Il y a des moments comme ça. Où l'actu démonte l'air du temps qui sévit dans le recrutement. Après Loïck Peyron pulvérisant le record de la Route du Rhum, voilà que Roger Federer a liquidé l'équipe de France de tennis en finale de la Coupe Davis. Le point commun de ces deux sportifs de (très) haut niveau: on les a traités de vieux, de vétérans, de has been. Comme tous les seniors que l'on n'embauche plus. Pensez donc: 33 ans pour un tennisman du circuit international, c'est le quatrième âge, celui où il est temps de ranger sa raquette, d'astiquer ses coupes et de compter ses sous.
Et les conseils pour qu'il raccroche ne datent pas d'aujourd'hui. Quant au dinosaure Peyron, du haut de ses 54 ans, il aurait mieux fait d'agiter son mouchoir sur les quais de Saint-Malo, et souhaiter bonne chance aux petits jeunes qui hissaient les voiles vers Pointe-à-Pitre.
Seulement voilà. Le roi de la raquette suisse a su gérer son tournoi, canaliser son stress après un match perdu pour revenir plus fort le lendemain en double et achever Richard Gasquet hier après-midi. Le seul titre majeur qui manquait à son palmarès long comme le bras, il l'a décroché à force d'expérience et de résistance. Loïck Peyron en a, lui aussi, remontré aux jeunots. En deux mois à peine, il a réussi à s'adapter à un bateau inconnu. En choisissant une route loin de la meute, il a grillé les juniors. L'expérience du vieux loup de mer contre la fougue des moussaillons a payé. Et lui aussi a remporté un trophée qu'il n'avait jamais gagné, parce qu'il s'est acharné.
Pendant ce temps-là, le chômage des seniors progresse deux fois plus vite que celui des autres chercheurs d'emploi. Pendant ce temps là, l'exécutif se creuse le ciboulot pour tenter de leur trouver du boulot. Pendant ce temps- là, les DRH accrochés à leurs vieux clichés déplorent la déconnexion des quinquas en matière de nouvelles technos, leur suffisance et les salaires élevés qu'ils réclament.
Évidemment, les seniors au chômage ne sont pas tous des Peyron ni des Federer. Mais si les recruteurs qui éliminent systématiquement les CV des quinquas étaient les patrons de la Banque Populaire, ils n'auraient sûrement pas confié la barre de leur trimaran au vieux briscard. Et s'ils étaient capitaines de l'équipe suisse, ils auraient remplacé le "vieux" tennisman par un jeune athlète. Négliger les seniors dans l'entreprise, c'est oublier qu'ils ont encore l'envie de gagner une Coupe Davis ou une Route du Rhum, pourvu que l'entreprise ne les en décourage pas.
Et les conseils pour qu'il raccroche ne datent pas d'aujourd'hui. Quant au dinosaure Peyron, du haut de ses 54 ans, il aurait mieux fait d'agiter son mouchoir sur les quais de Saint-Malo, et souhaiter bonne chance aux petits jeunes qui hissaient les voiles vers Pointe-à-Pitre.
Seulement voilà. Le roi de la raquette suisse a su gérer son tournoi, canaliser son stress après un match perdu pour revenir plus fort le lendemain en double et achever Richard Gasquet hier après-midi. Le seul titre majeur qui manquait à son palmarès long comme le bras, il l'a décroché à force d'expérience et de résistance. Loïck Peyron en a, lui aussi, remontré aux jeunots. En deux mois à peine, il a réussi à s'adapter à un bateau inconnu. En choisissant une route loin de la meute, il a grillé les juniors. L'expérience du vieux loup de mer contre la fougue des moussaillons a payé. Et lui aussi a remporté un trophée qu'il n'avait jamais gagné, parce qu'il s'est acharné.
Pendant ce temps-là, le chômage des seniors progresse deux fois plus vite que celui des autres chercheurs d'emploi. Pendant ce temps là, l'exécutif se creuse le ciboulot pour tenter de leur trouver du boulot. Pendant ce temps- là, les DRH accrochés à leurs vieux clichés déplorent la déconnexion des quinquas en matière de nouvelles technos, leur suffisance et les salaires élevés qu'ils réclament.
Évidemment, les seniors au chômage ne sont pas tous des Peyron ni des Federer. Mais si les recruteurs qui éliminent systématiquement les CV des quinquas étaient les patrons de la Banque Populaire, ils n'auraient sûrement pas confié la barre de leur trimaran au vieux briscard. Et s'ils étaient capitaines de l'équipe suisse, ils auraient remplacé le "vieux" tennisman par un jeune athlète. Négliger les seniors dans l'entreprise, c'est oublier qu'ils ont encore l'envie de gagner une Coupe Davis ou une Route du Rhum, pourvu que l'entreprise ne les en décourage pas.
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L'édito de Sylvia Di Pasquale est également publié sur le site Cadremploi.fr
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