JOURNEE DE LA FEMME - "Si je devais résumer ma vie, je dirais que c'est d'abord des rencontres", expliquait Edouard Baer dans l'adaptation cinématographique d'une bande dessinée populaire.
Pour Patricia, éleveuse de bovins, cette rencontre ce fut celle d'une vache, une vache aux cornes longues et à la robe rouge, connue pour la qualité de son lait et de sa viande: la salers.
"Pour les femmes, c'est plus compliqué"
"Si elle n'a pas son veau à côté, elle ne donne pas de lait. Ça la rapproche vraiment de l'humain" remarque cette agricultrice mère de trois enfants, comme une évidence.
Installée aux côtés de son mari dans le Cantal, Patricia, qui a grandit en ville n'avait pas prévu de devenir éleveuse. Si les dés n'avaient donc pas été pipés par son mariage, cette néo-rurale aurait pu passer à côté de sa vocation. Rien n'obligeait en effet la jeune femme éleveuse depuis 2001 à s'installer "en agriculture"... à commencer par les statistiques.
Alors que la ségrégation diminue dans la majorité des secteurs, selon une étude de la Dares publiée en décembre 2013, la profession d'agriculteur figure parmi les rares métiers (cinq au total) qui étaient mixtes il y a encore trente ans, et qui sont sont aujourd'hui majoritairement masculins.
"Il faut être battante"
La raison? Les conjointes des agriculteurs ne travaillent désormais plus au sein des exploitations, et cela peut se comprendre. Réveil à 5h45 tous les matins, peu ou pas de vacances, et encore moins de congé maternité, à côté du métier d'éleveuse diriger une grande entreprise du CAC40 ferait presque figure de promenade de santé.
"Il faut être une battante" reconnaît Patricia, "on n'a pas le droit à l'erreur". Mais le jeu vaut la chandelle, à l'image de ses contreparties. "Le soleil, les prés, des animaux qui nous aiment", s'enthousiasme Patricia.
Enthousiaste, elle l'est un peu moins dès qu'il s'agit d'évoquer ses homologues, qui n'ont pas franchement l'habitude de travailler avec des femmes. "On nous fait moins confiance, on s'adresse en priorité à mon mari plutôt qu'à moi"... Une vie dans l'ombre de son homme? "Exactement!" répond-elle.
"Mes escarpins, j'y tiens !"
Son quotidien d'éleveuse, Patricia le raconte sur la page Facebook de l'élevage pour témoigner de son métier, mais aussi faire changer les mœurs. "Les gens ont encore l'image de l'agricultrice avec son tablier à grosses fleur, son bâton, les joues bien rouges et le foulard sur la tête", s'amuse-t-elle, "c'est terminé ça".
Lorsqu'elle travaille, Patricia est en combinaison, mais pas question de la porter plus que de raison. Dès la traite achevée, c'est terminé. Patricia se maquille, se coiffe, se change.
"Mes escarpins, j'y tiens !", lance-t-elle, avec autant d'entrain que de sérieux. "J'ai toujours aimé bien m'habiller, j'ai ça dans la peau," continue-t-elle. Bien s'habiller, quitte à choquer en milieu rural? "C'est vrai que parfois ça passe mal auprès de certains hommes, mais aussi de leurs femmes" juge-t-elle.
Prendre soin de soi: une question de féminité, mais aussi de dignité: "ce n'est pas parce que vous travaillez les pieds dans la bouse qu'il faut le devenir", conclut-elle.
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Pour Patricia, éleveuse de bovins, cette rencontre ce fut celle d'une vache, une vache aux cornes longues et à la robe rouge, connue pour la qualité de son lait et de sa viande: la salers.
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"Pour les femmes, c'est plus compliqué"
"Si elle n'a pas son veau à côté, elle ne donne pas de lait. Ça la rapproche vraiment de l'humain" remarque cette agricultrice mère de trois enfants, comme une évidence.
Installée aux côtés de son mari dans le Cantal, Patricia, qui a grandit en ville n'avait pas prévu de devenir éleveuse. Si les dés n'avaient donc pas été pipés par son mariage, cette néo-rurale aurait pu passer à côté de sa vocation. Rien n'obligeait en effet la jeune femme éleveuse depuis 2001 à s'installer "en agriculture"... à commencer par les statistiques.
Alors que la ségrégation diminue dans la majorité des secteurs, selon une étude de la Dares publiée en décembre 2013, la profession d'agriculteur figure parmi les rares métiers (cinq au total) qui étaient mixtes il y a encore trente ans, et qui sont sont aujourd'hui majoritairement masculins.
"Il faut être battante"
La raison? Les conjointes des agriculteurs ne travaillent désormais plus au sein des exploitations, et cela peut se comprendre. Réveil à 5h45 tous les matins, peu ou pas de vacances, et encore moins de congé maternité, à côté du métier d'éleveuse diriger une grande entreprise du CAC40 ferait presque figure de promenade de santé.
"Il faut être une battante" reconnaît Patricia, "on n'a pas le droit à l'erreur". Mais le jeu vaut la chandelle, à l'image de ses contreparties. "Le soleil, les prés, des animaux qui nous aiment", s'enthousiasme Patricia.
Enthousiaste, elle l'est un peu moins dès qu'il s'agit d'évoquer ses homologues, qui n'ont pas franchement l'habitude de travailler avec des femmes. "On nous fait moins confiance, on s'adresse en priorité à mon mari plutôt qu'à moi"... Une vie dans l'ombre de son homme? "Exactement!" répond-elle.
"Mes escarpins, j'y tiens !"
Son quotidien d'éleveuse, Patricia le raconte sur la page Facebook de l'élevage pour témoigner de son métier, mais aussi faire changer les mœurs. "Les gens ont encore l'image de l'agricultrice avec son tablier à grosses fleur, son bâton, les joues bien rouges et le foulard sur la tête", s'amuse-t-elle, "c'est terminé ça".
Lorsqu'elle travaille, Patricia est en combinaison, mais pas question de la porter plus que de raison. Dès la traite achevée, c'est terminé. Patricia se maquille, se coiffe, se change.
"Mes escarpins, j'y tiens !", lance-t-elle, avec autant d'entrain que de sérieux. "J'ai toujours aimé bien m'habiller, j'ai ça dans la peau," continue-t-elle. Bien s'habiller, quitte à choquer en milieu rural? "C'est vrai que parfois ça passe mal auprès de certains hommes, mais aussi de leurs femmes" juge-t-elle.
Prendre soin de soi: une question de féminité, mais aussi de dignité: "ce n'est pas parce que vous travaillez les pieds dans la bouse qu'il faut le devenir", conclut-elle.
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