BIEN-ÊTRE - Je me souviens parfaitement du moment où ma professeur de danse m'a dit: "Rachel, tu n'as aucune grâce." J'avais huit ans. Ca m'avait gêné, mais pas surpris.
En regardant les autres élèves de ma classe, j'ai dû admettre la vérité: mon corps n'avait rien à voir avec le leur.
Ce corps disgracieux m'a conduit à pratiquer des sports plus athlétiques: je faisais du foot toute l'année et du basket tous les hivers. Pourtant, en dépit de ces activités physiques, j'ai toujours eu des problèmes de poids.
À seulement douze ans, je voyais déjà un nutritionniste. Il insistait pour que je note tout ce que je mangeais. Je n'osais pas écrire que je buvais de l'eau, de peur qu'il ne me l'interdise.
Après quelques mois de régime draconien sans aucun effet, mon père m'a dit: "Rachel, tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Vis ta vie pleinement."
J'ai fait énormément de sport pendant toute mon adolescence, d'autant que mon corps était mieux adapté à l'effort physique.
J'étais inébranlable sur le terrain. C'était l'un des rares endroits où je trouvais qu'il me rendait service. Mais en dehors de ces moments-là, je rêvais d'être gracieuse.
Pendant des années, le yoga m'a intriguée, mais j'avais des réserves sur cette discipline. Je n'arrivais pas à me défaire de la honte de ce corps trop lourd, trop gros pour les arts plus raffinés.
Le premier cours auquel j'ai participé a été horrible. Je n'arrivais pas à suivre, mes mains glissaient sur le tapis, j'étais épuisée. Ce qui est sûr, c'est que je n'étais pas gracieuse pour un sou. Mais j'ai continué d'y aller, semaine après semaine.
Malgré le souvenir de mon cours de danse, en dépit de la gêne, quelque chose en moi a commencé à bouger: peut‑être que l'idée était simplement d'adapter le yoga à mon corps, et non l'inverse.
J'étais bien souvent la femme la plus ronde de la salle, mais je vivais une révolution intérieure qui m'amenait à accepter mon corps. J'ai décidé de me préoccuper davantage de mon bien‑être, plutôt que de ce que ma balance indiquait. Plus je faisais de yoga, plus j'étais à l'écoute de mon corps.
Aujourd'hui, le yoga est une des activités qui me permet d'être entièrement consciente du moment présent. Je bouge avec puissance, dynamisme, force et volonté. Je laisse mon corps mener ces mouvements avec naturel et grâce. Une fois le cours fini, je suis apaisée, et je me sens un peu plus entière qu'à mon arrivée.
En pratiquant le yoga avec un corps plus rond, j'ai découvert la grâce mais aussi l'élégance, la sérénité, la force, la compassion, l'empathie, l'humour, la persévérance, le sentiment d'appartenance et l'espoir. Chaque fois que je m'installe sur mon tapis, j'accomplis la plus belle forme de grâce, empreinte d'amour et de tolérance.
Pour moi, le yoga n'est pas une lubie ou un moyen de rester en forme. C'est mon espace personnel et sacré, la chose qui m'a permis de découvrir le sens que j'accordais au mot "grâce". Je garde cette connaissance avec moi, même quand je ne suis pas sur le tapis.
C'est vrai, je suis une yogini imposante, mais également pleine de grâce et de force!
Ce blog, publié à l'origine sur Le Huffington Post (États-Unis), a été traduit par Julia Engels pour Fast for Word.
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