DIVERSITÉ - Samira Djouadi est une tornade et sa présence solaire bouscule toutes les certitudes. Quand vous la croisez, vous sentez cette boule d'énergie capable de déplacer des montagnes. Primée femme de coeur 2014 à la 22e cérémonie d'Avoriaz des femmes d'Or, elle incarne cette génération de femmes issues des quartiers populaires (elle est née à Aubervilliers) qui a dû se faire un chemin et croiser le fer pour élargir son horizon.
Cette combattante du quotidien n'aime pas la fatalité et a su apprivoiser sa chance pour se construire des raisons d'espérer et d'avancer.
Samira Djouadi n'aime pas qu'on la prenne en exemple et me cite tout de go des dizaines de personnes, jeunes, étudiants, mamans, ou papys qui tout au long de sa vie lui ont enseigné la résistance, et qui grâce à leur volonté ont inversé le cours de leur destin programmé d'avance. Petit grain de sable, elle a su par son parcours enrayer la machine de l'inégalité des chances.
Enfant de la com (elle est déléguée générale de la fondation TF1), elle sait combien ces images positives, ces success stories, ont fallu de combats et de résilience pour celles qui comme elle, sont nées de l'autre côté du périph.
Elle n'en tire aucune gloire, juste l'urgence de faire vivre encore et encore les valeurs de la République.
Ses origine marocaines ? Elle les cultive sans en faire des étendards et part d'un éclat de rire quand on lui parle du choc des civilisations. Avec elle tout paraît simple. Sa fidélité à ses héritages multiples lui donne plus de force pour vivre sa citoyenneté de femme engagée du 21e siècle.
Tout est dit, entre différence et indifférence, Samira a choisi d'être elle même, ouverte et apaisée et c'est pour cela que je me suis retournée quand elle a croisé mon chemin.
Voici le portrait de Samira, écrit par Jean Limon, et publié dans le livre que j'ai dirigé, Marianne(S), les femmes et la diversité dans la République.
La course solidaire
Un stade d 'Aubervilliers, à la fin des années 1980. Des jeunes filles avalent des tours de piste sous le regard attentif de professeurs d'éducation physique, chronomètre en main. Un entraîneur interpelle une de ses élèves : « Samira, tu ne peux pas continuer à courir en chaussons de danse. Il faut t'acheter des pointes. » Si l'athlète en herbe n'a pas les chaussures adéquates, c'est qu'elle cache ses séances d'athlétisme à ses parents. Une première dans sa famille de huit enfants. Courir, est-ce vraiment fait pour une fille ? Samira y tient mordicus.
Et, pour parvenir à ses fi ns, elle ruse. « Je disais que j'allais au soutien scolaire. » L'entraîneur comprend. Il convainc les parents. Alors Samira s'entraîne dur. Travaille son endurance, sa résistance, évalue ses progrès, rêve de devenir championne, de recevoir bouquets et médailles.
À l'âge du lycée, les deux entraîneurs qui l'accompagnent la persuadent, malgré les réticences de ses parents, de s'inscrire dans une classe de sport-études à Fontainebleau. Partir du nid familial n'est pourtant pas simple : « Je n'ai pas supporté d'être coupée de ma famille. Mes frères, mes soeurs, mes parents me manquaient. » L'exil devait durer trois ans, Samira revient au bercail au bout de deux. Elle comprend bientôt qu'elle ne sera pas championne du 800 mètres mais elle a appris l'essentiel : « Le sport m'a ouvert l'esprit. Il a été ma chance. »
La quarantaine, Samira Djouadi, devenue déléguée générale de la Fondation TFI, élue femme de coeur de l'année 2014, raconte cette expérience et sa trajectoire comme si elle venait de couper la ligne d'arrivée d'un 800 mètres : « Souvent, je finissais au bord du podium. J'en avais mal au ventre.Je me défonçais pourtant les tripes à l'entraînement... » Là où d'autres auraient délaissé ce sport trop ingrat, l'athlète de demi-fond va y puiser sa force : « En faisant du sport, tout le monde ne devient pas champion mais chacun peut se construire et se dépasser. Le sport m'a fait grandir. Le plus important n'est pas de réussir à chaque fois - la vie serait trop lisse -, c'est de se relever. »
Un coup de pouce à ceux qui n'ont pas de piston
Alors Samira, son BTS gestion en poche, décide d'incarner sa passion en devenant éducatrice sportive à La Courneuve. Remarquée par TF1, elle intègre la régie publicitaire de la chaîne en 2006 et s'investit dans le commercial. Son tempérament de feu étonne. « Comment fais-tu pour avoir toujours la banane ? » lui demandent ses collègues. Samira Djouadi crée la Fondation TF1 dont elle devient la déléguée générale. L'histoire pourrait s'arrêter là. Et les médias d'applaudir à la trajectoire exemplaire d'une fi lle d'immigrés marocains devenue la self-made woman des banlieues. Une pépite extraite d'un territoire peu valorisé voire pas du tout et dont on n'attend rien.
Samira Djouadi pense exactement le contraire. « Ma force vient de la banlieue. Avoir grandi dans un quartier populaire, c'est ma meilleure carte de visite. » Et cette femme aux cheveux bouclés, au regard étincelant traduit cette conviction dans des engagements. En 2002, avec son mari Rachid, elle fonde Sport'à vie : « C'est un lieu où l'on cultive les valeurs d'épanouissement du sport. Nous invitons des jeunes de banlieue à participer à des événements sportifs, comme la récente Coupe du monde de football au Brésil, et à en rendre compte par des articles. En étant témoins de grands moments de sport, ils deviennent acteurs de leur vie. »
Les clichés sur les banlieues populaires, cette femme fière d'être née à Aubervilliers les défie. « Quand j'étais adolescente, on me disait que si je voulais réussir, il fallait partir d'ici ou fermer sa bouche. » Samira Djouadi fait l'inverse. « Je ne recule pas devant les obstacles, je m'efforce de les franchir. » Sa voix porte une sorte de rage positive à mille lieues de l'apitoiement de l'opinion dominante. « Beaucoup pensent que dans les banlieues nous nous résumons à être des démunis, des défavorisés, des discriminés, des victimes. Je crois au contraire que les jeunes de nos quartiers sont brillants et bons, qu'ils ont des capacités exceptionnelles. »
Alors Samira, révoltée par le fait que 95 % des jeunes du BTS communication du lycée de La Courneuve ne trouvent pas de postes dans leur spécialité, prend les devants. Elle fonde Nouvelle Cour, une agence de communication qui accueille les élèves à la fin de leur BTS pour une première expérience professionnelle. « Je veux donner un coup de pouce à ceux qui n'ont pas de piston. » Et Nouvelle Cour fait ses preuves, décroche des budgets de grandes entreprises et devient le tremplin idéal pour que des jeunes de Seine-Saint-Denis entrent dans le métier.
Une force qui vient de la banlieue
La course solidaire de Samira Djouadi n'est pas une fuite. Elle cultive ses racines, françaises et marocaines, consciente que sa confiance en elle lui vient de sa mère : « Quand quelque chose n'allait pas à la maison, elle savait toujours nous dire que demain serait meilleur. C'est un cadeau inestimable.
Elle m'a transmis sa force intérieure. » Alors aujourd'hui, quand, avec ses filles, elle se recueille sur la tombe de sa mère au Maroc, elle se souvient du voyage de ses parents en France : « Ils n'avaient rien. Mon père est venu le premier dans les années 1960 à Aubervilliers. Ma mère l'a rejoint. Tous les deux étaient illettrés. Qui aurait la force de faire cela aujourd'hui ? » Elle se revoit à 12 ans, interprète de sa mère devant le guichet de la Sécurité sociale.
« Cela fait grandir d'un coup. Quand on est huit enfants, les grands aident les petits. Il faut se débrouiller. On fait cela naturellement. Dans l'immeuble, c'est pareil : celui qui n'a pas à manger, on ne le laisse pas tomber. L'entraide, la solidarité, c'est cela l'héritage des femmes des banlieues populaires. Dans mon travail, je vois tant de gens qui ont cru que la vie glissait comme sur du velours et qui ne sont plus rien une fois la retraite arrivée. Alors je cultive cette force d'existence que m'a donnée ma famille. »
Quand on oppose à sa vision positive les violences de la banlieue, Samira Djouadi ne nie pas le problème, elle le subvertit : « 99 % des jeunes de banlieue populaire veulent réussir. 1 % met du désordre. Mais je refuse de faire le tri entre les bons et les méchants. Pourquoi le savoir-faire commercial de ceux qui vendent de la drogue ne pourrait pas être valorisé au service d'activités utiles à la société ? Pourquoi le génie bricoleur de ceux qui trafiquent les voitures ne pourrait pas être employé dans les garages ? » Rien n'arrête Samira. À TF1, le combat contre la peur qu'inspirent les jeunes des banlieues commence par l'accueil des élèves de troisième pour leur stage en entreprise. « J'ai refusé qu'on en sélectionne quelques-uns parmi eux. J'ai convaincu TF1 d'accueillir toute la classe. Et ceux qui posent les questions les plus intelligentes sont souvent les petits caïds dont on n'attend rien. »
Elle s'arrête un moment, reprend son souffle : « L'injustice me met en colère. Quand je la vois, j'en ai mal au ventre. Je veux que tout soit juste pour tout le monde. » Son visage s'éclaire lorsqu'elle décrit les parcours de ceux qu'elle nomme affectueusement « mes petits poussins ». Tous ces jeunes qui ont croisé son regard, rencontré sa foi et son énergie. « En revoyant leurs visages, je me dis : "Samira, tout ce que tu as entrepris, tu ne l'as pas fait pour rien." »
![diversite]()
Cette combattante du quotidien n'aime pas la fatalité et a su apprivoiser sa chance pour se construire des raisons d'espérer et d'avancer.
Samira Djouadi n'aime pas qu'on la prenne en exemple et me cite tout de go des dizaines de personnes, jeunes, étudiants, mamans, ou papys qui tout au long de sa vie lui ont enseigné la résistance, et qui grâce à leur volonté ont inversé le cours de leur destin programmé d'avance. Petit grain de sable, elle a su par son parcours enrayer la machine de l'inégalité des chances.
Enfant de la com (elle est déléguée générale de la fondation TF1), elle sait combien ces images positives, ces success stories, ont fallu de combats et de résilience pour celles qui comme elle, sont nées de l'autre côté du périph.
Elle n'en tire aucune gloire, juste l'urgence de faire vivre encore et encore les valeurs de la République.
Ses origine marocaines ? Elle les cultive sans en faire des étendards et part d'un éclat de rire quand on lui parle du choc des civilisations. Avec elle tout paraît simple. Sa fidélité à ses héritages multiples lui donne plus de force pour vivre sa citoyenneté de femme engagée du 21e siècle.
Tout est dit, entre différence et indifférence, Samira a choisi d'être elle même, ouverte et apaisée et c'est pour cela que je me suis retournée quand elle a croisé mon chemin.
Voici le portrait de Samira, écrit par Jean Limon, et publié dans le livre que j'ai dirigé, Marianne(S), les femmes et la diversité dans la République.
La course solidaire
Un stade d 'Aubervilliers, à la fin des années 1980. Des jeunes filles avalent des tours de piste sous le regard attentif de professeurs d'éducation physique, chronomètre en main. Un entraîneur interpelle une de ses élèves : « Samira, tu ne peux pas continuer à courir en chaussons de danse. Il faut t'acheter des pointes. » Si l'athlète en herbe n'a pas les chaussures adéquates, c'est qu'elle cache ses séances d'athlétisme à ses parents. Une première dans sa famille de huit enfants. Courir, est-ce vraiment fait pour une fille ? Samira y tient mordicus.
Et, pour parvenir à ses fi ns, elle ruse. « Je disais que j'allais au soutien scolaire. » L'entraîneur comprend. Il convainc les parents. Alors Samira s'entraîne dur. Travaille son endurance, sa résistance, évalue ses progrès, rêve de devenir championne, de recevoir bouquets et médailles.
À l'âge du lycée, les deux entraîneurs qui l'accompagnent la persuadent, malgré les réticences de ses parents, de s'inscrire dans une classe de sport-études à Fontainebleau. Partir du nid familial n'est pourtant pas simple : « Je n'ai pas supporté d'être coupée de ma famille. Mes frères, mes soeurs, mes parents me manquaient. » L'exil devait durer trois ans, Samira revient au bercail au bout de deux. Elle comprend bientôt qu'elle ne sera pas championne du 800 mètres mais elle a appris l'essentiel : « Le sport m'a ouvert l'esprit. Il a été ma chance. »
La quarantaine, Samira Djouadi, devenue déléguée générale de la Fondation TFI, élue femme de coeur de l'année 2014, raconte cette expérience et sa trajectoire comme si elle venait de couper la ligne d'arrivée d'un 800 mètres : « Souvent, je finissais au bord du podium. J'en avais mal au ventre.Je me défonçais pourtant les tripes à l'entraînement... » Là où d'autres auraient délaissé ce sport trop ingrat, l'athlète de demi-fond va y puiser sa force : « En faisant du sport, tout le monde ne devient pas champion mais chacun peut se construire et se dépasser. Le sport m'a fait grandir. Le plus important n'est pas de réussir à chaque fois - la vie serait trop lisse -, c'est de se relever. »
Un coup de pouce à ceux qui n'ont pas de piston
Alors Samira, son BTS gestion en poche, décide d'incarner sa passion en devenant éducatrice sportive à La Courneuve. Remarquée par TF1, elle intègre la régie publicitaire de la chaîne en 2006 et s'investit dans le commercial. Son tempérament de feu étonne. « Comment fais-tu pour avoir toujours la banane ? » lui demandent ses collègues. Samira Djouadi crée la Fondation TF1 dont elle devient la déléguée générale. L'histoire pourrait s'arrêter là. Et les médias d'applaudir à la trajectoire exemplaire d'une fi lle d'immigrés marocains devenue la self-made woman des banlieues. Une pépite extraite d'un territoire peu valorisé voire pas du tout et dont on n'attend rien.
Samira Djouadi pense exactement le contraire. « Ma force vient de la banlieue. Avoir grandi dans un quartier populaire, c'est ma meilleure carte de visite. » Et cette femme aux cheveux bouclés, au regard étincelant traduit cette conviction dans des engagements. En 2002, avec son mari Rachid, elle fonde Sport'à vie : « C'est un lieu où l'on cultive les valeurs d'épanouissement du sport. Nous invitons des jeunes de banlieue à participer à des événements sportifs, comme la récente Coupe du monde de football au Brésil, et à en rendre compte par des articles. En étant témoins de grands moments de sport, ils deviennent acteurs de leur vie. »
Les clichés sur les banlieues populaires, cette femme fière d'être née à Aubervilliers les défie. « Quand j'étais adolescente, on me disait que si je voulais réussir, il fallait partir d'ici ou fermer sa bouche. » Samira Djouadi fait l'inverse. « Je ne recule pas devant les obstacles, je m'efforce de les franchir. » Sa voix porte une sorte de rage positive à mille lieues de l'apitoiement de l'opinion dominante. « Beaucoup pensent que dans les banlieues nous nous résumons à être des démunis, des défavorisés, des discriminés, des victimes. Je crois au contraire que les jeunes de nos quartiers sont brillants et bons, qu'ils ont des capacités exceptionnelles. »
Alors Samira, révoltée par le fait que 95 % des jeunes du BTS communication du lycée de La Courneuve ne trouvent pas de postes dans leur spécialité, prend les devants. Elle fonde Nouvelle Cour, une agence de communication qui accueille les élèves à la fin de leur BTS pour une première expérience professionnelle. « Je veux donner un coup de pouce à ceux qui n'ont pas de piston. » Et Nouvelle Cour fait ses preuves, décroche des budgets de grandes entreprises et devient le tremplin idéal pour que des jeunes de Seine-Saint-Denis entrent dans le métier.
Une force qui vient de la banlieue
La course solidaire de Samira Djouadi n'est pas une fuite. Elle cultive ses racines, françaises et marocaines, consciente que sa confiance en elle lui vient de sa mère : « Quand quelque chose n'allait pas à la maison, elle savait toujours nous dire que demain serait meilleur. C'est un cadeau inestimable.
Elle m'a transmis sa force intérieure. » Alors aujourd'hui, quand, avec ses filles, elle se recueille sur la tombe de sa mère au Maroc, elle se souvient du voyage de ses parents en France : « Ils n'avaient rien. Mon père est venu le premier dans les années 1960 à Aubervilliers. Ma mère l'a rejoint. Tous les deux étaient illettrés. Qui aurait la force de faire cela aujourd'hui ? » Elle se revoit à 12 ans, interprète de sa mère devant le guichet de la Sécurité sociale.
« Cela fait grandir d'un coup. Quand on est huit enfants, les grands aident les petits. Il faut se débrouiller. On fait cela naturellement. Dans l'immeuble, c'est pareil : celui qui n'a pas à manger, on ne le laisse pas tomber. L'entraide, la solidarité, c'est cela l'héritage des femmes des banlieues populaires. Dans mon travail, je vois tant de gens qui ont cru que la vie glissait comme sur du velours et qui ne sont plus rien une fois la retraite arrivée. Alors je cultive cette force d'existence que m'a donnée ma famille. »
Quand on oppose à sa vision positive les violences de la banlieue, Samira Djouadi ne nie pas le problème, elle le subvertit : « 99 % des jeunes de banlieue populaire veulent réussir. 1 % met du désordre. Mais je refuse de faire le tri entre les bons et les méchants. Pourquoi le savoir-faire commercial de ceux qui vendent de la drogue ne pourrait pas être valorisé au service d'activités utiles à la société ? Pourquoi le génie bricoleur de ceux qui trafiquent les voitures ne pourrait pas être employé dans les garages ? » Rien n'arrête Samira. À TF1, le combat contre la peur qu'inspirent les jeunes des banlieues commence par l'accueil des élèves de troisième pour leur stage en entreprise. « J'ai refusé qu'on en sélectionne quelques-uns parmi eux. J'ai convaincu TF1 d'accueillir toute la classe. Et ceux qui posent les questions les plus intelligentes sont souvent les petits caïds dont on n'attend rien. »
Elle s'arrête un moment, reprend son souffle : « L'injustice me met en colère. Quand je la vois, j'en ai mal au ventre. Je veux que tout soit juste pour tout le monde. » Son visage s'éclaire lorsqu'elle décrit les parcours de ceux qu'elle nomme affectueusement « mes petits poussins ». Tous ces jeunes qui ont croisé son regard, rencontré sa foi et son énergie. « En revoyant leurs visages, je me dis : "Samira, tout ce que tu as entrepris, tu ne l'as pas fait pour rien." »

Pour accéder à la rubrique Ça Marche, cliquer ici.
Lire aussi :
• Ces femmes d'origine étrangère qui oeuvrent pour la France
• Fatima Hadj, ce petit bout de femme devenu grand
• Elizabeth Tchoungui, cet éléphant rose à pois verts
• Michel Reeber, le prêtre qui murmure à l'oreille des cités
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.