Fatigués, découragés, abattus, renfermés, déprimés, anxieux, parfois en colère, ou agressifs. Voici une liste non exhaustive des attitudes dans lesquelles arrivent régulièrement les jeunes que je rencontre pour la première fois.
Les parents ont pris rendez-vous car ils se sentent totalement à bout, n'ont plus aucune prise sur leur ado qui parfois devient quasiment un "étranger" à la maison. Une mère me disait : "quand il rentre du lycée, il va directement dans sa chambre, je ne le vois plus jusqu'à l'heure du diner, et lorsqu'il est à table, aucun son ne sort de sa bouche". D'autres parents ont beau, me disent-ils tout faire pour essayer de comprendre le pourquoi de ces comportements, ils se heurtent aussi à des résistances.
Souvent démotivés, ils ne se trouvent "pas capables", "pas à la hauteur", "nuls", n'ont plus aucun centres d'intérêts dans leur quotidien, et peuvent aussi se sentir perdus, seuls et incompris de leurs proches.
Les raisons sont-elles scolaires, personnelles (divorce des parents, rupture avec une petite copine, relations conflictuelles...), peuvent-elles avoir pour origine des changements physiques (transformations corporelles qui peuvent les inquiéter, les angoisser), je me transforme en détective qui doit enquêter pour résoudre une énigme. En effet, lorsque ces jeunes ne viennent pas de leur plein gré, mais envoyés par un de leur parent ou les deux, les premiers contacts sont difficiles car l'ado se sent en situation de "danger". Il pense certainement qu'il va encore être comparé, conseillé, minimisé, critiqué.
Certains ne sortent pas de leur mutisme, ou quelquefois mettent longtemps avant de m'accorder leur confiance. Par contre, lorsqu'ils se sentent en sécurité, après quelques temps d'entretien, comprennent qu'ils ne vont pas être jugés, qu'ils peuvent au contraire être compris dans ce qu'ils vivent et qu'enfin quelqu'un est là pour les écouter, un changement d'attitude et de comportement se fait assez rapidement.
Comment faire alors pour les reconnecter à eux-mêmes, leur faire reprendre confiance en eux, leur redonner le goût du plaisir dans certaines choses qu'ils pourraient faire à l'école ou ailleurs ?
La première séance, est très importante pour créer une relation, un lien. L'écoute, la neutralité bienveillante, tout en fixant un cadre qui leur permettra un certain lâcher - prise .
Quelque soit la demande, scolaire, ou personnelle, il y aura un travail à faire au niveau émotionnel. C'est à dire reconnaître et accepter les émotions présentes.
Pour remotiver un jeune, il faut d'abord apprendre à découvrir sa personnalité, à le connaître. Lui poser différentes questions sur ce qu'il aime faire, comment il aime le faire, pourquoi il aime le faire, laisse apparaître son profil petit à petit.
Si par exemple, c'est quelqu'un qui aime lire, la nature, la photo, faire des activités pour le plaisir et non pour gagner, ou a contrario se sent très compétiteur dans l'âme, s'il aime travailler en groupe ou au contraire seul, comprendre, analyser des processus, s'il est plutôt leader, aime organiser ou au contraire se satisfait tout à fait de suivre le mouvement, ou encore si l'humour fait partie intégrante de sa vie, la clé sera de se connecter à ses préférences intrinsèques. Repérer aussi s'il est plutôt auditif, visuel, kinesthésique l'aidera parallèlement à optimiser ses apprentissages, en lui donnant alors accès à tout son potentiel.
C'est passionnant de pouvoir leur expliquer le fonctionnement du cerveau à l'aide d'images et de schémas , et de les voir petit à petit corporellement se redresser et adopter déjà une attitude différente.
Ils apprécient vraiment d'apprendre à mieux se connaître, à la fois au niveau de leurs personnalités profondes, ce que l'on appel les tempéraments et aussi comprendre l'origine de leurs diverses réactions.
Cela fait sens pour eux lorsqu'ils découvrent que c'est dans le cerveau reptilien qu'ils se sentent abbatus, en colère, anxieux, qu'ils s'énervent dès que leur parents leur disent que "c'est normal qu'ils aient eu une mauvaise note, car ils n'ont pas assez travaillé".
Toutes les émotions négatives qu'ils ressentent, "j'en ai marre", "j'ai plus envie de travailler", "c'est trop dur", "je ne suis pas capable", sont des croyances au niveau du cerveau limbique.
Le but étant petit à petit et au rythme de chacun de travailler sur ces différentes convictions , les amener à relativiser, pouvoir percevoir leur situation différemment à l'aide là aussi de questions diverses, d'exercices. On les fera évoluer à plusieurs niveaux (environnement, comportements, capacités, valeurs, croyances, identité). Progressivement, l'ado va enfin pouvoir accepter "qu'il n'est pas nul dans toutes les matières", "qu'il n'est pas toujours le plus mauvais", que ce n'est pas forcément vrai "qu'il ne pourra jamais y arriver".
J'axe en fait le travail sur un changement d'état d'esprit en le guidant progressivement vers plus de réflexion, en lui ouvrant le champ des possibles. Je lui montre le chemin qui le mène à son cerveau préfrontal. Contrairement au cerveau limbique qui se laisse envouter par des certitudes, de la rigidité, de la routine, celui-ci est au contraire orienté vers la curiosité, l'adaptation, la nuance, la prise de recul, la réflexion. C'est difficile pour eux car cette partie du cerveau n'est complètement mature qu'à partir de 25 ans.
Tout au long de cette évolution, il est aussi primordial de sensibiliser les parents à l'importance de changer eux aussi leurs croyances sur leur fils ou leur fille, de l'encourager, le valoriser même pour des petites choses. Voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, car bien entendu c'est un travail d'équipe, sachant que s'il rentre à la maison et que les parents continuent à tenir le même discours négatif, le changement risque d'être plus compliqué, voir même ne pas se réaliser.
Soyez donc conscients, chers parents, qu'en travaillant avec votre ado, vous avez également un rôle important à jouer dans les messages que vous faîtes passer ainsi que dans vos attitudes pour en faire un adulte qui se sent bien dans ses baskets !
Les parents ont pris rendez-vous car ils se sentent totalement à bout, n'ont plus aucune prise sur leur ado qui parfois devient quasiment un "étranger" à la maison. Une mère me disait : "quand il rentre du lycée, il va directement dans sa chambre, je ne le vois plus jusqu'à l'heure du diner, et lorsqu'il est à table, aucun son ne sort de sa bouche". D'autres parents ont beau, me disent-ils tout faire pour essayer de comprendre le pourquoi de ces comportements, ils se heurtent aussi à des résistances.
Souvent démotivés, ils ne se trouvent "pas capables", "pas à la hauteur", "nuls", n'ont plus aucun centres d'intérêts dans leur quotidien, et peuvent aussi se sentir perdus, seuls et incompris de leurs proches.
Les raisons sont-elles scolaires, personnelles (divorce des parents, rupture avec une petite copine, relations conflictuelles...), peuvent-elles avoir pour origine des changements physiques (transformations corporelles qui peuvent les inquiéter, les angoisser), je me transforme en détective qui doit enquêter pour résoudre une énigme. En effet, lorsque ces jeunes ne viennent pas de leur plein gré, mais envoyés par un de leur parent ou les deux, les premiers contacts sont difficiles car l'ado se sent en situation de "danger". Il pense certainement qu'il va encore être comparé, conseillé, minimisé, critiqué.
Certains ne sortent pas de leur mutisme, ou quelquefois mettent longtemps avant de m'accorder leur confiance. Par contre, lorsqu'ils se sentent en sécurité, après quelques temps d'entretien, comprennent qu'ils ne vont pas être jugés, qu'ils peuvent au contraire être compris dans ce qu'ils vivent et qu'enfin quelqu'un est là pour les écouter, un changement d'attitude et de comportement se fait assez rapidement.
Comment faire alors pour les reconnecter à eux-mêmes, leur faire reprendre confiance en eux, leur redonner le goût du plaisir dans certaines choses qu'ils pourraient faire à l'école ou ailleurs ?
La première séance, est très importante pour créer une relation, un lien. L'écoute, la neutralité bienveillante, tout en fixant un cadre qui leur permettra un certain lâcher - prise .
Quelque soit la demande, scolaire, ou personnelle, il y aura un travail à faire au niveau émotionnel. C'est à dire reconnaître et accepter les émotions présentes.
Pour remotiver un jeune, il faut d'abord apprendre à découvrir sa personnalité, à le connaître. Lui poser différentes questions sur ce qu'il aime faire, comment il aime le faire, pourquoi il aime le faire, laisse apparaître son profil petit à petit.
Si par exemple, c'est quelqu'un qui aime lire, la nature, la photo, faire des activités pour le plaisir et non pour gagner, ou a contrario se sent très compétiteur dans l'âme, s'il aime travailler en groupe ou au contraire seul, comprendre, analyser des processus, s'il est plutôt leader, aime organiser ou au contraire se satisfait tout à fait de suivre le mouvement, ou encore si l'humour fait partie intégrante de sa vie, la clé sera de se connecter à ses préférences intrinsèques. Repérer aussi s'il est plutôt auditif, visuel, kinesthésique l'aidera parallèlement à optimiser ses apprentissages, en lui donnant alors accès à tout son potentiel.
C'est passionnant de pouvoir leur expliquer le fonctionnement du cerveau à l'aide d'images et de schémas , et de les voir petit à petit corporellement se redresser et adopter déjà une attitude différente.
Ils apprécient vraiment d'apprendre à mieux se connaître, à la fois au niveau de leurs personnalités profondes, ce que l'on appel les tempéraments et aussi comprendre l'origine de leurs diverses réactions.
Cela fait sens pour eux lorsqu'ils découvrent que c'est dans le cerveau reptilien qu'ils se sentent abbatus, en colère, anxieux, qu'ils s'énervent dès que leur parents leur disent que "c'est normal qu'ils aient eu une mauvaise note, car ils n'ont pas assez travaillé".
Toutes les émotions négatives qu'ils ressentent, "j'en ai marre", "j'ai plus envie de travailler", "c'est trop dur", "je ne suis pas capable", sont des croyances au niveau du cerveau limbique.
Le but étant petit à petit et au rythme de chacun de travailler sur ces différentes convictions , les amener à relativiser, pouvoir percevoir leur situation différemment à l'aide là aussi de questions diverses, d'exercices. On les fera évoluer à plusieurs niveaux (environnement, comportements, capacités, valeurs, croyances, identité). Progressivement, l'ado va enfin pouvoir accepter "qu'il n'est pas nul dans toutes les matières", "qu'il n'est pas toujours le plus mauvais", que ce n'est pas forcément vrai "qu'il ne pourra jamais y arriver".
J'axe en fait le travail sur un changement d'état d'esprit en le guidant progressivement vers plus de réflexion, en lui ouvrant le champ des possibles. Je lui montre le chemin qui le mène à son cerveau préfrontal. Contrairement au cerveau limbique qui se laisse envouter par des certitudes, de la rigidité, de la routine, celui-ci est au contraire orienté vers la curiosité, l'adaptation, la nuance, la prise de recul, la réflexion. C'est difficile pour eux car cette partie du cerveau n'est complètement mature qu'à partir de 25 ans.
Tout au long de cette évolution, il est aussi primordial de sensibiliser les parents à l'importance de changer eux aussi leurs croyances sur leur fils ou leur fille, de l'encourager, le valoriser même pour des petites choses. Voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, car bien entendu c'est un travail d'équipe, sachant que s'il rentre à la maison et que les parents continuent à tenir le même discours négatif, le changement risque d'être plus compliqué, voir même ne pas se réaliser.
Soyez donc conscients, chers parents, qu'en travaillant avec votre ado, vous avez également un rôle important à jouer dans les messages que vous faîtes passer ainsi que dans vos attitudes pour en faire un adulte qui se sent bien dans ses baskets !
Retrouvez les articles du HuffPost C'est la vie sur notre page Facebook.