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Le cerveau, chef d'orchestre de la pensée identitaire

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Qu'est-ce que le moi en termes biologiques? Cette question a-t-elle vraiment un sens? Et si oui, alors faut-il considérer le désir, la mémoire de travail ou spatiale, l'imagination (difficilement mesurable) ou autre chose encore? Est-ce le subtil mélange de tout cela, une équation fragile que je construis au cours de mon histoire? Le moi est-il une constellation de qualités microscopiques qui évoluent dans différentes zones de mon cerveau ou bien est-il une entité globale cohérente?

La science du cerveau a permis d'identifier certaines zones cérébrales responsables, ou du moins impliquées spécialement dans certaines fonctions psychologiques, comme par exemple les aires motrices, sensitive, visuelle et auditive. Et bien sûr: l'aire de la pensée, le cortex. C'est l'anatomie fonctionnelle du cerveau. Comme ces aires sont inter-connectées, il est donc vain de vouloir identifier une seule région comme exclusivement responsable d'une propriété psychologique.

Cependant, on peut attribuer au striatum (situé sous le cortex et interagissant avec lui) un rôle prépondérant dans, notamment, l'addiction aux drogues. Stimulé par les drogues, le striatum se sensibilise, entraînant une baisse de l'inhibition comportementale face aux drogues. Ainsi cette région semble prendre progressivement les commandes, emportant la décision de rechercher activement la drogue pour une nouvelle prise. Elle impose l'unanimité.

À partir de cet exemple, on peut se demander quelle est l'origine du désir? Est-elle multiple, contradictoire? Y-a-t-il un désir cortical (Pensée: je sais que la drogue me détruit, donc je n'en prends pas), striatal (la drogue me manque, je la désire, je la recherche), hypothalamique (cette drogue stimule mon appétit sexuel)? Tous ces désirs parviennent-ils à converger vers un souhait cohérent ou ne sont-ils tous que des expansions contradictoires?

Notre moi est donc fait en profondeur de boucles anatomico-cérébrales qui conversent, s'annulent, se combattent, s'additionnent ou se complètent, dans une chimie inconsciente et infiniment complexe. Cette activité fait remonter à la surface de la conscience une mosaïque de messages qu'il appartient au moi de donner sens ou de la cohérence. Le moi est un multi-moi, ou chaque partie impose sa force (sa chimie), bien que parfois les plus faibles soient entendus et suivis (est-ce l'intuition?).

Avant la question romantique de l'authenticité du moi, peut-être nous faut-il l'envisager comme un chef d'orchestre qui doit faire jouer à peu près correctement la partition aux différentes sections de l'orchestre. Je ne suis pas un je suis multiple. Et si la multiplicité en moi n'est pas toujours cohérente, elle peut même être mutuellement exclusive (cf. Dr. Jekyll ou Mr. Hyde). Je lève donc mon verre pour une paix durable, et une collaboration harmonieuse et fructueuse entre les différentes zones de mon cerveau.

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