FEMINISME - La loi Veil dont on fête les 40 ans aujourd'hui est une avancée absolument formidable. Quand d'autres pays remettent en cause le droit à l'avortement, chose bien grave, nous, nous fêtons ses 40 ans. Je suis persuadée qu'en France, rien ne nous fera revenir sur cet acquis, les femmes ne laisseront jamais faire cela. C'est comme si l'on réinstaurait la peine de mort, c'est impensable.
Les mouvements pro-vie, même si je peux comprendre l'avis de certains catholiques très religieux et que nous sommes dans une démocratie où chacun doit pouvoir s'exprimer, restent une aberration.
Lire aussi : 10 lois qui ont fait progresser la condition des femmes
Le droit à l'avortement a fait considérablement avancer l'égalité hommes-femmes. Depuis, je ne peux que me réjouir des progrès de cette cause. J'ai comme exemple, par rapport à notre profession, celui des femmes qui ont de plus en plus accès aux métiers de la mise en scène, de la production, entre autres.
Bien sûr, dans certains métiers, les femmes devront toujours prouver deux fois plus leur valeur, et il y aura toujours cet écueil qui consiste à les éloigner du monde du travail en lui imposant un congé maternité, sans qu'il soit proposé à l'homme. Cette épée de Damoclès sera toujours là. Mais je crois aussi à la capacité des femmes à sécuriser leurs périmètres à la fois dans la vie privée et publique. Concilier enfants et travail, tel est notre nouveau défi.
Je lisais récemment un article sur les pères au Japon qui choisissent de rester au foyer s'occuper des enfants. Ils sont très mal perçus par la société, qui les dévalorise. Mais je trouvais intéressant de constater qu'ils existaient ces pères. Un faible pourcentage de la population, certes, mais existant!
En ce qui concerne ma participation au Manifeste des 343 publié par le Nouvel Observateur, je n'imaginais pas un seul instant qu'elle serait reprise avec autant de violence et de grossièreté. J'étais d'autant plus inquiète qu'au moment de sa parution, j'étais à l'étranger. Mon avocat m'a appelé pour me dire que certains noms étaient cités, pas d'autres, et me raconter l'effet que cela avait produit chez les commentateurs. Puis, ma crainte s'est vite estompée, le contenu et la portée politique du Manifeste m'importaient bien plus. Oui, ce Manifeste était un acte politique, pas une confession.
Avec le recul, je ne souhaite pas tirer de la fierté de cet engagement. J'estime ne pas avoir fait un acte héroïque en le signant. C'est la folie qui s'est emparée des hommes à sa parution qui lui a donné une telle dimension.
En parlant de folie, dans un registre bien moins grave, le Manifeste des 343 salopards qui souhaitait que cesse la pénalisation des clients de prostituées m'a bien fait sourire. Sans doute à cause de son côté opportuniste, lié sans doute à l'obligation de frapper fort et lourdement pour se faire entendre aujourd'hui... Je suis pourtant contre la pénalisation des clients de prostituées, mais je ne l'exprimerai jamais de cette manière-là.
Quoi qu'il en soit, les femmes ont tout intérêt à se sentir solidaires, à s'entraider, à se mettre à la place de leurs semblables. J'ai essayé de mettre en place ce cercle vertueux dans ma vie privée. J'espère y être parvenue.
Et, je le dois en partie à Simone Veil. J'aimerais lui dire qu'elle est la fierté des femmes, la force, le courage, la conviction et la persistance dans l'action. Je l'admire autant que j'admire Robert Badinter d'avoir fait supprimer la peine de mort. Simone Veil avait ce courage supplémentaire d'être en opposition avec une immense majorité, composée d'hommes. Et d'avoir tenu bon.
C'est bien d'être une femme.
Les mouvements pro-vie, même si je peux comprendre l'avis de certains catholiques très religieux et que nous sommes dans une démocratie où chacun doit pouvoir s'exprimer, restent une aberration.
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Le droit à l'avortement a fait considérablement avancer l'égalité hommes-femmes. Depuis, je ne peux que me réjouir des progrès de cette cause. J'ai comme exemple, par rapport à notre profession, celui des femmes qui ont de plus en plus accès aux métiers de la mise en scène, de la production, entre autres.
Bien sûr, dans certains métiers, les femmes devront toujours prouver deux fois plus leur valeur, et il y aura toujours cet écueil qui consiste à les éloigner du monde du travail en lui imposant un congé maternité, sans qu'il soit proposé à l'homme. Cette épée de Damoclès sera toujours là. Mais je crois aussi à la capacité des femmes à sécuriser leurs périmètres à la fois dans la vie privée et publique. Concilier enfants et travail, tel est notre nouveau défi.
Je lisais récemment un article sur les pères au Japon qui choisissent de rester au foyer s'occuper des enfants. Ils sont très mal perçus par la société, qui les dévalorise. Mais je trouvais intéressant de constater qu'ils existaient ces pères. Un faible pourcentage de la population, certes, mais existant!
En ce qui concerne ma participation au Manifeste des 343 publié par le Nouvel Observateur, je n'imaginais pas un seul instant qu'elle serait reprise avec autant de violence et de grossièreté. J'étais d'autant plus inquiète qu'au moment de sa parution, j'étais à l'étranger. Mon avocat m'a appelé pour me dire que certains noms étaient cités, pas d'autres, et me raconter l'effet que cela avait produit chez les commentateurs. Puis, ma crainte s'est vite estompée, le contenu et la portée politique du Manifeste m'importaient bien plus. Oui, ce Manifeste était un acte politique, pas une confession.
Avec le recul, je ne souhaite pas tirer de la fierté de cet engagement. J'estime ne pas avoir fait un acte héroïque en le signant. C'est la folie qui s'est emparée des hommes à sa parution qui lui a donné une telle dimension.
En parlant de folie, dans un registre bien moins grave, le Manifeste des 343 salopards qui souhaitait que cesse la pénalisation des clients de prostituées m'a bien fait sourire. Sans doute à cause de son côté opportuniste, lié sans doute à l'obligation de frapper fort et lourdement pour se faire entendre aujourd'hui... Je suis pourtant contre la pénalisation des clients de prostituées, mais je ne l'exprimerai jamais de cette manière-là.
Quoi qu'il en soit, les femmes ont tout intérêt à se sentir solidaires, à s'entraider, à se mettre à la place de leurs semblables. J'ai essayé de mettre en place ce cercle vertueux dans ma vie privée. J'espère y être parvenue.
Et, je le dois en partie à Simone Veil. J'aimerais lui dire qu'elle est la fierté des femmes, la force, le courage, la conviction et la persistance dans l'action. Je l'admire autant que j'admire Robert Badinter d'avoir fait supprimer la peine de mort. Simone Veil avait ce courage supplémentaire d'être en opposition avec une immense majorité, composée d'hommes. Et d'avoir tenu bon.
C'est bien d'être une femme.
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