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Médecine du futur: Une vaccination "sur mesure" et sans piqûre?

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Les maladies émergentes aggravées par la circulation rapide des personnes dans le globe, les cancers dont certains d'origine virale, la réactivation de maladies infectieuses anciennes, les pathologies respiratoires, le VIH, le paludisme et la tuberculose sont autant d'enjeux pour la recherche et le développement de nouveaux vaccins et de stratégies vaccinales.

Classiquement, le but de la vaccination est d'induire la production par l'organisme d'anticorps capables de contrôler et d'éliminer l'agent infectieux et de déclencher une protection "spécifique" contre le pathogène. De la "variolisation" à la "révolution pasteurienne", la vaccination, le moyen de lutte primordiale contre les maladies infectieuses et un enjeu majeur de santé publique dans le monde. Aujourd'hui, la "vaccinologie"  relève de plusieurs disciplines, comme l'immunologie et la microbiologie; elle soulève directement de nombreux questionnements techniques, industriels et humains, qui en font une discipline à part et un enjeu de société.

Les progrès de ces dernières décennies ont permis d'isoler plus rapidement le pathogène, de définir sa séquence et de proposer sa production ou sa reconstruction synthétique. Ainsi, on peut aujourd'hui proposer l'injection de sous-parties d'agents infectieux qui ne comportent pas le pathogène dans sa totalité, mais seulement un fragment inactif, qui constituera "l'antigène" reconnu par le système immunitaire. Cette approche permet de limiter les effets secondaires du vaccin. Parmi les nouveaux vecteurs vaccinaux qui ont révolutionné le monde de la vaccinologie, on peut citer les vaccins ADN, les virosomes, les "virus-like particule" et des vecteurs viraux non-propagatifs (ne se multipliant pas dans l'organisme), des conjuguées et plus récemment des vaccins "ARN".

De la piqûre à l'inhalation: de nouveaux modes de vaccination?

Les vaccins sont habituellement inoculés par injection au moyen d'une aiguille par voie intramusculaire ou voie sous-cutanée. L'immunologie moderne a permis de proposer des stratégies nouvelles que ce soit pour la conception du vaccin ou ses voies d'administration.

En effet, la découverte de nouvelles cellules impliquées dans l'immunité, appelées "cellules dendritiques" (cellules présentatrices d'antigène ou CPA) et de leur présence sur des tissus stratégiques de défenses du système immunitaire comme la peau, les muqueuses nasales et vaginales, ou les intestins nous permettent aujourd'hui de repenser le site vaccinal.

Des méthodes innovantes ont notamment été développées pour vacciner avec des doses faibles de vaccin dans la peau.

C'est effectivement un site de choix pour l'induction d'une immunité protectrice contre des pathogènes, car elle est riche en CPA et l'inflammation locale qui est générée lors de l'injection du composant vaccinal a un lien précis -mais encore inconnu - avec les muqueuses. C'est dans ce cadre que se situent nos projets de recherche actuels sur le ciblage des cellules dendritiques contournant le follicule pileux et pouvant générer une immunité à la fois cellulaire et muqueuse. Nous avons déjà proposé certaines méthodes nouvelles de vaccination mais elles nécessitent encore des années de recherche et d'étude cliniques chez l'homme. Toujours dans l'optique d'administration sans aiguille, la voie nasale a été envisagée pour certains vaccins dont la grippe pour uniquement certaines tranches de la population.

Vers une vaccination "sur mesure"

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la vaccination sauve la vie de 2 millions de personnes chaque année dans le monde mais elle pourrait faire encore mieux dans le futur. L'hétérogénéité des populations en termes d'âge, de facteurs de risques associés (obésité, grossesse, maladies auto-immunes), d'environnement, d'histoire des individus (infection, vaccination) pousse vers la recherche d'une vaccination "sur-mesure", et ainsi, à la recherche de meilleurs indicateurs de prédiction de son efficacité et de son innocuité. Cela devient possible par les méthodes de la biologie des systèmes, une nouvelle discipline maintenant nécessaire à la recherche en "vaccinologie". Grâce à elle, le "vaccinologue" étudie les relations et les interactions entre différents niveaux biologiques pour découvrir un modèle de fonctionnement de la totalité du système.

Grâce à une recherche fondamentale et clinique associée aux sciences humaines et sociales, on peut aujourd'hui croire qu'il sera possible de protéger toutes les tranches d'âge de la population par une vaccination "sur mesure".

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L'Inserm, 50 ans au service de la santé humaine. Créé en 1964, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale célèbre cette année ses 50 ans. Pour être à la pointe européenne de la recherche en santé, l'Inserm a su relever des défis scientifiques de taille. Aujourd'hui, l'Inserm construit l'avenir de la recherche médicale dans l'objectif de permettre à tous de vivre plus longtemps mais surtout en bonne santé. Ses meilleurs experts se mobilisent pour le Huffington Post et imaginent les prochaines grandes avancées médicales et scientifiques dans leurs domaines respectifs.


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