un ou l'autre de mes mentors, ces mecs avaient tout compris.
C'est en rencontrant aujourd'hui des personnes passionnées par Pierre, Steve et les autres que j'entrevois un certain danger. Je me revois à l'époque à laquelle j'étais à côté de mes pompes, à courir dans tous les sens à la recherche d'un truc qui était juste sous mon nez. C'est comme ça que je me trouvais à brandir tantôt une vérité, tantôt une autre, toujours avec la même force de conviction, j'exaspérais les moins patients de mon entourage. Aujourd'hui j'en suis bien désolé et remercie bien tout le monde!
Depuis quelques temps, j'acquiers la certitude que Steve et Pierre sont des mecs qui ont poursuivi leurs rêves et rien de plus. Comment cela s'est traduit a peu d'importance, ils avaient l'impression d'être dans le juste, c'est la clé. Ni Steve ni pierre ne se sont raccrochés aux utopies d'autres qu'eux. Ils se sont inspirés des autres mais se sont bien gardés de s'en éblouir. Pour moi, ce sont des exemples car envers et contre tout, ils ont réussi leurs vies en les menant comme ils l'entendaient. Cela dit, ce ne sont pas des sages car leurs rêves semblent les avoir perdus.
Quand ils partagent leurs passions, ils oublient l'essentiel. Ce n'est pas en vivant à la campagne et en prenant soin de ses carottes que l'on est heureux pas plus qu'en achetant le dernier iPhone. Tel des messies, sur France Inter ou sur la scène d'une keynote, ils se convaincs d'avoir raison. Bercés dans la gloire, ils manquent à voir ce qui les différencie de nous, ce qui les rend si remarquables.
Ils croient en leur propre vision du bonheur et tant pis si toute la raison s'y opposent. Eux, comme tous ceux de leur espèce, ont décidé de s'en foutre, ils y vont, coûte que coûte!
Vous êtes sûrement déçus d'une réponse aussi naïve et simpliste. Je pourrais être grandiloquent, argumenter solidement ce que j'avance, vous appelez à fouiller votre propre passé pour constater que pour vous aussi, ça a déjà fonctionné mais j'ai l'intuition que conserver de la distance par rapport à ce que j'avance me préserve. Je ne suis d'ailleurs même pas convaincu par ce que j'écris, je me questionne et par là-même, vous questionne. Au fond, je me fous bien de la réponse car tant que je me pose des questions mais que je sais quel rêve je poursuis, tout va bien. Et vous?
Et comme il n'y a pas que Steve et Pierre, C'est sur les derniers mots des vœux du moins connu Philippe Derudder que je vous laisse:
A première vue tout les oppose, l'un prône la sobriété heureuse et le second nous vend du rêve sur écran tactile. Moi je les vois comme le Ying et le Yang, comme Mars et Vénus ou autrement dit, deux idoles à adorer pour satisfaire les différents goûts. On aime rarement les deux et pourtant c'est facile d'imaginer l'assistant-e de Rabhi avec un iPhone ou un Steve Jobs se ravitailler en Biocoop. Leur idéalisme est souvent mis à mal car Pierre et Steve se confrontent autant que moi aux froides réalités de nos existences. Moi, je me suis accroché aux deux mais pas en même temps, puis j'ai détesté le premier pour aimer le second et finalement passer à autre chose.
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Photo par http://www.alexabrunet.com/
Admirés, aimés et écoutés c'est davantage l'imaginaire qu'ils représentent et qu'ils créent auxquels j'ai pu m'attacher qu'à leurs personnes elles-mêmes. Pourtant, aveuglé par l'intensité de leurs réalisations, je n'ai parfois fait qu'un des messages et des messagers. Je me suis mis à croire en leurs idées plutôt qu'aux miennes, je me suis mis à idéaliser au lieu de vivre ma vie. Parfois cela pouvait être violent. Il était hors de question que l'on se permette de salir l'un ou l'autre de mes mentors, ces mecs avaient tout compris.
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C'est en rencontrant aujourd'hui des personnes passionnées par Pierre, Steve et les autres que j'entrevois un certain danger. Je me revois à l'époque à laquelle j'étais à côté de mes pompes, à courir dans tous les sens à la recherche d'un truc qui était juste sous mon nez. C'est comme ça que je me trouvais à brandir tantôt une vérité, tantôt une autre, toujours avec la même force de conviction, j'exaspérais les moins patients de mon entourage. Aujourd'hui j'en suis bien désolé et remercie bien tout le monde!
Depuis quelques temps, j'acquiers la certitude que Steve et Pierre sont des mecs qui ont poursuivi leurs rêves et rien de plus. Comment cela s'est traduit a peu d'importance, ils avaient l'impression d'être dans le juste, c'est la clé. Ni Steve ni pierre ne se sont raccrochés aux utopies d'autres qu'eux. Ils se sont inspirés des autres mais se sont bien gardés de s'en éblouir. Pour moi, ce sont des exemples car envers et contre tout, ils ont réussi leurs vies en les menant comme ils l'entendaient. Cela dit, ce ne sont pas des sages car leurs rêves semblent les avoir perdus.
Quand ils partagent leurs passions, ils oublient l'essentiel. Ce n'est pas en vivant à la campagne et en prenant soin de ses carottes que l'on est heureux pas plus qu'en achetant le dernier iPhone. Tel des messies, sur France Inter ou sur la scène d'une keynote, ils se convaincs d'avoir raison. Bercés dans la gloire, ils manquent à voir ce qui les différencie de nous, ce qui les rend si remarquables.
Ils croient en leur propre vision du bonheur et tant pis si toute la raison s'y opposent. Eux, comme tous ceux de leur espèce, ont décidé de s'en foutre, ils y vont, coûte que coûte!
Vous êtes sûrement déçus d'une réponse aussi naïve et simpliste. Je pourrais être grandiloquent, argumenter solidement ce que j'avance, vous appelez à fouiller votre propre passé pour constater que pour vous aussi, ça a déjà fonctionné mais j'ai l'intuition que conserver de la distance par rapport à ce que j'avance me préserve. Je ne suis d'ailleurs même pas convaincu par ce que j'écris, je me questionne et par là-même, vous questionne. Au fond, je me fous bien de la réponse car tant que je me pose des questions mais que je sais quel rêve je poursuis, tout va bien. Et vous?
Et comme il n'y a pas que Steve et Pierre, C'est sur les derniers mots des vœux du moins connu Philippe Derudder que je vous laisse:
Quand individuellement nous traversons une crise, il y a souffrance aussi longtemps que nous résistons, puis libération si et quand nous acceptons de lâcher prise. Que choisira-t-on collectivement en ce XXIeme siècle? Faire tout pour retrouver le monde d'avant ou le lâcher? Et quand je dis lâcher, c'est lâcher... lâcher l'argent comme expression première de la richesse et finalité de l'action; lâcher la concurrence comme valeur socio-économique et aiguillon du progrès; lâcher le travail comme obligation pour gagner sa vie, lâcher la propriété comme droit inaliénable, lâcher l'accumulation de capital comme promesse de bonheur et de sécurité, lâcher la croissance économique comme indicateur de prospérité, lâcher la hiérarchie comme mode de gouvernance... bref, lâcher la logique de survie qui fait la réalité du monde d'avant pour s'ouvrir à ... la Vie.
Y sommes-nous prêts? Certains d'entre nous le sont et nous montrent déjà des voies. Ils sont encore peu. D'autres, et c'est je crois le cas pour la plupart, ne le sont pas encore parce qu'ils sont culturellement enfermés (et bien entretenus) dans un mode de pensée qui les conditionne à confondre vivre et survivre. Et puis... et puis il y en a pas mal, et je suis de ceux-là, qui le sont tout en ayant peur du passage dans la chrysalide. Car il s'agit bien de cela. C'est à une métamorphose que ce siècle nous appelle. Nous sommes encore chenille, de plus en plus empêtrée dans les fils du cocon, et quand bien même portons-nous en idéal le papillon, c'est la peur paralysante qui pour l'heure encore domine face à l'inconnu que représente le passage.
Alors que le rêve du papillon habite assez notre cœur pour nous donner le courage de nous engager dans cette année ( et dans sans doute pas mal d'autres) et la certitude qu'elle ne peut qu'être bonne, quoi qu'il arrive, si chacun, à sa mesure, lâche les amarres qui retiennent à l'ancien monde et se risque au voyage vers l'inconnu.
Bonne année de métamorphose!
Philippe
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