Un Français sur trois rêve de publier un livre. C'est un chiffre vertigineux : il y a, dans ce pays, davantage d'aspirants-écrivains que de gens qui cherchent l'âme sœur. Ou qui soutiennent François Hollande. Ou qui ont déjà vu un cochon en vrai. Ou encore, et c'est surtout là le problème, qui s'adonnent régulièrement à la lecture... On comprend mieux, d'un coup, pourquoi il est si ardu de faire éditer un manuscrit (environ 1 sur 6.000).
Pourtant, c'est possible. La preuve, je publie cette semaine mon premier roman. Intitulé "La pétulante ascension de Benjamin Fabre" (JC Lattès), il met en scène les tribulations d'un travailleur en col blanc qui rêve, précisément, de devenir auteur de best-sellers... Voici donc, à la lumière de mon expérience et de celle de mon héros, cinq conseils vigoureux pour accéder à la publication :
1. Persévérer
Cela peut paraître crétin à dire. Mais de même qu'il faut du temps pour apprendre l'allemand ou l'art de la jonglerie, il en faut pour affûter sa plume. Prenons l'exemple de Benjamin Fabre, mon personnage principal : pendant dix ans, il a collectionné les lettres de refus que lui envoyaient toutes les maisons d'édition de Paris. On lui a dit que ses phrases n'avaient "aucun intérêt" et qu'il ferait mieux d'envisager une carrière dans "l'industrie des sédatifs". Croyez-vous que cela a suffi à le décourager ? Nenni. Il s'est obstiné, vaille que vaille, faisant fi des panneaux de sens interdit brandis par les professionnels de l'édition. Comme disait René Char : "Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront." Non mais.
2. Comprendre ses motivations profondes
Pour s'obstiner dans l'écriture, il faut un (vrai) moteur. Faites l'effort de cerner le vôtre. Si vous écrivez pour "laisser un témoignage à vos proches" ou pour "vous faire plaisir", bravo, c'est très charmant, mais il est probable que l'aventure s'arrêtera à la page 45. Si vous écrivez pour "créer", pour "la beauté de l'art", peut-être terminerez-vous votre manuscrit... Mais le mieux, en réalité, la véritable clé du succès, c'est que... comment dire... c'est qu'une certaine quantité d'ego soit investie dans l'affaire. Vous écrivez pour la gloire ? Pour guérir une fêlure narcissique datant de l'enfance ? Alors vous y arriverez.
3. Comprendre les motivations profondes des éditeurs
Vendre.
4. Donner de sa personne
Beaucoup de gens prétendent que pour réussir à publier, il faut connaître du monde à Saint-Germain-des-Prés, être introduit dans les cercles littéraires et grenouiller dans tout un tas de cocktails plus ou moins décadents. Eh bien, ils ont absolument raison. Faire l'impasse sur le réseautage, c'est peut-être le choix de la morale (ou de la nécessité, si vous habitez l'Ariège), mais c'est surtout une façon très efficace de se tirer une balle dans le pied. Le monde de l'édition est un clan. Et pour en faire partie, j'en suis navré, il va falloir aller au corps-à-corps...
5. Être soutenu par quelqu'un
Sans doute le point le plus important. Quand on n'a pas d'éditeur, on est seul comme Robinson. Il est donc souhaitable, durant cette période, d'avoir quelqu'un de bienveillant pour vous encourager. Nadal ne serait jamais devenu Nadal s'il n'avait pas eu un oncle pour lui casser les pieds chaque jour avec sa technique de coup droit. Idem pour Mozart avec son père. Reprenons l'exemple de Benjamin Fabre : dès le début du roman, il a la chance de posséder une épouse, une jeune femme sexy et totalement énamourée, qui sera la seule, pendant des années, à croire en son destin d'auteur. Si elle n'avait pas été là... Eh bien, Benjamin Fabre n'aurait jamais connu la moindre "ascension". Et je ne serais pas là pour vous écrire ces lignes...
Pourtant, c'est possible. La preuve, je publie cette semaine mon premier roman. Intitulé "La pétulante ascension de Benjamin Fabre" (JC Lattès), il met en scène les tribulations d'un travailleur en col blanc qui rêve, précisément, de devenir auteur de best-sellers... Voici donc, à la lumière de mon expérience et de celle de mon héros, cinq conseils vigoureux pour accéder à la publication :
1. Persévérer
Cela peut paraître crétin à dire. Mais de même qu'il faut du temps pour apprendre l'allemand ou l'art de la jonglerie, il en faut pour affûter sa plume. Prenons l'exemple de Benjamin Fabre, mon personnage principal : pendant dix ans, il a collectionné les lettres de refus que lui envoyaient toutes les maisons d'édition de Paris. On lui a dit que ses phrases n'avaient "aucun intérêt" et qu'il ferait mieux d'envisager une carrière dans "l'industrie des sédatifs". Croyez-vous que cela a suffi à le décourager ? Nenni. Il s'est obstiné, vaille que vaille, faisant fi des panneaux de sens interdit brandis par les professionnels de l'édition. Comme disait René Char : "Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront." Non mais.
2. Comprendre ses motivations profondes
Pour s'obstiner dans l'écriture, il faut un (vrai) moteur. Faites l'effort de cerner le vôtre. Si vous écrivez pour "laisser un témoignage à vos proches" ou pour "vous faire plaisir", bravo, c'est très charmant, mais il est probable que l'aventure s'arrêtera à la page 45. Si vous écrivez pour "créer", pour "la beauté de l'art", peut-être terminerez-vous votre manuscrit... Mais le mieux, en réalité, la véritable clé du succès, c'est que... comment dire... c'est qu'une certaine quantité d'ego soit investie dans l'affaire. Vous écrivez pour la gloire ? Pour guérir une fêlure narcissique datant de l'enfance ? Alors vous y arriverez.
3. Comprendre les motivations profondes des éditeurs
Vendre.
4. Donner de sa personne
Beaucoup de gens prétendent que pour réussir à publier, il faut connaître du monde à Saint-Germain-des-Prés, être introduit dans les cercles littéraires et grenouiller dans tout un tas de cocktails plus ou moins décadents. Eh bien, ils ont absolument raison. Faire l'impasse sur le réseautage, c'est peut-être le choix de la morale (ou de la nécessité, si vous habitez l'Ariège), mais c'est surtout une façon très efficace de se tirer une balle dans le pied. Le monde de l'édition est un clan. Et pour en faire partie, j'en suis navré, il va falloir aller au corps-à-corps...
5. Être soutenu par quelqu'un
Sans doute le point le plus important. Quand on n'a pas d'éditeur, on est seul comme Robinson. Il est donc souhaitable, durant cette période, d'avoir quelqu'un de bienveillant pour vous encourager. Nadal ne serait jamais devenu Nadal s'il n'avait pas eu un oncle pour lui casser les pieds chaque jour avec sa technique de coup droit. Idem pour Mozart avec son père. Reprenons l'exemple de Benjamin Fabre : dès le début du roman, il a la chance de posséder une épouse, une jeune femme sexy et totalement énamourée, qui sera la seule, pendant des années, à croire en son destin d'auteur. Si elle n'avait pas été là... Eh bien, Benjamin Fabre n'aurait jamais connu la moindre "ascension". Et je ne serais pas là pour vous écrire ces lignes...
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La pétulante ascension de Benjamin Fabre, de Fabrice Lehman (JC Lattès, 305 pages, 17 €)
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