A l'occasion du premier avril, j'ai commis une blague de potache : j'ai indiqué sur mon statut Facebook avoir été nominé pour recevoir la légion d'honneur.
A ma grande surprise, les félicitations n'ont pas tardé à pleuvoir. Au bout de quelques heures, je comptais plus de cent commentaires aussi élogieux les uns que les autres et des likes à n'en plus finir.
C'est une surprise car il me semble pourtant que rarement nous n'avons autant critiqué nos institutions pour leur incapacité à nous sortir de la crise. Et à mon sens, les médailles, particulièrement la légion d'honneur, caractérisent plus que tout l'expression du pouvoir institutionnel, celui là même que nous critiquons. De surcroît, ces médailles symbolisent plus que tout l'endogamie du système ; sa capacité à coopter ceux qui pensent comme lui. Or, dans des temps comme ceux que l'on vit, une époque où notre société change de modèle, cette endogamie nous tue. Elle nous empêche d'introduire des penseurs alternatifs au sein de système ; et nous sommes obligés, depuis maintenant quarante ans de nous dépêtrer dans une logique de pensée de laquelle l'électeur moyen sent confusément qu'elle n'est pas la solution. Des débats sans fin sur une économie de l'offre ou de la demande par exemple. Finalement, le sentiment de déclassement, largement partagé, finit par favoriser les comportements et le vote extrémiste.
Cette histoire de médaille n'est finalement là que d'un petit symbole, mais il est d'importance. Si nous parvenions à cesser d'être fascinés par le système en place, et accordions plus d'importance à des penseurs issues de l'extérieur, à des gens qui ont vraiment une pensée alternative, il ne fait pas de doute qu'on verrait plus de femmes, plus de jeunes, plus de minorités ethniques aux leviers de pouvoir. Notre pays en réalité se meurt de pensée unique, de condescendance et de fascination à l'endroit des puissants, qui sont pourtant les derniers barrons d'un modèle à bout de souffle.
Voilà pourquoi, au moins à cette époque de notre histoire, ces médailles ne veulent plus rien dire, et les refuser est finalement une preuve d'autonomie, un refus de se compromettre avec l'esprit d'un système malade.
A ma grande surprise, les félicitations n'ont pas tardé à pleuvoir. Au bout de quelques heures, je comptais plus de cent commentaires aussi élogieux les uns que les autres et des likes à n'en plus finir.
C'est une surprise car il me semble pourtant que rarement nous n'avons autant critiqué nos institutions pour leur incapacité à nous sortir de la crise. Et à mon sens, les médailles, particulièrement la légion d'honneur, caractérisent plus que tout l'expression du pouvoir institutionnel, celui là même que nous critiquons. De surcroît, ces médailles symbolisent plus que tout l'endogamie du système ; sa capacité à coopter ceux qui pensent comme lui. Or, dans des temps comme ceux que l'on vit, une époque où notre société change de modèle, cette endogamie nous tue. Elle nous empêche d'introduire des penseurs alternatifs au sein de système ; et nous sommes obligés, depuis maintenant quarante ans de nous dépêtrer dans une logique de pensée de laquelle l'électeur moyen sent confusément qu'elle n'est pas la solution. Des débats sans fin sur une économie de l'offre ou de la demande par exemple. Finalement, le sentiment de déclassement, largement partagé, finit par favoriser les comportements et le vote extrémiste.
Cette histoire de médaille n'est finalement là que d'un petit symbole, mais il est d'importance. Si nous parvenions à cesser d'être fascinés par le système en place, et accordions plus d'importance à des penseurs issues de l'extérieur, à des gens qui ont vraiment une pensée alternative, il ne fait pas de doute qu'on verrait plus de femmes, plus de jeunes, plus de minorités ethniques aux leviers de pouvoir. Notre pays en réalité se meurt de pensée unique, de condescendance et de fascination à l'endroit des puissants, qui sont pourtant les derniers barrons d'un modèle à bout de souffle.
Voilà pourquoi, au moins à cette époque de notre histoire, ces médailles ne veulent plus rien dire, et les refuser est finalement une preuve d'autonomie, un refus de se compromettre avec l'esprit d'un système malade.