Lors la rentrée scolaire 2011, la publication de manuels de SVT (sciences de la vie et de la terre) de 1ère ES et L, a suscité un vif émoi: plusieurs personnes et associations, notamment liées à l'Eglise catholique, se sont inquiétées, estimant que ces manuels faisaient la promotion des "études de genre" (gender studies), voire de "théorie(s) de genre" (gender theories).
Ce débat arrive sur la scène politique par la rédaction, à l'automne 2011, de deux appels au gouvernement, le premier par 80 députés, le second par 113 sénateurs. Avec les débats autour du "mariage pour tous" et la politique active du gouvernement de lutte contre les discriminations, la polémique prend progressivement de l'ampleur.
En fin 2013, 10 académies volontaires expérimentent l'ABCD de l'égalité, pour "transmettre dès le plus jeune âge la culture de l'égalité et du respect entre les filles et les garçons." Les dénonciations de cette politique, interprétée comme une traduction pratique de l'idéologie de la "théorie du genre", fusent de toutes parts. La société française semble en crise... Alors: manipulations idéologiques et politiques ou vrai débat de société ?
Malgré la difficulté de l'exercice, tentons tout d'abord de définir les diverses expressions. La notion de "genre" s'attache à montrer que, dans une société (dans les règles, les usages, les pratiques, les comportements, les références morales, les valeurs...), la distinction, voire la différence entre les sexes, n'est pas uniquement de nature biologique. Il s'agit également d'une construction sociale et culturelle. Les études de genre sont donc l'ensemble des études qui s'appuient sur cette distinction entre sexe (biologique) et genre (construction sociale). Les théories du genre -aussi diverses que les études et qui pour la plupart d'ailleurs ne se reconnaissent pas sous ce vocable- s'appuient à expliciter ce processus de construction de cette distinction, voire de cette différence. Sur la base d'études empiriques (en sociologie, démographie, économie...), elles visent à définir le processus de construction et d'assignation de l'identité, des statuts et des rôles sociaux.
Parfois, elles explicitent un aspect de l'identité qui est l'orientation sexuelle; ou alors, elles insistent sur les effets de domination dont cette construction sociale est un soubassement (qui se font essentiellement au détriment des femmes); etc. Ainsi, dans le champ de la recherche, il n'y a pas qu'une seule et unique étude de genre et qu'une seule et unique théorie de genre. Les angles d'approches sont divers et souvent complémentaires.
Il est toujours difficile d'établir un point de départ à un courant de pensée qui irradie par sa richesse l'ensemble de la recherche en sciences sociales et humaines. On peut citer parmi les précurseurs, en France, Simone de Beauvoir ou Michel Foucault. Des penseurs états-uniens ont également été très féconds. Par exemple, Carol Gilligan, en opérant une nette distinction entre les genres, étudie la relation entre care et genre, sous le prisme du principe de justice.
Judith Butler, aux analyses plus militantes et parfois qualifiées de "radicales" qui s'inscrivent dans le courant queer, rejette tout déterminisme biologique et affirme, avec de nombreux arguments, que les différences biologiques autres qu'organiques, sont elles-mêmes le fruit d'une longue élaboration sociale et culturelle. Elles légitiment socialement l'ensemble des dominations subies par les femmes.
Pourtant, dans cette polémique, il est souvent dénoncé une "théorie du genre", en faisant souvent implicitement référence aux études de Judith Butler. Implicitement, puisque cette théorie dénoncée est rarement explicitée. Parfois, il est affirmé que c'est une théorie de "militantes" qui combattent toute idée de distinction de sexe, y compris sur le plan biologique, voire qui s'opposent à tout ce que pourrait représenter la "masculinité". Du coup, dans les médias, cette polémique a comme conséquence, dans un premier temps, de décrédibiliser toute référence au concept de genre, pour de le reléguer du côté du "non scientifique". En bref, ces études et théories sont accusées d'être des élucubrations dites sociologiques qui iraient à l'encontre d'une vérité biologique. La polémique amplifie.
A notre sens, quatre raisons, non cumulatives, expliquent cette confusion et cette polémique.
Tout d'abord, puisque certains de ces chercheurs sont aussi très souvent engagés dans la vie citoyenne et politique, les études et analyses sont de facto personnifiées. Si ces chercheurs représentent en outre un "Autre étrange" qui suscite de la crainte, et parfois de l'aversion, c'est l'ensemble de son œuvre qui est immédiatement décrédibilisé. Les écrits en soi, sont peu lus et analysés. Or, Judith Butler, étant à la fois américaine, de gauche, juive, féministe et lesbienne... revêt probablement cette figure de l'Autre étrange.
Ensuite, dans la langue française, la notion de "sexe" fait référence à la fois au sexe biologique et à la sexualité. Ainsi, les personnes qui portent un regard critique sur la distinction de sexe, avec l'apport conceptuel du "genre", sont régulièrement perçues comme des personnes qui étudient la sexualité. Puisqu'elles critiquent cette distinction de sexe, elles sont assimilées à des militants qui combattraient l'hétérosexualité et voudraient promouvoir l'homosexualité. Faisons remarquer, s'il en était besoin, qu'en aucun cas l'homosexualité n'est une négation de la distinction de sexe: une lesbienne ou un gay aime et désire une personne de même sexe et opère, de fait, aussi bien qu'une personne hétérosexuelle la distinction!
De façon générale, c'est appauvrir la fécondité de cette approche en termes de genre que de considérer qu'elle ne porte que sur la sexualité. Dans leur expression, beaucoup d'opposants "au genre" expriment finalement une forte appréhension: comme parler de genre, c'est selon eux évoquer la sexualité, ils estiment que si la question du genre est abordée auprès de mineurs, à l'école par exemple, ce serait automatiquement leur parler de sexualité ; donc considérer qu'un mineur de moins de 18 ans, a fortiori un enfant, exprime un intérêt voire des désirs sexuels. De plus, sur ce substrat, chez nombre d'opposants "au genre", une crainte sous-jacente est l'homosexualité en soi. Le combat contre le genre revêt bien fréquemment une gêne face à l'homosexualité, voire parfois une homophobie déclarée.
De surcroît, ces combats, qu'ils soient au nom du genre ou contre le genre, ont été repris dans des combats politiques qui les ont amplifiés, sans pour autant les expliciter: se revendiquer ou non du genre est apparu comme "moderne" ou "traditionnel", comme "profamille" ou "antifamille", etc. Peu de leaders politiques ont tenté de comprendre aussi bien les apports de la recherche que les valeurs, craintes et espoirs que traduisait la polémique.
Pour autant, le débat est-il épuisé? A notre sens, derrière cette polémique, se pose une véritable question de société: est-il légitime de parler de la complémentarité des genres, sinon des sexes? Est-ce que le fait d'être du genre féminin ou masculin nous conduirait à remplir des rôles distincts au sein de la société?
Nous affirmons pour notre part que cette polémique révèle une grande sensibilité de l'ensemble de la société française à ces questions de la distinction de sexe. Plus particulièrement lorsqu'il est question de parenté. Tant que le "genre" était un concept qui permettait de souligner tout ce qui était construit dans un rapport entre les sexes, dans le monde professionnel ou politique par exemple, les expressions des uns et des autres semblaient quasi unanimes pour condamner cette différence.
Dans ce cas, le genre sert de révélateur de forme de domination ou de construction de différences, celle qu'une grande partie de citoyens, y compris sans doute certains militant(e)s qui combattent le "genre", veulent effacer. En revanche, si par le genre, c'est l'idée même d'une distinction de sexe au sein de la parenté qui semble être niée et effacée, des parents et associations se mobilisent.
Finalement, cette polémique traduirait le fait que beaucoup de Français se retrouvent dans un débat qui les dépasse largement et dans lequel ils peinent à prendre position: d'un côté, pour la plupart, ils soutiennent une lutte contre la domination (masculine) voire pour établir une véritable égalité juridique, sociale, politique et professionnelle.
D'un autre, en ce qui concerne le rôle de parent, ils hésitent et sont gênés lorsqu'il s'agit de prendre position. Ils sont réticents à affirmer que "père" et "mère", c'est "la même chose". Ils aiment à penser qu'ils sont complémentaires. Certes, souvent, ils ne savent pas exactement à quel moment, sur quel type de relation ou d'acte d'ailleurs, il est légitime d'établir cette distinction entre père et mère. La grossesse, l'accouchement et l'allaitement sont (encore) affaire de mères. Presque tous en " conviennent". C'est du "physique" donc facilement "cernable". Mais qu'en est-il pour l'accompagnement les premières semaines de vie; durant la petite enfance; ensuite dans le cheminement éducatif?
Peut-on affirmer que la mère, ou un référent féminin, joue un rôle spécifique d'attachement, notamment lors de la grossesse et des premiers mois qui suivent la naissance, qui fonde une relation "sécure" entre l'enfant et elle, puis avec la famille et l'ensemble des proches?
Il y a-t-il un rôle spécifique dévolu au père, comme l'incarnation de l'autorité par exemple? La question ne se porte pas uniquement sur le plan psychologique. Elle est aussi politique. Par exemple, une politique publique en termes de congé parental doit-elle prendre en considération cette distinction de sexe? Si oui, jusqu'à quel âge de l'enfant? Par ailleurs, autre exemple, quelle politique mener en ce qui concerne l'allaitement? Ou alors, une politique de soutien à la parentalité et de protection de l'enfance doit-elle s'adapter selon qu'elle s'adresse principalement à un couple hétérosexuel, un couple homosexuel, à un père seul ou à une mère seule. Finalement, dans la mise en œuvre des politiques publiques, quel modèle éducatif propose-t-on ?
Ces questions plongent au cœur même de l'un des fondements de l'identité de chacun, réactivé au moment même où il devient parent: le sexe. Ainsi, cette polémique révèle un malaise plus profond, puisqu'il touche à l'un des fondements de l'identité: que signifie aujourd'hui être père ou mère? Peut-on accoler des "qualités" ou "capacités" selon le sexe du parent? Est-ce que cela déterminerait des rôles spécifiques en tant que parent? Plus largement, si l'on reconnaît ce questionnement, comment lutter contre des discriminations tout en distinguant?
Ce débat arrive sur la scène politique par la rédaction, à l'automne 2011, de deux appels au gouvernement, le premier par 80 députés, le second par 113 sénateurs. Avec les débats autour du "mariage pour tous" et la politique active du gouvernement de lutte contre les discriminations, la polémique prend progressivement de l'ampleur.
En fin 2013, 10 académies volontaires expérimentent l'ABCD de l'égalité, pour "transmettre dès le plus jeune âge la culture de l'égalité et du respect entre les filles et les garçons." Les dénonciations de cette politique, interprétée comme une traduction pratique de l'idéologie de la "théorie du genre", fusent de toutes parts. La société française semble en crise... Alors: manipulations idéologiques et politiques ou vrai débat de société ?
Malgré la difficulté de l'exercice, tentons tout d'abord de définir les diverses expressions. La notion de "genre" s'attache à montrer que, dans une société (dans les règles, les usages, les pratiques, les comportements, les références morales, les valeurs...), la distinction, voire la différence entre les sexes, n'est pas uniquement de nature biologique. Il s'agit également d'une construction sociale et culturelle. Les études de genre sont donc l'ensemble des études qui s'appuient sur cette distinction entre sexe (biologique) et genre (construction sociale). Les théories du genre -aussi diverses que les études et qui pour la plupart d'ailleurs ne se reconnaissent pas sous ce vocable- s'appuient à expliciter ce processus de construction de cette distinction, voire de cette différence. Sur la base d'études empiriques (en sociologie, démographie, économie...), elles visent à définir le processus de construction et d'assignation de l'identité, des statuts et des rôles sociaux.
Parfois, elles explicitent un aspect de l'identité qui est l'orientation sexuelle; ou alors, elles insistent sur les effets de domination dont cette construction sociale est un soubassement (qui se font essentiellement au détriment des femmes); etc. Ainsi, dans le champ de la recherche, il n'y a pas qu'une seule et unique étude de genre et qu'une seule et unique théorie de genre. Les angles d'approches sont divers et souvent complémentaires.
Il est toujours difficile d'établir un point de départ à un courant de pensée qui irradie par sa richesse l'ensemble de la recherche en sciences sociales et humaines. On peut citer parmi les précurseurs, en France, Simone de Beauvoir ou Michel Foucault. Des penseurs états-uniens ont également été très féconds. Par exemple, Carol Gilligan, en opérant une nette distinction entre les genres, étudie la relation entre care et genre, sous le prisme du principe de justice.
Judith Butler, aux analyses plus militantes et parfois qualifiées de "radicales" qui s'inscrivent dans le courant queer, rejette tout déterminisme biologique et affirme, avec de nombreux arguments, que les différences biologiques autres qu'organiques, sont elles-mêmes le fruit d'une longue élaboration sociale et culturelle. Elles légitiment socialement l'ensemble des dominations subies par les femmes.
Pourtant, dans cette polémique, il est souvent dénoncé une "théorie du genre", en faisant souvent implicitement référence aux études de Judith Butler. Implicitement, puisque cette théorie dénoncée est rarement explicitée. Parfois, il est affirmé que c'est une théorie de "militantes" qui combattent toute idée de distinction de sexe, y compris sur le plan biologique, voire qui s'opposent à tout ce que pourrait représenter la "masculinité". Du coup, dans les médias, cette polémique a comme conséquence, dans un premier temps, de décrédibiliser toute référence au concept de genre, pour de le reléguer du côté du "non scientifique". En bref, ces études et théories sont accusées d'être des élucubrations dites sociologiques qui iraient à l'encontre d'une vérité biologique. La polémique amplifie.
A notre sens, quatre raisons, non cumulatives, expliquent cette confusion et cette polémique.
Tout d'abord, puisque certains de ces chercheurs sont aussi très souvent engagés dans la vie citoyenne et politique, les études et analyses sont de facto personnifiées. Si ces chercheurs représentent en outre un "Autre étrange" qui suscite de la crainte, et parfois de l'aversion, c'est l'ensemble de son œuvre qui est immédiatement décrédibilisé. Les écrits en soi, sont peu lus et analysés. Or, Judith Butler, étant à la fois américaine, de gauche, juive, féministe et lesbienne... revêt probablement cette figure de l'Autre étrange.
Ensuite, dans la langue française, la notion de "sexe" fait référence à la fois au sexe biologique et à la sexualité. Ainsi, les personnes qui portent un regard critique sur la distinction de sexe, avec l'apport conceptuel du "genre", sont régulièrement perçues comme des personnes qui étudient la sexualité. Puisqu'elles critiquent cette distinction de sexe, elles sont assimilées à des militants qui combattraient l'hétérosexualité et voudraient promouvoir l'homosexualité. Faisons remarquer, s'il en était besoin, qu'en aucun cas l'homosexualité n'est une négation de la distinction de sexe: une lesbienne ou un gay aime et désire une personne de même sexe et opère, de fait, aussi bien qu'une personne hétérosexuelle la distinction!
De façon générale, c'est appauvrir la fécondité de cette approche en termes de genre que de considérer qu'elle ne porte que sur la sexualité. Dans leur expression, beaucoup d'opposants "au genre" expriment finalement une forte appréhension: comme parler de genre, c'est selon eux évoquer la sexualité, ils estiment que si la question du genre est abordée auprès de mineurs, à l'école par exemple, ce serait automatiquement leur parler de sexualité ; donc considérer qu'un mineur de moins de 18 ans, a fortiori un enfant, exprime un intérêt voire des désirs sexuels. De plus, sur ce substrat, chez nombre d'opposants "au genre", une crainte sous-jacente est l'homosexualité en soi. Le combat contre le genre revêt bien fréquemment une gêne face à l'homosexualité, voire parfois une homophobie déclarée.
De surcroît, ces combats, qu'ils soient au nom du genre ou contre le genre, ont été repris dans des combats politiques qui les ont amplifiés, sans pour autant les expliciter: se revendiquer ou non du genre est apparu comme "moderne" ou "traditionnel", comme "profamille" ou "antifamille", etc. Peu de leaders politiques ont tenté de comprendre aussi bien les apports de la recherche que les valeurs, craintes et espoirs que traduisait la polémique.
Pour autant, le débat est-il épuisé? A notre sens, derrière cette polémique, se pose une véritable question de société: est-il légitime de parler de la complémentarité des genres, sinon des sexes? Est-ce que le fait d'être du genre féminin ou masculin nous conduirait à remplir des rôles distincts au sein de la société?
Nous affirmons pour notre part que cette polémique révèle une grande sensibilité de l'ensemble de la société française à ces questions de la distinction de sexe. Plus particulièrement lorsqu'il est question de parenté. Tant que le "genre" était un concept qui permettait de souligner tout ce qui était construit dans un rapport entre les sexes, dans le monde professionnel ou politique par exemple, les expressions des uns et des autres semblaient quasi unanimes pour condamner cette différence.
Dans ce cas, le genre sert de révélateur de forme de domination ou de construction de différences, celle qu'une grande partie de citoyens, y compris sans doute certains militant(e)s qui combattent le "genre", veulent effacer. En revanche, si par le genre, c'est l'idée même d'une distinction de sexe au sein de la parenté qui semble être niée et effacée, des parents et associations se mobilisent.
Finalement, cette polémique traduirait le fait que beaucoup de Français se retrouvent dans un débat qui les dépasse largement et dans lequel ils peinent à prendre position: d'un côté, pour la plupart, ils soutiennent une lutte contre la domination (masculine) voire pour établir une véritable égalité juridique, sociale, politique et professionnelle.
D'un autre, en ce qui concerne le rôle de parent, ils hésitent et sont gênés lorsqu'il s'agit de prendre position. Ils sont réticents à affirmer que "père" et "mère", c'est "la même chose". Ils aiment à penser qu'ils sont complémentaires. Certes, souvent, ils ne savent pas exactement à quel moment, sur quel type de relation ou d'acte d'ailleurs, il est légitime d'établir cette distinction entre père et mère. La grossesse, l'accouchement et l'allaitement sont (encore) affaire de mères. Presque tous en " conviennent". C'est du "physique" donc facilement "cernable". Mais qu'en est-il pour l'accompagnement les premières semaines de vie; durant la petite enfance; ensuite dans le cheminement éducatif?
Peut-on affirmer que la mère, ou un référent féminin, joue un rôle spécifique d'attachement, notamment lors de la grossesse et des premiers mois qui suivent la naissance, qui fonde une relation "sécure" entre l'enfant et elle, puis avec la famille et l'ensemble des proches?
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Il y a-t-il un rôle spécifique dévolu au père, comme l'incarnation de l'autorité par exemple? La question ne se porte pas uniquement sur le plan psychologique. Elle est aussi politique. Par exemple, une politique publique en termes de congé parental doit-elle prendre en considération cette distinction de sexe? Si oui, jusqu'à quel âge de l'enfant? Par ailleurs, autre exemple, quelle politique mener en ce qui concerne l'allaitement? Ou alors, une politique de soutien à la parentalité et de protection de l'enfance doit-elle s'adapter selon qu'elle s'adresse principalement à un couple hétérosexuel, un couple homosexuel, à un père seul ou à une mère seule. Finalement, dans la mise en œuvre des politiques publiques, quel modèle éducatif propose-t-on ?
Ces questions plongent au cœur même de l'un des fondements de l'identité de chacun, réactivé au moment même où il devient parent: le sexe. Ainsi, cette polémique révèle un malaise plus profond, puisqu'il touche à l'un des fondements de l'identité: que signifie aujourd'hui être père ou mère? Peut-on accoler des "qualités" ou "capacités" selon le sexe du parent? Est-ce que cela déterminerait des rôles spécifiques en tant que parent? Plus largement, si l'on reconnaît ce questionnement, comment lutter contre des discriminations tout en distinguant?
Ce texte est le développement et l'actualisation d'un texte paru dans Comprendre la politique familiale, Dunod, 2013.
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