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Ouverture du zoo de Vincennes : comment les zoos nous rendent accros grâce aux réseaux sociaux

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ANIMAUX - C'est ce qui s'appelle mettre le paquet. Une opération de street marketing dans les rues de Paris, une campagne d'affichage, une série de films documentaires coproduits et diffusés sur France Télévision, bref une véritable stratégie de communication, impossible d'échapper à l'événement du jour, la réouverture du parc zoologique de Paris, ce samedi 12 avril.

Avec cette machine bien huilée, il ne manquait qu'un ambassadeur, ou plutôt une ambassadrice: c'est chose faite depuis le dimanche 6 avril, date de la création d'un compte twitter un peu particulier, celui d'Adeline la girafe.

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Voilà une semaine qu'elle arpente les rues de Paris à la recherche de son zoo. Mais si vous l'avez peut-être croisée, vous ne l'avez certainement pas vue, car, navré de vous décevoir, en réalité Adeline est un homme, community manager de son état.



Comme son avatar gazouilleur, Adeline est espiègle, curieuse et aurait même son petit caractère, bref la personnalité idéale pour attirer l'attention du public, et surtout la conserver. "Avec son long cou, elle peut tout voir donc pour raconter la vie du zoo, c'est l'animal idéal," explique au HuffPost Stéphanie Targui, responsable du pôle Multimédia du Museum national d'histoire naturelle, qui a redonné naissance à Adeline sur Internet.

Rézoo sociaux

Raconter la vie du zoo sur les réseaux sociaux, les parcs zoologiques ont bien compris qu'ils avaient tout à y gagner. Des exemples? Outre-atlantique, il y en a des dizaines.

À Sacramento, c'est sur FourSquare que le zoo se distingue. Lorsqu'ils y font leur check-in, les membres de ce réseau social se voient offrir l'une des attractions, et le maire un cadeau. Le zoo de Turtle Back a pour sa part fait parler de lui lorsqu'il laissa son compte twitter entre les pattes de la marmotte Essex Ed, l'une de ses mascottes, pendant le mois qui suivi le célèbre jour de la marmotte.

Mais avec ses comptes twitter, instagram et pinterest, mais aussi sa page facebook, ses blogs, et sa chaîne sur YouTube, le zoo de San Diego s'impose comme le nec plus ultra du zoo connecté. Les visiteurs sont encouragés à publier leurs photos et partager leurs expériences, et c'est autant de publicité gratuite pour l'établissement, qui peut ainsi entretenir une sorte de bouche à oreille 2.0.

De l'autre côté de l'écran, les community managers nourrissent les comptes à coup de photos et de vidéos. Ce qui marche le mieux: "Les publications de nouveaux nés, de grands félins et d'ours polaires", raconte Steve Pine, community manager du Brookfield Zoo à Chicago.

Présent sur les réseaux depuis 5 ans, l'effet est palpable sur les visites. Le plus efficace des réseaux sociaux, ce serait d'ailleurs Facebook. "La fréquentation du zoo est corrélée à celle de notre page," explique le community manager.

Mignons tout plein

Retour en France. À Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, Delphine Delord, responsable de la communication du Zooparc de Beauval ne sait pas quelle proportion du million de visiteurs annuels viennent grâce aux réseaux sociaux, mais une chose est sûr, le zoo y fait un carton. "Sur Facebook, on gère une communauté de fans qui nous adorent," s'enthousiasme-t-elle.

Il faut dire qu'avec plus de 47.000 mentions j'aime, c'est sans doute la page de zoo la plus fréquentée de France. C'est bien ici que l'on fête les anniversaires des animaux fétiches, c'est aussi là qu'elle organise des concours pour gagner des places, manière d'entretenir l'intérêt. "Il y a une vraie interaction, un côté très affectif, ça développe la sensibilité du public" poursuit-elle.

Est-ce à dire que l'on peut tout montrer? "Non," répond Delphine Delord, "on ne parle pas de la mort, c'est vrai. Avant d'annoncer la naissance d'un bébé gorille, je vais attendre pour ne pas avoir à annoncer une mauvaise nouvelle ensuite." Mais selon elle, pas question de dissimuler. "L'idée est de faire rentrer le public dans la vie du zoo grâce à quelque chose de positif pour ensuite l'emmener plus loin, et le sensibiliser à d'autres causes," explique-t-elle.

Parler des sujets sérieux

Des animaux mignons tout pleins c'est bien, des fans c'est encore mieux, mais lorsqu'elle utilise les réseaux sociaux, Delphine Delord a souvent parfois autre chose en tête.

"Grâce aux photos et les vidéos, on amène le public à des sujets plus sérieux, comme la conservation", précise-t-elle. Publier des photos de stars du zoo à l'instar du suricate Caramel ne sert alors plus seulement à amuser la galerie mais aussi à récolter des fonds pour son association Beauval nature.

"Notre public est tombé amoureux des orangs-outans, ça ouvre la possibilité d'évoquer leur situation, ce qui va amener les gens à faire des dons", précise-t-elle. Bonobos, amphibiens, koalas, l'argent permet alors de contribuer à la survie et au maintien de l'habitat de certaines espèces.

Aux dons s'ajoute un autre levier financier, particulièrement compatible avec les réseaux sociaux: le parrainage d'animaux. En échange d'un soutien financier, les parrains ont des avantages. Les réseaux sociaux servent alors de vitrines et contribuent à encourager la pratique.

Suite de l'article sous la vidéo:


"Les réseaux sociaux contribuent à créer une forme de dynamique très positive" analyse Delphine Delord, dont de nombreux animaux ont pu être parrainés grâce à l'ouverture permise par Facebook. Au parc zoologique de Vincennes, c'est parce qu'Adeline la girafe est l'un des animaux les plus parrainés qu'elle a d'ailleurs été choisie pour être starifiée sur Twitter.

Diffuser les connaissances

Mais pas question que la girafe se limite à raconter sa vie quotidienne. "C'est important qu'Adeline contribue à diffuser des connaissances, des messages qui permettent au public d'apprendre quelque chose, sensibiliser les gens au règne animal et à la nature, ça fait partie de la mission du muséum", précise Stéphanie Targui.

D'ici quelques mois, le muséum devrait même passer à la vitesse supérieure: le crowdsourcing scientifique. Les réseaux sociaux devraient alors servir à encourager le public à participer à des programmes d'observation de la biodiversité... depuis leur jardin, où ils sera invité à prendre note de la faune et de la flore.

"On ne peut pas avoir des équipes partout, poursuit la jeune femme, donc être présent sur les réseaux sociaux va nous permettre de faire participer le public, c'est une ressource inestimable pour la recherche".

Et pas de raison que ça ne fonctionne pas tant le public est enthousiaste. La preuve, Adeline la girafe s'est déjà fait un ami, Mojo le pudu, autre animal du parc zoologique de Paris dont le compte twitter a été créé... par un fan.



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