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Déficit abyssal de la Sécu, des solutions existent!

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POLITIQUE - Voilà maintenant des années que les dépenses de santé sont devenues incontrôlables et que les perspectives pour les années à venir sont loin d'être réjouissantes. En effet, le Haut Conseil à l'Avenir de l'Assurance Maladie (HCAAM) prévoit, que le déficit de l'assurance maladie pourrait atteindre les 14 milliards d'euros en 2020 contre 7,7 en 2013. Il avoisinerait les 41 milliards en 2040, notamment à cause du nombre élevé de personnes âgées, estimés à plus de 20 millions. Dans le même temps, la croissance des dépenses de santé progressera deux fois plus vite que la croissance française.

Face à cette situation particulièrement inquiétante, l'Etat a commencé depuis quelques années à limiter voire à « dérembourser » certains médicaments. La problématique du déremboursement des médicaments conduit à reporter sur les mutuelles, pour ceux qui en bénéficient, l'effort financier. Par ailleurs, on sait qu'au-delà des soins et des médicaments, c'est l'hôpital qui coûte cher, notamment, lorsque les urgences sont encombrées par la « bobologie ».

A mon sens, le cœur du problème est là. Il provient de notre conception universaliste de la santé qui conduit à une situation perverse puisque le coût de l'acte hospitalier est le même que nous soyons riche, modeste ou pauvre. Pour ma part, je pense qu'il faut entendre universalité de la santé, s'agissant des hôpitaux notamment, par la faculté de pouvoir se soigner et accéder à des soins sur l'ensemble du territoire avec la même qualité de service et de soins.

Parce qu'au-delà de l'universalité du système de santé, concernant l'hôpital public, il s'agit bien de tempérer les fortes disparités tarifaires entre les hôpitaux et les patients, ce qui ne fait que gonfler la facture de l'assurance maladie et des mutuelles. A titre d'exemple, le forfait hospitalier est le même pour tout le monde, 18 euros par jour. Cela a-t-il vraiment un sens, sachant que le coût journalier d'hospitalisation peut varier d'un simple au quintuple entre la Creuse et la Meurthe-et-Moselle?

Il y a donc une rupture d'égalité devant le système de santé tant du point de vue du territoire qu'individuellement. Celui qui gagne bien sa vie profite de la même manière du service public de la santé que celui qui vit modestement (hors CMU). A la différence près, que celui qui gagne moins n'aura peut-être pas de mutuelle et se trouvera confronté à faire un choix entre sa santé et ses finances. Où est l'universalité des soins dans un tel système ?

Toute idée d'augmenter les prélèvements sociaux étant exclue compte tenu du contexte économique et social, il faut donc envisager d'autres solutions.

Parmi celles envisagées, je pense, qu'à l'instar du quotient familial, nous devrions instaurer un quotient santé. Celui-ci serait divisé en plusieurs tranches en fonction du revenu et donc du taux d'effort possible et raisonnable fait par le patient.

Ainsi chacun contribuerait, à sa juste mesure, au coût de la santé. L'heure des privilèges n'est plus, nous devons faire des sacrifices pour maintenir cette universalité des soins dont je parlais précédemment. Certes, j'entends déjà les cris d'orfraies de ceux qui disent qu'ils paient déjà suffisamment d'impôts. Je leur réponds, vous payez des impôts non pas pour payer une radio ou une consultation à vil prix dans un hôpital mais pour avoir la garantie d'être soigné de la même manière partout en France ! Même si je ne paie pas mes impôts dans telle ou telle ville, je m'attends à ce que l'éclairage public, la police, les services de secours etc., soient les mêmes. Pour l'hôpital, il en va de même.

Ce qui est injuste, c'est que le smicard ou le cadre supérieur, par exemple, paie le même prix une prestation à l'hôpital. Ce n'est pas de la justice sociale, ce n'est pas de la solidarité, ce n'est pas, comme ça qu'on participe en commun à l'effort de redressement du pays. Ce quotient santé vaudrait pour les hôpitaux mais pourrait être étendu à d'autres prestations.

Bien entendu, je n'attends pas des mutuelles qu'elles accueillent avec un bon œil cette idée, mais en tant que complémentaire santé, elles doivent également participer à l'effort en adaptant leurs formules aux différents quotients...

Si nous ne voulons pas que notre modèle sanitaire s'effondre et continuer de voir une frange importante de notre population s'exclure des soins médicaux, nous devons trouver des solutions collectivement et répartir l'effort entre tous.

Lire aussi :

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