La Tour Blanche : le symbole de la ville © Spyros Amiropoulos
Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce sort de son long isolement de la carte touristique du pays, grâce à la personnalité très charismatique de son maire actuel Yiannis Boutaris.
Depuis son premier mandat en 2010 Yannis Boutaris avait mis comme l'objectif d'attirer en plus de sa clientèle européenne et nord américaine, des touristes venant d'Israël ou de la diaspora juive, des turcs et bien attendu de tous les pays émergeants de l'Asie et de l'ex union soviétique. Thessalonique, avec son caractère accueillant, le nombre de monuments qu'elle dispose elle offre une culture et une richesse historique considérable.
La Place Aristotelous © Mairie de Thessalonique
Thessalonique ville du cinéma
Les festivals de cinéma ont toujours besoin de villes de caractère. En Grèce le festival international du cinéma est synonyme de Thessalonique, en éternelle concurrence avec Athènes, la capitale.
Organisé chaque automne depuis 1959, le festival est aujourd'hui l'un des festivals indépendants du cinéma les plus importants en Europe. Beaucoup de producteurs et de réalisateurs iraniens, argentins, mexicains, japonais et israéliens considèrent le festival du film de Thessalonique comme leur entrée sur le marché cinématographique européen. La carrière internationale du directeur iranien Ambas Kiarostami a démarré ici, au festival de Thessalonique.
Cette année, les portes du 55ème Festival International du Film de Thessalonique ouvriront du 31 octobre jusqu' au 9 novembre. Les projections s'organisent entre le superbe immeuble « Olympion » sur la place Aristotelous et les anciens dépôts des quais du port, transformés en salles de cinéma ultra modernes. La distance entre les deux lieux de projection ne dépasse pas dix minutes à pied.
Les anciens dépôts des quais du port © Teo Karanikas
Le programme est très riche avec les nouvelles productions des réalisateurs belges, les frères Dardenne, de l'allemand d'origine turque Fatih Akin, de la danoise Susanne Bier, de l'allemand Christian Petzold, de la japonaise Naomi Kawase, entre autres.
Des hommages sont organisés pour l'actrice Hanna Schygulla, le réalisateur suédois Roy Andersson, l'américano-iranien Ramin Bahrani, le hongrois Kornél Mundruczó et le serbe Zelimir Zilnik, ainsi que pour les cent ans du cinéma grec. Les « Nouveaux horizons » détiennent toujours une préférence pour des films indépendants de l'Europe, de l'Amérique Latine et de l'Asie. En compétition, participent les films européens candidats pour le prix LUX du Parlement Européen, les films étrangers candidats pour les Oscar 2015, et bien évidemment la compétition officielle pour le prix « Alexandre ».
Thessalonique ville gourmande
Les Thessaloniciens n'aiment pas les contraintes et l'agitation.
Ils prennent le temps d'apprécier dans les tavernes de la ville une cuisine dont la réputation n'est plus à faire. Pour la gastronomie, Thessalonique est à la Grèce ce que Lyon est à la France.
Ils prennent aussi le temps de rencontrer leurs amis dans les cafés, sur la promenade le long du golfe Thérmaikos. Ils aiment sortir tard le soir dans les bars et les boîtes de nuit, qui sont nombreux.
« Halara », c'est à dire « cool », est leur expression favorite.
Le vieux quartier commerçant, « Ladadika » © Teo Karanikas
Face à l'entrée du port se trouve le vieux quartier commerçant, « Ladadika ». Classé au patrimoine architectural de Thessalonique par l'ancienne Ministre de la Culture Mélina Merkouri, « Ladadika » est aujourd'hui réputé pour ses tavernes. Ici, dans une petite rue pavée, « Ta Bakaliarakia » sont deux restaurants voisins l'un de l'autre. Nikos, leur propriétaire, sert depuis toujours le « fish and chips » thessalonicien. Vous pouvez vous régaler avec la morue frite, un piment fort, de la sauce piquante et des frites, le tout servi sur du papier sulfurisé. L'accompagnement impératif : un grand pichet de retsina....
Autre recette traditionnelle de Thessalonique, le « patsas ». Il s'agit d'une soupe de tripes. On la sert du matin au soir avec du « bukovo » un poivre fort de l'ouest de la Macédoine et avec du « skordostoumbi » du vinaigre à l'ail. Malheureusement ils ne restent pas beaucoup de restaurants spécialisés pour cette recette. « Tsarouchas » est un des plus vieux et des plus respecté « patsatzidiko » de la ville.
Le « patsatzidiko » « Tsarouchas » © Teo Karanikas
« Life » est un restaurant typique, ouvert midi et soir. Chaque jour on y prépare une riche sélection de plats, une cuisine influencée par les multiples communautés ayant marqué l'histoire de la ville. On y trouve les meilleures sardines et « mydopilafo » recette typique de la région avec des moules farcis au riz. Vous pouvez aussi y déguster le « fasolia piaz » un plat traditionnel de la communauté juive de Thessalonique, à base de haricots secs.
La Rotonde © Teo Karanikas
Thessalonique ville des musées
Paradoxalement, on y trouve plus de musées qu'à Athènes.
Au Musée National d'Art Contemporain se trouve la collection Kostakis, une des plus grandes collections de l'avant-garde russe au monde.
La collection du Musée d'Art Contemporain de Macédoine est la plus représentative des artistes grecs contemporains.
Le Musée de la Culture Byzantine a la réputation d'être l'un des plus riches d'Europe.
Au Musée Archéologique, vous admirerez entre autre le cratère de Derveni, une énorme amphore en or.
Les dépôts du port hébergent le Musée du Cinéma et le Musée de la Photographie. Ils sont petits mais très intéressants.
Le nouveau Musée Juif de Thessalonique est un hommage à la communauté juive sépharade de la ville, dont les traces sont toujours présentes à Thessalonique. On y trouve des éditions rares du 16ème siècle, dans la bibliothèque du musée. Jusqu'à la déportation de 58.000 juifs grecs en 1942, Thessalonique était appelée « la Jérusalem des Balkans ».
L'arc de l'empereur romain Galère © Spyros Amiropoulos
Thessalonique ville éternelle
La via Egnatia traverse Thessalonique depuis l'époque romaine, quand elle était la liaison entre Rome et Constantinople. Elle a beaucoup plus de caractère que la rue Tsimiski, l'artère commerçante aux multiples boutiques de la ville.
Promenez-vous de la place Syntrivani, près de l'Université Aristotelio, jusqu'à la place Vardari. Parmi les immeubles des années soixante d'une architecture discutable, se mêlent des édifices d'une grande richesse : l'arc de l'empereur romain Galère, la Rotonde (à l'origine un temple consacré à Zeus, devient une église chrétienne pour finir un mosquée sous l'empire ottomanes servant actuellement de musée), l'Agora Romaine, de magnifiques églises byzantines, des mosquées et des hammâms de l'époque de l'occupation ottomane, et des bâtiments Art Nouveau du début du siècle et Art Déco des années vingt et trente.
La nécropole Zeïtenlick © Teo Karanikas
De la place Vardari part la rue Langada vers les quartiers du nord de la ville où se trouve Zeïtenlick, la nécropole dédiée aux 30.000 morts de la 1ère guerre mondiale. 8.000 soldats français ont perdu leur vie en Macédoine au sein de la Triple-Entente contre les forces de l'empire austro-hongroise. Cette année, cent ans après le début de la 1ère guerre mondiale, dans le silence éternel du Zeïtenlick vient de s'ouvrir le musée dédié aux soldats français.
Les « Kastra », les remparts byzantins de la ville © Spyros Amiropoulos
Promenez-vous sur le quai de la ville, récemment renouvelée par les architectes Prodromos Nikiforidis et Bernard Cuomo. Montez de la place Aristotelous vers l'église Agios Dimitrios, construite en 413. Visitez ses catacombes où se réunissaient les premiers chrétiens de Thessalonique. Continuez par les petites rues pavées de « Ano Poli » le vieux quartier de la ville et vous arriverez à « Kastra », l'imposante forteresse byzantine qui protégea Thessalonique pendant des siècles. La vue panoramique sur la ville et le golfe Thermaïkos est unique. On peut même y apercevoir le Mont Olympe à l'horizon.
Le Mont Olympe en face de la ville © Teo Karanikas
La visite aux tombes des rois de Macédoine à Vergina, à une heure de distance en voiture, s'impose. L'archéologue Manolis Andronikos a découvert en 1976 les tombes du roi Philippe, père d'Alexandre le Grand, et de sa famille. L'extrême richesse des tombes est spectaculaire. Vous pourrez y admirer à l'intérieur des fresques uniques et des objets en or magnifiques. Marchez autour du vieux palais des rois de Macédoine et retournez à Thessalonique. Le festival vous y attend.
« Les parapluies », installation permanente de George Zongolopoulos sur le quai © Teo Karanikas
Pour aller plus loin :
Pour le Festival International du Film de Thessalonique consulter www.filmfestival.gr
Les restaurants
Les deux restaurants « Ta Bakaliarakia » rue Kountouriotou 15 et Fasianou 1. T : + 302310 510210.
« Tsarouchas », 78, rue Olympou, T : 2310 271621.
« Life », a l'angle de la rue Singrou et de la rue Philippou au numéro 1, T : 2312 313132.
Les musées
- Le Musée National d'Art Contemporain possède deux bâtiments. On y trouve la collection permanente au Monastère des Lazaristes (« Moni Lazariston »), 1, rue Kolokotroni, Stavroupoli. Au dépôt B1 du port on y organise des exhibitions temporaires. T : +30 2310 589140 & 2310 600123 www.greekstatemuseum.com/kmst/index.html Horaires d'ouvertures : mardi - samedi 10h00 - 18h00. Admission : 3 €, réduite 1,50 €.
- Le Musée d'Art Contemporain de Macédoine se trouve dans l'espace de la Foire Internationale de Thessalonique. Entrée par la via Egnatia 154. Τ: +30 2310 240002 et + 30 2310 281212, www.mmca.org.gr Horaires d'ouvertures : mercredi 10h00 - 22h00, jeudi - samedi 10h00 - 18h00 & dimanche 11h00 - 15h00. Admission : 4 €, réduite 2 €.
- Musée de la Culture Byzantine, 2, Leoforos Stratou, T : + 30 2313 306 400, http://mbp.gr Horaires d'ouvertures : lundi - dimanche 08h00 - 20h00 et à partir du 1 novembre 09h00 - 16h00. Admission : 4 €, réduite 2 €.
- Musée Archéologique, 6, rue Manoli Andronikou, T : +30 2310 830538, www.amth.gr Horaires d'ouvertures : lundi - dimanche 08h00 - 20h00 et à partir du 1 novembre 09h00 - 16h00. Admission 6 €, réduite 3 €. Il existe un ticket combinaison avec le musée de la Culture Byzantine de 8 €.
- Musée Juif de Thessalonique, 13, rue Agiou Mina, T : +30 2310 250406-7, www.jmth.gr Horaires d'ouvertures : mardi, vendredi et dimanche 11h00 - 14h00, mercredi et jeudi 11h00 - 14h00 & 17h00 - 20h00.
- Musée de l'Agora romaine Agora romaine, au but de la place Aristotelous entre les rues Olympou et Filippou, T : +30 2310221266
- http://www.ambafrance-gr.org/Musee-de-l-Agora-romaine Horaires d'ouvertures : mardi - dimanche de 8h30 à 15h00. Admission 3€, réduite 2€.
- La Rotonde, place Agiou Georgiou à côté de l'arc de Galère, T : +30 2310 968860, ouverte mardi - dimanche 08h00 - 15h00. Admission libre. http://odysseus.culture.gr/h/2/gh251.jsp?obj_id=1812
- L'église Agios Dimitrios et les Catacombes sont ouvertes toute la semaine de 06h00 à 22h00. 83, rue Agiou Dimitriou, T : +30 2310 270008 www.inad.gr Admission libre.
- Musée du Cinéma, dans le dépôt A du port, T : +30 2310 508398, http://cinematheque.filmfestival.gr Horaires d'ouverture : lundi - mercredi de 09h00 à 15h00, jeudi et vendredi de 09h00 à 19h00. Admission 2 €, réduite 1 €.
- Musée de la Photographie, dans le dépôt A du port, T : + 30 2310 566716, www.thmphoto.gr Horaires d'ouvertures : mardi - jeudi de 11h00 à 19h00, vendredi - dimanche de 11h00 à 21h00. Admission : 2 €, réduite 1 €.
- Zeïtenlick, 167, rue Langada, ouvert toute la semaine de 09h00 à 18h00. http://www.ambafrance-gr.org/Ouverture-du-musee-de-la-necropole
- Aigai la capitale royale de Macédoine est un immense parc archéologique, près de la ville de Véria. Il est ouvert toute la semaine de 08h00 à 20h00. T : +30 23310 92347 www.aigai.gr Admission 8 €, réduite 4 €.