Dans l'idéal, cette page serait vide. Blanche. Immaculée. Et vous auriez pour consigne de la lire, lentement, en savourant le silence intérieur.
Dans l'idéal, il suffirait du mot "Silence" pour qu'il se fasse.
Dans l'idéal, je n'aurais rien à dire et pourtant nous nous comprendrions.
Mais bon, dans l'idéal nous n'y sommes pas encore. Et malgré mon indécrottable optimisme il semble que quelques étapes soient nécessaires pour atteindre ce but ultime: le merveilleux silence intérieur. Vous savez cette sérénité à tout épreuve, grâce à laquelle une conférence sur le droit administratif devient supportable, cette paix profonde capable de faire naître un doux sourire à l'écoute des sempiternelles lamentations de votre collègue dépressive. Le Graal!
Ou presque, car depuis des millénaires des sages de toutes obédiences se sont concertés pour nous livrer les clefs de ce silence. A l'ère du web 2.0 et du "bonheur en 3 clics" les voici résumées pour vous, en quatre étapes, profitez-en!
(à toute fin utiles et sans vouloir ruiner l'ambiance, ces quelques mots n'auront aucun effet s'ils ne sont pas expérimentés... pour de vrai ;-) )
Première étape: identifier l'objet
Oui, de quoi s'agit-il à la fin? De quel silence parlons-nous (si je puis m'exprimer ainsi...)? Commençons par ce qu'il n'est pas. Le silence n'est pas une absence de pensées. A moins d'avoir un électroencéphalogramme plat, ce qui est plutôt mauvais signe vous en conviendrez, votre cerveau pense. De façon très élaborée, il produit des images, des sons, des sensations physiques. Une sorte de film ou de conférence permanente dont la source demeure à ce jour inconnue. Ce que nous cherchons donc n'est pas un silence complet à l'intérieur mais plutôt un espace plus vaste, une meilleure circulation des données.
Imaginez nos pensées enfermées dans notre tête comme dans une machine à laver en mode essorage, à 10.000 tours minute. Ne serait-ce pas agréable de la faire passer en "programme laine"?
Avec des pensées qui émergent certes, mais aussi beaucoup d'espace entre elles, comme des silences sur une portée musicale.
Deuxième étape: évaluer les dégâts
Comment pensez-vous? Combien de pensées émergent chaque minute ? Les anciens textes bouddhistes parlaient de 60.000 par jour (et oui !), les expérimentations récentes semblent le confirmer. Et vous? Pour le savoir, asseyez vous dans un endroit calme, baissez le regard pour apaiser les yeux, et concentrez vous sur ce qui apparait. Au bout de quelques minutes vous allez commencer à voir, entendre ou ressentir vos pensées. Et leur rythme d'apparition.
C'est sur ce rythme que vous pouvez agir, selon différentes méthodes.
Troisième étape: tester les méthodes
- Il s'agit tout d'abord de sortir d'une sorte "d'enfermement intérieur" ou -pour reprendre la métaphore ménagère- d'ouvrir le tambour de la machine à laver. Puis d'installer vos pensées à l'air libre, en plein vent, pour les aérer. Pour cela, c'est tout simple: ouvrez les yeux. Regardez autour de vous, contemplez le panorama, quel qu'il soit, de façon vaste. Élargissez votre regard pour sortir d'un focus délétère sur vous-même. Le changement de point de vue obtenu a pour vertu de créer une sorte d'ouverture intérieure. Attention tout de même : on y prend goût!
- Pour changer le rythme cérébral, apaiser l'esprit, vous pouvez également faire un travail avec votre respiration. Et notamment grâce cet outil incroyable, disponible n'importe où et n'importe quand: l'apnée. Voici l'exercice : inspirez profondément, faites une apnée de 10-15 secondes (arrêter avant de devenir tout rouge) et expirez lentement en retenant le souffle avec le son "ssss". Trois ou quatre séries suffisent pour retrouver le calme intérieur, vous pourrez le constater.
- Impossible de rédiger cet article sans évoquer LA pratique essentielle, à même d'installer un silence durable et profond dans votre vie: la méditation. Vous trouverez une séance complète, guidée et surtout gratuite sur mon blog, en MP3.
Quatrième étape: offrez votre silence
C'est finalement cette étape la plus importante... et la plus généreuse. Beaucoup de personnes en effet déversent sur le monde des flots de paroles du matin au soir. Avec sans doute l'idée sous-jacente que leur tête va se vider à mesure que les mots sortent et qu'ils vont retrouver leur calme. C'est faux. L'énergie de la parole a tout d'un tonneau des Danaïdes. Plus vous parlez, plus les mots s'élancent avec énergie à la conquête du vide.
Alors, l'un des moyens les plus efficaces de retrouver le silence intérieur semble être d'installer en miroir le silence extérieur, le silence des mots. Des générations de moines et nonnes en ont fait l'expérience dans les monastères. Aujourd'hui, la mode des retraites en silence se développe un peu partout. Alors, pourquoi ne pas vous programmer des plages de silence? Des trajets en bus à ne rien faire, les yeux levés. Des minutes de marche dans la rue le nez au vent. Des repas du soir -ou du midi- seul, en silence, en savourant chaque bouchée.
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Un mois de Fashion Week de plus qui vient de s'écouler. Cette fois-ci, pas de tendances fracassantes qui révolutionneront la mode masculine de demain, mais des tendances qui s'affirment encore plus que la saison dernière, et surtout le grand come-back du léopard.
Ca Cartoon!
On a déjà parlé de l'impact des événements tragiques de 2015 sur les collections de l'Automne/Hiver prochain. On constate donc une recrudescence de joie et de bonne humeur dans nos vestiaires avec de nombreuses collections pop et acidulées. Que ce soit la feuille de cannabis qui s'affiche chez Lucien Pellat Finet (où l'on a même vu une capsule spéciale Snoopy) ou l'imprimé « cheval thermographique » chez Issey Miyake, la couleur, les imprimés flashy et autres « patchs » cartoon seront à l'honneur la saison prochaine.
Après les pantalons la saison dernière, c'est au tour des pulls, gilets et autres écharpes de prendre de la longueur. En fait, c'est presque l'intégralité de notre vestiaire qui se retrouve en version XXL sur les podiums parisiens. Longues mailles chez Maison Margiela et Raf Simons, jeans et pulls ultra larges chez Y/PROJECT, sweats oversize chez Henrik Vibskov... Bref, tout le monde s'y est mis, chaque pièce de la garde-robe se retrouve élargie, lui donnant un nouveau souffle, mais attention, pas sûr que l'effet extra-long convienne à toutes les silhouettes.
Star des années 80, emblème rock'n'roll, le léopard a été quelque peu malmené ces dernières années en France, car souvent associé au mauvais goût. Problème réglé lors de cette semaine de la mode où il s'est fièrement affiché avec discrétion et élégance chez le japonais Kolor ou avec exubérance chez Walter Van Beirendonck avec des total looks léopard. L'imprimé sauvage retrouve sa gloire perdue.
Conflit générationnel en vue. La forte influence des seventies est indéniable. Tout comme celle des nineties. Alors plutôt que de les faire cohabiter séparément, certains ont décidé de les fusionner. La créatrice Stéphanie Hahn réussi l'exercice avec brio pour 22/4_Hommes où les costumes à carreaux prince-de-galles rencontrent des hauts zippés à l'inspiration sportswear. Cette saison a vu des bombers oversize ou des sweats éclatants rappelant le Prince de Bel Air couplé avec des pantalons pattes d'eph.
Le manteau s'affirme et devient une pièce clé chez l'homme. Avec une tendance aux pardessus longs, il se portera soit camel ou en soie comme chez Ann Demeulemeester, qui a même pensé à les orner de longs cheveux, soit ultra coloré où l'anglais Paul Smith excelle en la matière. Chez Vuitton on ose même la fourrure. Si vous souhaitez y ajouter une touche de sophistication, préférez un modèle croisé (boutons doublés) ou avec une ceinture autour de la taille.
Les invitations au voyage et les odes au style bohème étaient nombreuses. Chez Paul & Joe on traverse l'Amérique, la vraie, avec des plumes indiennes sur les chemises et des imprimés ethniques sur certains manteaux et pulls. On a voulu rendre hommage aux grands voyageurs cette saison, aussi bien au travers du design que des coupes qui restent élégantes chez Berluti tout en offrant une belle palette de bordeaux et de marrons. Palette qu'on retrouve d'ailleurs chez Dior ou encore Wooyoungmi, faisant de ces deux couleurs les stars de la saison prochaine.
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SANTE - La durée de vie à moyen terme des patients adultes atteints des trois cancers les plus fréquents en France - prostate, sein, côlon-rectum,- a sensiblement augmenté ces dernières années, selon un rapport rendu public mardi 2 février. "Les tendances observées sont encourageantes" ont estimé les auteurs de ce rapport réalisé par quatre institutions, tout en déplorant que le cancer du poumon, le quatrième cancer le plus fréquent, reste la première cause de mortalité par cancer chez l'homme et la deuxième chez la femme.
Selon le rapport, la survie à cinq ans est passé de 72% pour les cancers de la prostate diagnostiqués au cours de la période 1989-1993 à 94% pour ceux diagnostiqués entre 2005 et 2010, soit une hausse de 22 points. La survie à cinq ans du cancer du colon-rectum a pour sa part augmenté de 9 points, passant de 54% à 63% au cours de la même période.
Pour le cancer du poumon, les résultats sont moins encourageants
L'augmentation de la survie du cancer du sein, qui passe de 80% à 87% (+7 points), est attribuée aux progrès thérapeutiques majeurs réalisés au début des années 2000 et à une plus grande proportion des cancers découverts à un stade précoce en lien avec le développement des pratiques de dépistage, d'après l'étude. Toutefois, si le cancer du sein fait partie des cancers de bon pronostic, il reste, du fait de sa fréquence, la première cause de décès par cancer chez la femme.
En 2012, la France comptait près de 57.000 nouveaux cas de cancers de la prostate, plus de 48.000 cancers du sein et environ 42.000 cancers colorectaux, d'après l'Institut national du cancer (INCa). L'amélioration du pronostic du cancer colorectal s'explique essentiellement par la réduction de la mortalité lors de l'opération chirurgicale et les progrès des prises en charges, selon les responsables de l'étude.
En revanche, le pronostic du cancer du poumon, le 4e cancer le plus fréquent en France (plus de 39.000 nouveaux cas par an) reste parmi les plus sombres, avec une augmentation de survie faible sur la période observée (17% contre 13%). Ce troisième rapport sur la survie des adultes atteints de cancer en France métropolitaine a été publié conjointement par l'Institut de veille sanitaire (InVS), le réseau Francim des registres des cancers, l'Institut national du cancer (INCa) et les Hôpitaux de Lyon.
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La France est-elle fâchée avec les langues ? Les siennes - les langues régionales et minoritaires - et les autres ?
S'interroger sur l'opportunité d'enseigner une seconde langue semble anachronique à un moment où nous savons l'avantage comparatif de connaître plusieurs langues. Pour les admissions dans les filières sélectives post-bac, pour l'insertion sur un marché du travail de plus en plus internationalisé, mais aussi, et peut être avant tout, pour le développement cognitif des enfants.
Toutes les études le montrent: goûter précocement à d'autres univers linguistiques ne se limite pas à l'apprentissage d'une autre langue et donc à la connaissance d'autres cultures, mais sert également à mieux connaître la sienne. La traduction, la navigation entre plusieurs espaces de sens, est un apprentissage de l'agilité (verbale) qui se répercute sur toutes les autres disciplines, y compris les matières scientifiques.
Le débat sur l'enseignement des langues qui paraît si français est sans doute lié à des impératifs budgétaires et des querelles politiques ou syndicales qui agitent régulièrement l'éducation nationale.
Mais il a peut-être des racines plus profondes, liées d'une part à l'histoire proprement politique de la langue française et au protectionnisme dont elle jouit ; au lien d'autre part, patiemment construit, de la consubstantialité entre la langue française et la citoyenneté républicaine.
On a beaucoup écrit sur le rôle qu'auraient joué les romantiques de tous bords, allemands au premier chef, dans cette histoire fusionnelle entre langue et rang politique, entre langue et génie du peuple.
Loin d'être l'œuvre du penseur romantique solitaire qui voit une correspondance naturelle entre la langue, la poésie et l'espace, la politique des langues, dans sa manière la plus radicale, appartient pourtant plutôt aux révolutionnaires français.
L'idée des révolutionnaires et de leur représentant ès langues, l'abbé Grégoire, figure était aussi simple que difficile à administrer : la pratique linguistique et la politique révolutionnaire ne font qu'un :
Ainsi la forme nouvelle de notre gouvernement et l'austérité de nos principes repoussent toute parité entre l'ancien et le nouvel état des choses.(Pour) fondre tous les citoyens dans la masse nationale, simplifier le méchanisme (sic) et faciliter le jeu de la machine politique, il faut identité de langage.
L'œuvre de Grégoire peut ainsi se résumer : substituer la langue française aux parlers locaux, mais aussi, par le biais de la langue, instruire de nouvelles idées, qui sont dans un tel rapport de symbiose et de dépendance avec la révolution politique qu'elles ne peuvent être contenues que dans l'idiome national, puisque que l'idiome national est la nation.
On le voit : l'objet et le sujet, la langue et l'idéal révolutionnaire, se confondent au point d'établir une causalité nécessaire entre une maîtrise du français couvrant tout le territoire et l'adhésion aux exigences de la révolution politique. C'est à l'intérieur même de la langue que la Révolution doit avoir lieu.
La langue de la république est le français
Attachée à l'unité du corps social et à l'assomption du social par le politique, la République française ne peut reconnaître les groupes ou les communautés. Elle fait de la langue le véhicule de l'égalité et, pour cela, elle ne peut en connaître qu'une dans l'espace public.
Gouverné par le principe de la séparation, le libéralisme peut tolérer la coexistence de plusieurs espaces - ceux où l'on s'exprime en tant qu'individu, ceux où l'on appartient à un groupe ou une communauté - et, au besoin, ouvrir la sphère publique aux logiques de communauté et de groupe : par la reconnaissance du multiculturalisme ou par l'affirmation de politiques de discrimination positive comme correctif des inégalités sociales, économiques, voire linguistiques. Un système libéral-fédéral posera ainsi qu'on est égaux indépendamment de la langue que nous parlons.
Plus profondément, et paradoxalement, le républicain reconnaît à la langue, y compris à la sienne bien sûr, une vertu performative. Peu enclin à composer avec les sous-ensembles culturels, il est persuadé que la langue fait signe vers autre chose qu'un simple outil de communication.
Admettre une langue minoritaire ou régionale dans l'espace républicain, c'est, selon l'expression consacrée, inviter aussi une culture distincte à la table des négociations politiques. Fort de cette conviction, et même s'il est persuadé que les langues, et les cultures qu'elles charrient, ne menacent pas également l'unité du pays, le républicain est ainsi condamné à n'en admettre aucune en dehors de celle de la République.
Le débat sur le voile l'a montré : quelle que soit la force des signifiés auxquels ils renvoient et même si certains sont à l'évidence compatibles avec les valeurs promues par la culture républicaine, tous les signes religieux doivent être proscrits. Il en va de même des langues : des quatre étapes principales qui la marquent - l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), la politique révolutionnaire (1789-1794), la politique scolaire de la Troisième république à partir des années 1890, l'article 4 de la constitution (1992), - aucune ne déroge à ce principe. La France ne confère de droits qu'à une seule langue ; plus exactement, la seule langue qui génère des obligations de l'État en retour est le français.
Dans cette perspective, la République distingue et soumet à des codifications juridiques différentes la liberté de pratiquer une langue régionale ou minoritaire et le droit de la pratiquer. Dans l'espace public, elle ne concède pas ce droit aux individus ; la pratique d'une langue ne génère pas en retour d'obligations de la part de l'État.
En revanche, le locuteur-individu est libre de parler la langue de son choix ; titulaire d'un droit subjectif à s'exprimer dans sa langue, il est, dans l'exercice de cette liberté, protégé par l'État. Il est libre de son expression (art. 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen), mais il ne possède pas, dans la sphère publique, un droit qui, en retour, générerait des obligations.
L'échec français de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
Le débat sur la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires a vérifié la force de ce principe.
La Charte était-elle compatible avec la Constitution française ? Plaidant pour une réponse positive, Guy Carcassonne (chargé d'un rapport au premier ministre) a proposé de distinguer les droits des locuteurs - que la République, de fait, ne reconnaît pas - et la protection des langues minoritaires et régionales.
Pour pallier le risque de disparition d'une langue, il importait, selon lui, de faire de la langue elle-même le sujet de droit, de la placer sous la protection d'un droit fondamental. Juriste averti, l'auteur du Rapport n'ignore pas la jurisprudence du Conseil constitutionnel ; il sait que la reconnaissance de minorités, de groupes de locuteurs parlant une langue minoritaire, n'est guère possible en république.
Il s'efforce cependant de démontrer que l'adoption de la Charte ne menace pas les principes d'égalité et d'indivisibilité, et ce d'autant moins que le Préambule de la Charte (exigeant la reconnaissance d'un groupe de locuteurs et risquant de ce fait d'être censuré) n'a pas de valeur normative, ne crée pas de droit nouveau, se borne à constater l'existence d'un droit résultant de l'esprit de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du Conseil de l'Europe et du Pacte relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies de 1966.
La Charte n'autorisant pas de réserves, il pense que la France peut, a minima, accompagner sa signature d'une « lettre interprétative » précisant que le « groupe » désigne une « addition d'individus » (titulaires, à titre individuel, du droit de parler une langue régionale) et non « une entité distincte de ceux qui la composent » (ce qui en ferait précisément un ensemble qui ne peut être reconnu par la Constitution à l'article 1er.
Le Conseil Constitutionnel n'a pourtant pas suivi cette interprétation : « La Charte, selon lui, comporte des clauses contraires à la Constitution » ; le sujet de droit reconnu ne peut être qu'une personne physique et morale, et ce droit ne peut être que médiat et privé.
Médiat, car le droit de s'exprimer dans une langue régionale ou minoritaire relève de la liberté d'expression et de communication telle qu'elle est énoncée dans l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ; privé, car nul ne peut empêcher un individu de parler, en dehors de l'espace public, la langue qu'il souhaite.
Le sujet de droit est l'individu-locuteur qui doit se conformer aux attendus de l'usage public de la langue nationale et officielle ; entre les individus engagés dans l'espace public, aucune forme d'inégalité ni de distinction ne peut être consacrée. Conservateur, mais historiquement cohérent, le Conseil Constitution ne pouvait que s'opposer à la ratification de la Charte européenne des langues régionales.
Républicain ou libéral ?
Face, ou à côté du républicain, le libéral n'a pas moins de principes à faire valoir, mais il sait composer avec le réel et promouvoir des solutions originales et, en apparence au moins, paradoxales.
Un Canadien peut ainsi défendre le principe intangible de propriété individuelle et, dans le même temps, attribuer aux Indiens la propriété collective d'une partie du territoire ; un Américain peut affirmer l'égalité de droit des individus et consacrer le principe de discrimination positive ; il peut aussi faciliter dans certains États fédérés la coexistence publique de plusieurs langues.
Lecteur du philosophe John Rawls, il dira qu'il respecte ainsi les deux principes de justice énoncés par la Théorie de la justice et considérera que les inégalités ne peuvent être consacrées que si elles profitent aux plus démunis.
Tout simplement libéral, il fera prévaloir, autant qu'il est permis, les exigences du multiple sur les contraintes de l'un. Ce qui est vrai de la religion ne l'est pas moins de la langue : lorsqu'il est question de liberté, celle-ci ne peut se décliner pour un libéral que sous sa forme négative, et lorsque la liberté doit être bornée, c'est au plus loin que les frontières de la contrainte doivent être placées.
Exceptionnalité française
La défense de la culture, de l'exception culturelle française, du rôle de la culture française, est ainsi exprimée au travers de la langue unificatrice. Elle s'énonce également en termes universalistes et d'accès à la civilisation, celle-ci étant conditionnée à l'accès à l'éducation française et en français.
Pour ne citer qu'un exemple, voici ce que dit Georges Pompidou en 1972, lors d'une visite en Alsace : « il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau ».
Et la loi Toubon (1994) le dit ainsi en sont article 1 : La [langue nationale] est l'élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics. Elle est le lien privilégié des États constituant la communauté de la francophonie.
Le français serait ainsi simultanément la langue de l'humanité et celle qui permet de « penser autrement », sous la plume du candidat Sarkozy dans un discours intitulé Français langue humaine en 2007 - l'unicité est donc aussi la garantie d'une voix différente : « Si je suis élu (...) je ne serai pas favorable à la Charte (...), non parce que je conteste les langues régionales, qu'au contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre puisse décider qu'une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le français ».
Manifestation pour les classes bilingues à Toulouse. Pascal Pavani/AFP
Faut-il en conclure que le républicanisme français est empêché en quelque manière à encourager la diversité linguistique ? Celle dont pourraient jouir les collégiens de 2016 ? Les régions et les langues minoritaires ?
On pourrait illustrer cette hypothèse par un couple paradoxal : la domination et l'intérêt. Dans le paradigme de la domination, on dénonce la domination de l'anglais, jumelée à la domination culturelle, économique et politique, et à une critique de la globalisation et de la standardisation des mœurs.
La virulence anti-américaine très présente dans les années 1980-1990, et qui donna lieu aux théories - et aux politiques - de l'exceptionnalité française, s'actualise ici sous la forme de l'hégémonie linguistique. Paradoxalement, on trouve le même argument à la fois chez les adversaires du mouvement English only ou chez les multiculturalistes américains et canadiens.
La domination d'une langue unique dans l'espace public est contestée par les membres des nations historiques comme par les communautés immigrantes, hispaniques en particulier. Elle est contestée par les communautariens ou les libéraux-culturels qui estiment que l'État, face à la diversité culturelle légitime, a un devoir moral de protéger les cultures exprimées dans une langue particulière. Elle est enfin contestée par les sociolinguistes qui ont montré que les enfants bénéficiant d'une éducation bilingue (qu'ils appartiennent à la majorité ou à la minorité linguistique), réussissent mieux aux tests standardisés que les autres.
Nous le savons, les échanges universitaires se font en anglais, la recherche se conduit de plus en plus en anglais, la lingua franca globale est aujourd'hui l'anglais.
On peut le déplorer, mais à bon escient : la coexistence des langues n'est pas à somme nulle. Pourquoi faudrait-il penser la constellation des langues en termes exclusifs ? Le bi- ou le trilinguisme est un outil formidable, et il vaut mieux s'en convaincre au plus tôt : dès la maternelle. Et considérer, par exemple, l'apprentissage sous le seul aspect, prosaïque, mais politiquement neutre, de l'intérêt.
Il faudrait pouvoir débarrasser la langue « nationale », « identitaire » de ses oripeaux quasi mystiques, et en faire un simple outil de communication parmi d'autres. On dira alors que les langues n'ont pas de valeur intrinsèque, ou qu'elles possèdent toutes une égale valeur morale, ou encore que leur valeur est fonction de leur utilité.
L'utilité sociale, scolaire, cognitive, économique de posséder telle ou telle langue se déclinerait alors au regard des différentiels de salaire, de l'intérêt patrimonial, de l'intérêt de la préservation de tel ou tel idiome régional, et de l'immense intérêt à pouvoir se mouvoir, dès le plus jeune âge, dans des univers linguistique et culturel multiples.
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La violence psychologique est un terme aujourd'hui communément accepté. Ce qui est ignoré, ce sont ses conséquences. Ignoré et, bien pire, réfuté. Un fait divers, le cas Jacqueline Sauvage, est plus qu'un tragique fait de société. Il doit nous obliger à ouvrir les yeux sur des drames quotidiens, enfermés entre quatre murs.
Il n'a jamais été fait autant de cas de la violence conjugale et de ses nombreuses et dramatiques conséquences que depuis la deuxième condamnation de Jacqueline Sauvage, le 3 décembre 2015, à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari.
Rappel des faits
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage prend son fusil. Sur le pas de la porte à l'intérieur de la maison, elle tire sur son mari, assis sur la terrasse. Elle l'abat de trois balles dans le dos. La légitime défense invoquée par ses avocates n'est pas retenue. La violence conjugale subie pendant 47 ans n'aurait pas dû conduire Jacqueline Sauvage à un tel geste. Aux côtés de leur mère, ses trois filles mettent en avant la violence et l'inceste qu'elles ont subis. Toutes les trois, et leur frère. Celui-ci se suicide le 9 septembre 2012, veille du meurtre de son père. Jacqueline Sauvage ne sait pas que son fils est mort lorsqu'elle tire sur son mari.
La grâce présidentielle est demandée au président François Hollande par les filles de Jacqueline Sauvage et ses avocates. Une pétition recueille près de 435.000 signatures, un chiffre historique. De très nombreuses personnalités se mobilisent. Mais le café du commerce réel ou virtuel s'exprime : Si c'était si difficile, elle n'avait qu'à partir plus tôt. On ne reste pas 47 ans sans raison. Il n'y a pas - au sens juridique - légitime défense. Les preuves de la violence conjugale sont faibles, l'instrumentalisation des trois filles est possible. Une mère qui laisse son mari violer ses enfants est forcément complice. Jacqueline Sauvage est donc responsable du meurtre de son époux et la condamnation est justifiée.
La notion d'emprise psychologique devient le nœud gordien de cette affaire
Aujourd'hui encore, il est courant d'entendre: une femme battue qui reste y trouve son compte, une femme qui laisse son mari maltraiter les enfants est victime certes, faible sans aucun doute et complice très certainement. Même parmi les victimes de violences conjugales qui ont pu fuir, le doute s'installe: J'ai pu partir, moi, alors 47 ans... je n'y crois pas. C'est se prononcer sans savoir. Le cas de Jacqueline Sauvage devient emblématique, dénonçant une réalité dramatique: le refus de connaître une histoire sordide.
Aujourd'hui, les centres d'accueil sont trop peu nombreux, les plaintes mal reçues, les femmes abandonnées à la violence d'un compagnon, entendu et laissé en liberté. Dépendantes, elles préfèrent se taire, subir, se dire qu'elles peuvent encore protéger leurs enfants, y croire, et risquer d'en mourir.
En 1965, lorsque Jacqueline Sauvage accouche de sa fille aînée, les mesures de protection sont bien loin d'être ce qu'elles sont aujourd'hui. La première campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes remonte à novembre 1989. Mariée depuis 24 ans, Jacqueline Sauvage est conditionnée depuis autant d'années qui se résument en trois mots: lavage de cerveau. C'est son histoire. C'est une histoire commune à bien trop de victimes.
L'emprise, un mot utilisé comme un point Godwin ?
L'emprise psychologique est constituée de comportements alternant une tendresse simulée, et la maltraitance, les injures, le dénigrement, les reproches, le mépris, comportements répétés et implacables. Le bourreau utilise la victime comme défouloir à ses diverses pulsions, jusqu'à la dépersonnaliser. Véritable torture, tout raisonnement, toute pensée, tout acte individuels et libres sont interdits. La violence psychologique crée un brouillard, sème la confusion, empêche toute réaction pour se protéger. L'emprise est une histoire individuelle qu'il faut connaître avant de juger.
Elle suit toujours le même schéma. Caméléon, elle s'adapte au caractère des victimes. Elle se glisse dans les fragilités et les creuse comme la gangrène, inlassablement. Jacqueline Sauvage avait ses failles : charmée par un bad boy à 15 ans, elle le cache à sa famille, faute avec ce garçon, se retrouve enceinte à seulement 18 ans, se marie pour ne pas être fille-mère le 5 juin 1965. La loi autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque et signer un contrat de travail sans avoir besoin du consentement marital date du 13 juillet 1965. À son mariage, Jacqueline Sauvage est déjà (future) mère, dépendante financièrement, avec un statut professionnel fragile, une conscience d'avoir désobéi au schéma familial, un devoir d'être de ce fait irréprochable.
Les enfants grandissent en victimes de la violence du père, réputé feignant, alcoolique, agressif, instable. Leur mère a voulu les protéger. D'autres auraient fait autrement. Elle n'est pas "d'autres". Elle est seule avec son histoire, son quotidien destructeur, silence obligé.
Elle reste alors qu'elle aurait pu partir. Si elle en avait encore eu la conscience et la force. Plus de 20 ans de violence, comment imaginer ce que devient psychiquement une personne en tant de temps ? Oui mais la société peut aider... Quelle société ? En 2014, 134 femmes meurent sous les coups de leur conjoint. 223.000 subissent la violence physique ou sexuelle ; seulement 14 % portent plainte. Comme 86 % des victimes silencieuses, Jacqueline Sauvage n'a jamais alerté les autorités. Parce qu'après une plainte, il faut se protéger, il faut pouvoir fuir avec les enfants, il faut essayer de vivre. Parce que personne n'y croit vraiment, à cette violence, parce que la société n'offre pas de protection et de soutien adéquats et sereins.
Leur reprocher de ne pas partir, ne pas chercher à comprendre ? Pourtant, on ne reproche pas à Alexandre Soljenitsyne d'avoir attendu 4 ans pour recevoir son prix Nobel, par crainte d'être déchu de sa nationalité soviétique après 8 ans dans les goulags...
Les victimes souffrent du silence et de l'immobilisme de ceux qui savent et se taisent, de ceux qui ont le pouvoir juridique, social ou médical d'agir et ne font rien. Jacqueline Sauvage est hospitalisée plusieurs fois. Les médecins n'ont rien vu. Les services sociaux n'ont rien vu. Les instituteurs n'ont rien vu. Elle est victime de l'inanité d'une société qui ne veut surtout pas être dérangée car, après tout, une fois la porte de la maison refermée, ce qui se passe chez les gens... Elle n'est pas un cas unique.
Le refus de s'impliquer, de prendre le temps et le risque d'écouter une histoire qui pourrait faire peur ou déranger certains principes fondamentaux de notre société et de notre justice, provoquent l'immobilisme et le déni. Ne rien faire évoluer en ignorant cette violence, c'est se poser en singes de la sagesse, en se contentant de singer celle-ci.
C'est, avant tout, mépriser nos devoirs d'humains, et laisser notre société pourrir. Il est temps de prendre conscience.
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SANTÉ - Des autorités sanitaires du Texas aux Etats-Unis ont fait part mardi 2 février d'un cas de transmission par contacts sexuels du virus Zika, potentiellement dangereux pour les femmes enceintes et dont la propagation explose en Amérique latine.
"Le patient a été infecté par le virus après avoir eu des relations sexuelles avec une personne malade de retour d'un pays où le virus est présent", ont précisé les services de santé du comté de Dallas (DCHHS) dans un communiqué.
Toutefois, un porte-parole des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a indiqué à l'AFP n'avoir pas enquêté sur le mode de transmission du virus dans ce cas précis: "Concernant ce cas, les CDC n'ont pas enquêté la manière dont l'infection a été transmise", affirme ainsi ce porte-parole, Tom Skinner.
Un troisième cas potentiel
S'il s'agit bien d'une transmission par voie sexuelle, ce serait alors seulement le deuxième cas recensé par les CDC aux Etats-Unis.
Il pourrait y avoir un troisième cas potentiel après la découverte du virus du Zika dans le sperme d'un américain infecté après que toute trace du pathogène a disparu de son sang.
Ces deux cas avaient été initialement rapportés par le New York Times. Il s'agit de deux chercheurs américains qui avaient été infectés en Afrique. L'épouse d'un de ces scientifiques avait apparemment été contaminée sexuellement par son mari.
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Après trois années passées à préparer une thèse de littérature à Lyon, j'ai été affectée dans un collège de l'Éducation prioritaire à Oyonnax, au nord-est de l'Ain. C'est avec beaucoup d'appréhensions et d'interrogations que j'ai abordé ce changement de vie et de rythme: à quel environnement allais-je devoir m'adapter? Comment seraient mes élèves? Qu'aurai-je à leur transmettre? Je dois en fait avouer que mon esprit était encombré par quelques jugements hâtifs sur les jeunes des établissements REP+ (Réseau de l'Éducation Prioritaire, anciennement ZEP). Certains collègues avaient essayé de me rassurer, avec ce genre de formule amusante: "Tu vas voir, ils sont atta-chiants!" mais, tout début septembre, le tableau que je me faisais de l'année à venir n'était pas très réjouissant, d'autant qu'il me faudrait, en parallèle, me consacrer à la fin de la rédaction de ma thèse.
Je devrais commencer par dire que j'ai été chaleureusement accueillie par toutes les équipes de mon établissement, mais ce sont avant tout mes élèves qui ont créé la (bonne) surprise. Dès que j'ai vu leurs visages dans la salle de classe et que nous avons échangé quelques mots, j'ai senti qu'ils allaient me mettre une claque; une belle et ô combien stimulante claque. Ils ont autant à m'apprendre, sur eux, sur leur vie et leur vision du monde, que j'ai à leur enseigner. Je m'attendais à des jeunes insolents, complètement désintéressés par l'école et en mal de repères. J'ai fait la connaissance d'adolescents sportifs, dynamiques, curieux, qui ont le verbe (très) haut et rudoient parfois la langue française, sans retenue ou avec humour. Leur débit, leur intonation et leur vocabulaire peuvent trahir une forme d'agressivité. Quand ils parlent, ils ne mettent pas vraiment les formes, mais c'est entre eux qu'ils sont les moins tendres. Leur énergie, parfois débordante, est une chance, parce qu'elle est créatrice et contagieuse. J'ai pu mesurer cela dans le cadre des cours de français, mais aussi en acceptant de prendre part à un projet original, avec un groupe d'élèves de quatrième.
Je me suis engagée, aux côtés de deux collègues de mon établissement, et de cinq autres d'un collège REP+ de Seine-Saint-Denis, dans la préparation au long cours d'un voyage scolaire à vélo, placé sous le signe de l'interdisciplinarité, de la rencontre et de l'ouverture à l'autre et au monde. D'ailleurs, ce projet -dont le calendrier se déploie sur toute une année- s'appelle "Rencontre à vélo". Au départ, l'idée de partir en voyage à vélo avec des élèves m'a laissée songeuse... Je souriais en m'imaginant pédaler avec difficulté, au pied d'une immense montée, sous le soleil du mois de mai, au milieu d'un peloton de quelques dizaines de jeunes électrisés par un séjour loin de leur quotidien. Je me demandais aussi quel rôle je pourrais jouer, en tant que professeure de français, dans un événement qui s'annonçait plutôt sportif. Puis j'ai compris que le vélo et les efforts physiques n'étaient qu'un prétexte, un moyen pour réunir des filles et des garçons d'Oyonnax et de Pantin, leur permettre de faire l'apprentissage de la vie en collectivité, en pleine nature et de partir à la découverte des richesses du patrimoine français.
En septembre 2015, environ quarante adolescents de 13-14 ans, sélectionnés uniquement sur des critères de motivation, ont décidé de participer à une aventure humaine, culturelle, sportive et pédagogique dont ils sont non seulement les acteurs mais surtout les principaux metteurs en scène.
Dans mon collège comme dans celui de Pantin, un créneau hebdomadaire, qui vient s'ajouter aux heures de cours réglementaires, est dédié à la préparation du voyage de fin d'année, mais aussi à des temps de rencontre qui le précèderont, à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans l'Ain et le Jura. Un peu avant l'été, tout le groupe partira dix jours à vélo à la conquête d'un nouveau territoire, en Aquitaine, de Sarlat à la dune du Pilat. Mais les premiers contacts entre les élèves des deux collèges se sont faits "à l'ancienne", comme ils n'ont pas manqué de nous le faire remarquer. Nous avons profité du programme de français de la classe de quatrième pour mettre en place un échange épistolaire. Une fois les correspondants attribués, chacun était invité à parler de soi, de son quotidien et de sa ville. Je crois que mes élèves étaient un peu intrigués par les codes qu'il faut maîtriser pour écrire une lettre. "Mais ça sert à quoi, madame, de prendre du temps pour faire un brouillon, trouver une feuille blanche, une enveloppe et un timbre, s'appliquer à écrire bien et droit, et utiliser des formules de politesse quand on peut taper oklm un petit message sur Facebook ?" Ils se sont pourtant prêtés à l'exercice avec une certaine rigueur, car en s'impliquant dans le projet, ils ont accepté de bousculer un peu leurs habitudes et, surtout, ils nous ont accordé toute leur confiance.
J'ai aimé voir leurs sourires et leurs yeux s'illuminer lorsqu'ils ont reçu la première lettre de leur correspondant, bien pliée dans une enveloppe cachetée et libellée à leur nom ! Mais ce qui me rend le plus enthousiaste, depuis plusieurs mois, c'est de constater l'entrain et le sérieux qu'ils mettent dans la gestion des tâches qui leur incombent. S'il arrive à ces jeunes qui connaissent, pour certains, des difficultés scolaires importantes, de manquer des cours ou de montrer des signes d'un ennui plus ou moins poli face à leurs enseignants, leur motivation semble sans limite lorsqu'il s'agit de définir les étapes du séjour en Aquitaine, réserver un camping, présenter leur projet devant le conseil d'administration du collège ou dans une réunion municipale, participer à des actions d'autofinancement en dehors du temps scolaire, s'entraîner à faire du vélo ou apprendre à réparer une pièce abîmée...
Sans aucun doute, "Rencontre à vélo" est l'occasion pour eux de gagner en autonomie, en assurance, en maturité et en ouverture d'esprit. L'organisation d'un tel projet est autant un défi pour eux que pour nous, enseignants de sept disciplines différentes (éducation physique et sportive, technologie, histoire-géographie, sciences de la vie et de la terre, physique-chime, anglais et français). À la veille du premier temps de rencontre en région parisienne, je suis déjà ravie par les échanges informels qui rapprochent les professeurs des élèves, mus par les mêmes objectifs et la même envie. Ces moments sont précieux, et lumineux ! Ils contribuent à donner du sens au métier que j'ai choisi.
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Pour se rebooster, rien de mieux que se mettre au vert. Faites le plein d'énergie avec cette soupe qui se prépare en un rien de temps pour un maximum de saveurs. Vous pouvez y ajouter toutes les herbes qui vous plaisent selon les saisons et vos envies.
Ingrédients
1 botte de cresson
300 g d'épinards frais
1 botte de persil
1 bol de céréales (riz, blé, orge...)
1 oignon rouge
5 cl de crème fraîche
2 c. à s. d'huile d'olive
Sel et poivre du moulin
Préparation
Lavez la botte de cresson en enlevez ses tiges les plus dures
Lavez le persil en coupant les tiges
Lavez les feuilles d'épinard en ôtant leur côte centrale
Émincez l'oignon
Dans une cocotte, faites blondir l'oignon pendant 3 min. Jetez toutes les herbes dedans et couvrez avec de l'eau chaude ou un du bouillon de volaille
Laissez cuire 15 min, salez et poivrez puis mixez fortement
Pendant ce temps, faites cuire les céréales dans de l'eau bouillante le temps indiqué sur leur paquet. Égouttez-les
Pour servir, répartissez les céréales dans des bols et recouvrez avec le bouillon vert
Rectifiez l'assaisonnement, ajoutez un peu de crème et dégustez.
Retrouvez Sophie Menut, ses recettes et bien plus encore sur son site www.sophie-menut.fr
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J'adore l'Open d'Australie. Pas pour le tennis, pas pour le spectacle, mais pour le fait qu'une fois par an les meilleurs joueurs du monde se mettent la tête en bas et donnent la preuve qu'il n'y a pas besoin de cracher pour faire du sport.
Cracher est devenu synonyme de pratiquer certains sports. Les joueurs de foot dribblent autant avec leurs bouches qu'avec leurs pieds (NdT : en anglais, "to dribble" veut dire à la fois "dribbler" et "cracher"). Et le football australien, le rugby, le baseball et même le cricket font monter l'eau à la bouche pour de mauvaises raisons.
Depuis l'avènement de la TV HD, le crachat n'avait jamais été diffusé avec des détails aussi explicites et gluants. J'ai récemment regardé un Arsenal-Chelsea dans mon canapé et j'ai cru que j'allais devoir mettre mes habits à laver.
Après avoir vu ce match de Premier League, je suis convaincu qu'il est physiquement impossible à un joueur de tirer au but, de se faire remplacer ou de tirer un corner s'il n'a pas d'abord éjecté un projectile liquide. Ca semble aussi vital pour le jeu que le ballon ou les cages. La FIFA devrait installer des crachoirs près des poteaux de corner.
Dans certains cas, le crachat a un objectif. Quand il tient le champ, le capitaine de l'équipe d'Australie de cricket, Steve Smith, crache dans ses mains pour favoriser la prise, dans l'éventualité où la balle viendrait de son côté. Et il faut l'admettre, en général ça marche. Mais ensuite ce même capitaine australien serre la main de son adversaire à la fin du match. Rien d'étonnant à ce que les batteurs mettent des gants.
Les lanceurs sont tout aussi peu raffinés, à cracher sur la balle pour la faire reluire ensuite en la frottant sur leur entrejambe. S'ils ne pratiquaient pas notre sport national, ils seraient sans doute arrêtés pour attentat à la pudeur.
"Tu peux me rappeler pourquoi tu fais ça, AB ?"
En d'autres circonstances, le crachat exprime la frustration d'un joueur. Lorsqu'un batteur se fait sortir, sur le parcours qui le ramène au pavillon, il lui arrive souvent d'émettre un crachat -que ce soit de la salive ou son chewing gum- à travers la grille de son casque, crachat qu'il éloigne ensuite d'un coup de batte. Ce coup est souvent mieux ajusté que celui qui lui a valu sa sortie.
A de rares occasions, cracher est le sport lui-même. Il existe un record du monde du cracher de noyau de cerise, et si vous êtes allergiques aux cerises, alors votre truc est peut-être le cracher de criquet. Quand je dis 'criquet' je ne parle pas de ce passe-temps britannique mais bien de l'insecte à six pattes, qu'il faut mâcher puis expulser. Il existe apparemment aussi des championnats du monde de cracher de crottin d'antilopes. Aucune idée de ce à quoi ressemble le crottin de grand koudou, mais si j'avais à choisir j'opterais plutôt pour les criquets.
En dehors des exceptions ci-dessus, le cracher est dans la plupart des cas l'expulsion gratuite de mucus, et une habitude détestable qui est devenue la norme. A tel point qu'il y a quelques années, Sony a diffusé une publicité mettant en scène des gamins jouant au foot, où l'un d'eux lâchait un beau molard. Une soixantaine de personnes se sont plaintes de ce spot, mais le bureau de vérification de la publicité a rendu un avis favorable à Sony, avançant qu'il s'agissait simplement de la 'brève mise en scène d'une habitude bien ancrée, qui s'affichait entre les matchs de Coupe du monde, où les joueurs étaient souvent montrés en train de cracher'.
Ah, ben tout va bien, alors ! Les pro-cracheurs diront que courir et se dépenser physiquement accroît la production de salive dans la bouche et qu'ils ne font que se débarrasser d'un excès encombrant. Je crache sur cette explication. Les joueurs de tennis se dépensent autant si ce n'est plus que les footballeurs, et vraiment beaucoup plus que les gardiens de buts. Ils jouent en été plutôt qu'en hiver. Et le tennis étant un sport individuel et non collectif, les joueurs ne peuvent pas se cacher derrière leurs partenaires ou demander à être remplacés s'ils sont fatigués. Et pourtant ils arrivent à se retenir de décorer le court de leur bave.
Roger Federer ne crache pas. Roger Federer ne transpire même pas ! Ici, après un match en cinq sets disputés.
Les golfeurs aussi arrivent à contenir leur excès de glaire. A l'exception de Tiger Woods, qui a craché sur green lors du Dubai Desert Classic de 2011 et a reçu une amende pour avoir enfreint le code de bonne conduite. J'ai trouvé ça hypocrite au plus haut point de la part des instances dirigeantes du golf. Non mais c'est vrai : ils se complaisent dans les bogeys (NdT : à la fois terme technique de golf et "crotte de nez"), mais ils interdisent de cracher?
Parmi tous les comportements sportifs, c'est dans le foot que le cracher se manifeste le plus. Je détesterais être à côté d'une équipe de foot sur un vol long-courrier. Je sais, ça fait partie du jeu. Je sais, ça fait des années que c'est comme ça. Mais c'est des bêtises de dire qu'on ne peut pas y mettre de l'ordre.
Non seulement il est possible de faire en sorte que les joueurs arrêtent de cracher, mais il est aussi possible de résoudre les autres fléaux qui affligent le foot - comme les joueurs qui plongent et qui simulent une blessure ou essaient d'obtenir un penalty. Si la FIFA comptait le nombre moyen de fois où un joueur crache, qu'elle le multipliait par le nombre de joueurs sur le terrain et par le nombre de minutes dans un match, et en déduisait enfin le nombre de piscines que toute cette salive permettrait de remplir, vous pouvez être certains que les footballeurs du monde entier resteraient bien debout sur leurs pieds. Oui, même les Italiens.
Même si je déteste voir les athlètes cracher, la scène sportive donne à voir des pratiques encore plus répugnantes. L'expulsion nasale, également appelée 'mouchoir d'Adam', ferait passer le crachat pour un acte distingué. De même que les agissements de la marathonienne Paula Radcliffe, qui pendant le marathon de Londres s'est arrêtée pour uriner sur la chaussée.
Au risque de paraître prude, je ne vois qu'un seul moment où cracher est acceptable, c'est lorsque le dentiste le demande. Et peut-être aussi quand vous voyez sa facture.
Cet article, initialement publié sur le Huffington Post Australie, a été traduit de l'anglais par Mathieu Bouquet.
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J'avais déjà postulé pour cette boîte l'année dernière, étant une jeune star-up "à la cool" j'avais envoyé une lettre de motivation digne d'un film pensant que mon humour me sauverait de tout, c'est-à-dire de mon boulot actuel.
Les choses étaient claires: je postulais pour un poste de chargée de clientèle pour une jeune agence parisienne tournée vers le monde de la nuit. Il fallait aimer sortir, Paris et être cool, tout moi vous en conviendrez.
La boîte ne m'avait pas prise mais m'avait répondu qu'ils avaient bien kiffé mon profil et qu'il me gardait sous la main "au cas où".
Six moi plus tard, après une énième crise au boulot dans la série "travailler avec des cons", série dans laquelle pas mal de citoyens jouent malheureusement, je décidais de tenter le tout pour le tout et de re-postuler dans cette boîte.
Ma lettre de motivation équivalait à celle d'un article de blog, j'ai tout donné, sans langue de bois ni retenue. J'ai parlé des endroits où je sortais, des connards avec qui je sortais et de mon boulot qui me donnait envie de me jeter du haut de ma Tour Eiffel d'amour.
Trois jours plus tard il m'envoyait un mail pour en entretien téléphonique.
Ma vie est fantastique
Le mec m'a donc appelé pendant que je sirotais un verre de vin blanc en plein Trocadéro, lorsqu'il m'a demandé si je sortais beaucoup et si j'aimais Paris, j'ai voulu lui faire entendre mon "sluuuurp" de vin et la circulation du XVIe mais me suis ravisée pensant que ce n'était pas très classe.
- "un peu", ai-je répondu.
Le mec m'a parlé de la boîte (yes I know, je suis fan de vous), de leurs attentes (yes I understand c'est tout moi), quand j'étais dispo (right now baby). Il m'a demandé où je sortais exactement, si j'étais une fille de la nuit, si j'allais en club, si j'écoutais telle musique, si j'aimais aller dans tels endroits ect.
Bon, ok le poste dépendait plus ou moins des sorties parisiennes car nos clients sortent beaucoup mais je ne voyais pas très bien le rapport entre sortir en boîte et mener à bien mon boulot. Pour un peu le mec me demandait de lui expliquer mes fins de soirée, ce que je n'aurais évidemment pas raconté.
A vous je peux aisément, c'est très simples mes soirées peuvent se terminer de deux façons différentes:
J'ai pécho: je suis heureuse même si je n'avais sûrement rien prévu genre culotte sexy, épilation impeccable, vernis sur les pieds, brosse à dents et chargeur de téléphone dans le sac à main.
J'ai pas pécho: je rentre penaude chez moi aussi triste que ce bon vieux Wilson dans l'océan, je retire ma culotte sexy inutile, pleure sur mon épilation impeccable inutile, me mets du vernis sur les pieds, me brosse les dents et charge mon téléphone tout en pleurant dans mon sac à main.
L'entretien se termine, le gars à l'air satisfait, il me dit que c'est ok, que c'est cool, qu'on se revoit vite pour que je rencontre le reste de l'équipe allez bisous salut. Je recommande un verre et commence à regarder les appartements près de leur agence sur PàP.J'ai une légère capacité à trouver rapidement de nouvelles idées -aussi foireuses soit-elles-
Une semaine plus tard, la veille pour le lendemain le mec me fixe un rendez-vous, un jeudi soir. Ma vie étant calme ces deniers temps j'avais largement le temps d'y aller et même d'y dormir mais je me suis quand même tâter de lui dire que j'avais une vie quand même, merde.
Oui bon je pensais surtout aux transports passés 19 h, la banlieue a ses désavantages mais il fallait ce qu'il fallait, dans mon cas c'était trouver un autre boulot alors je n'ai pas fait ma star du 78 et j'ai mis mes atouts en avant. Mes seins en évidence donc, je me suis rendue à l'agence le soir suivant.
Ok je situe la jeune start-up branchouille, canapé déglingué et cendrier qui traîne, gros son dans les bureaux, à la cool sans pression OKLM.
Je m'installe, le gars que j'ai eu au tel arrive, il a une tête de con. Oui bah, sorry c'est vrai. Il me refait donc le topo sur le poste, blabla, la nuit, blabla, tu sors beaucoup? Tu vas où? Tu bois quoi? Avec ou sans lubrifiant?
Bon bon ... Je reste cool, il cherche à faire mon profil, c'est une agence jeune, avec des clients fêtards donc je réponds à ses questions.
Puis le mec me demande ce que j'écoute exactement comme musique ou la question qui ne sert à rien dans la vie selon moi.
C'est quoi cette question de merde sérieux? Comment résumer tes goûts musicaux en une phrase "je kiffe la BO de Tchoupi à la montage et donc ?"
Si je devais vous exprimer mes sensibilités musicales elles seraient à l'image de ma vie, incohérentes et sans sens.
Pour vous donner une idée, dans mon iPod (en supposant que j'en ai un mais là n'est pas le sujet) il y a de façon aléatoire:
Vivaldi
Nekfeu
Larusso
Booba
La Tarentella
Toutes les BO des films de Xavier Dolan
Dire Straits
Céline Dion
Fauve
Le générique de Denver le dernier dinosaure
Tears for fears
Benjamin Biolay
Toto
Empire of the sun
Louane
...
Voyez-vous un fil conducteur ou commun parmi tous ces artistes? Absolument pas
Donc lorsque le mec m'a demandé si j'aimais tel style de musique (dont je tairai le nom pour respecter son anonymat) je lui ai répondu que je n'avais rien contre mais qu'effectivement ce n'était pas ce que j'écoutais de prime abord.
- "tu vois c'est vraiment notre noyau dur ce genre de musique
- ok pas de problème
- c'est ce qui nous rassemble vraiment tu vois
- ok cool
- dans le bureau y'a toujours la musique à fond
- ok mais me raconte pas ta vie stp
- donc tu penses que tu pourras t'intégrer à tout ça?
- dans la mesure où je postule pour mes capacités professionnelles et non pas à prendre de la MD dans un hangar en écoutant votre daube aucun problème, que j'aurais pu répondre mais non.
- oui sans problème
- tu vois c'est vraiment..." blabla
- ok j'ai compris mais je fous de votre vie en fait, je suis pas là pour kiffer vos sons mais bosser avec des gens sympas loin de mon domaine actuel donc parlons salaire plutôt, j'aurais pu répondre mais non.
Je me suis mise sur "silencieux" et j'ai laissé mon esprit divaguer ailleurs, à un concert de Céline Dion par exemple.
"- donc tu as compris?
- ON NE CHANGE PAS♫
- pardon?
- oui aucun souci."
Ok on se rappelle rapidement allez tchao bisous.
Je suis sortie mi-figue mi-patate de l'entretien. C'est moi ou c'était un peu chelou? Pourquoi il m'a gonflé avec sa musique de merde? Chacun sa vie l'ami je ne vois pas le rapport entre mes goûts musicaux et mon aptitude au travail. On ne juge pas quelqu'un d'apte à un boulot selon ce qu'il écoute comme musique (selon ses goûts tout court d'ailleurs*)
*sauf les bottes blanches, of course.
Notons que le gars avait quand même réussi à placer dans la conversation qu'ils sortaient beaucoup tous ensemble et qu'il était récurrent qu'ils ne viennent pas bosser le lendemain pour cause de grosse race mise la veille.
Alors qu'on soit clairs, j'adore sortir, faire la fête ect ... et encore plus dormir d'ailleurs, mais au point de ne pas venir bosser le lendemain merci mais non merci.
Alors oui, j'ai bien dû faire une exception une fois ou deux, et encore je n'étais pas en gueule de bois mais en gueule d'amour. C'est-à-dire que j'avais pécho et donc étais dans l'incapacité physique et morale de me rendre au travail.
Vous ne trouvez pas ça bizarre d'annoncer ça au cours d'un entretien?
Ok les gars j'ai 27 ans je suis une adulte maintenant je suis certaine que pas mal d'entre-vous adorerez que votre boss vous dise "ce soir on se la colle et demain on bosse pas ?!!! OUAIIIIIIIS amène la bouteille!". Bullshit.
Quoi qu'il en soit, quelques jours plus tard j'ai reçu un mail du mec avec une tête de cul qui aime se la coller et je vous le donne en mille: je n'ai pas été prise.
Sans regret, j'ai mis cette expérience dans le tiroir "ma vie ce truc de ouf" de ma tête.
Sans davantage de blabla je vous laisse avec les échanges par messages de ma mère suite à leur décision. Cela vaut toutes les explications du monde.
Rendez-vous dans un autre monde.
Dans une autre vie.
Ce billet est également publié sur Le Blog de Mona Champaign.
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Quand on parle de dépression, il est difficile de la qualifier ou de la nommer aussi précisément, car il y a autant de dépressions qu'il y a de personnes qui en sont victimes. S'il n'y avait que de grands symptômes communs, la description s'arrêterait ici.
Comme on a tendance à le dire, "A chaque jour suffit sa peine", il n'en est rien. Dans la dépression la peine continue et se nourrit du quotidien, du passé ou de la peur de l'avenir. La société de consommation actuelle, par ses films, ses gadgets, ses téléphones, ses tablettes d'ordinateur, le Cloud, le Big Data, nous donnent une impression de maîtrise totale de tout et toujours, alors qu'ils ne sont que de grands mots, des mots savants. Or, si on y regarde de plus près, nous ne pouvons que peu de choses sur ces éléments extérieurs. Il est déjà difficile de régir sa vie et celle de sa famille, alors se mettre en tête que l'on peut sauver le monde est une utopie dangereuse pour la santé.
A toujours aider les autres on ne s'aide pas!
Beaucoup de mes patients justifient leur vie, comme s'ils avaient des comptes à me rendre. Quand je leur parle d'eux, ils me répondent pour les autres: "untel lui a fait ça, ça marche; je suis allée voir ma meilleure amie, elle avait besoin de moi; je sens ma mère triste donc j'ai dû...".
Que de violence! Et vous, où êtes-vous dans tout cela? S'oublier dans l'autre est une façon de fuir sa propre guérison, de fuir sa réalité qui rattraperait l'intéressé(e) par des symptômes psychosomatiques qui peuvent se traduire sous toutes les formes.
Trouver le temps de s'arrêter, de se couper des réseaux sociaux, du téléphone, de se poser les vraies questions est le début de la sortie de cette dépression. A l'inverse, savoir renforcer cette course sans fin et sans fond est la garantie d'une dépression chronique. Pression, pression, pression, oui pour les pneus mais pas pour les individus. C'est bien cette fatigue dont tant de gens se plaignent qui est à l'origine de la dépression et qui l'entretient.
A l'image d'une bobine de cassette, repassez votre vie et cherchez où votre sensation de tristesse, de fatigue, de ras le bol a commencé, il faut trouver la période et les éléments déclencheurs. Idéalement il faudrait l'écrire, mais souvent l'angoisse qui accompagne cette dépression vous en empêche. Comme avec une chaine stéréo, il faut pouvoir switcher la touche mono/stéréo pour pouvoir prendre du recul sur sa situation. En effet, il est difficile d'être juge et partie.
Il existe des méthodes toutes faites, des questionnaires certes rodés, mais à mon sens il faudrait un questionnaire différent par vie!
Il existe de très bon professionnels de la santé, n'hésitez pas à vous faire accompagner. Il existe également des centres (CMP) totalement gratuits pour des personnes qui n'auraient pas les moyens.
Un thérapeute pourra vous servir de miroir et vous diriger vers la sortie de ce tunnel que vous percevez totalement fermé. Cette méthodologie pour vous comprendre, vous servira encore par la suite pour forger votre caractère et ne pas vous retrouver dans un cas identique.
Le signal de la dépression semble avoir une utilité chez un dépressif, autrement dit ces symptômes mettent en alerte la personne qui souffre et cette alerte est censée faire prendre conscience au malade qu'il est nécessaire de prendre ce mal en charge. Il faut retrouver le goût de vivre.
La difficulté dans la dépression c'est qu'il n'y a pas de prise de sang qui donne un indice, puis un traitement, puis à nouveau une évaluation. Néanmoins, il existe bien heureusement de grands psychiatres très alertes sur des traitements pour les patients en souffrance.
L'opinion publique est souvent tout feu tout flamme, comme dans un système de mode: soit on entend dire que les prescriptions sauvent de tout, soit on passe dans l'ère du bio et les psychiatres sont tous sur le banc des accusés. Il existe peu d'accalmie entre ces deux postions pour l'opinion publique.
Ce sentiment d'absence de lumière, celui d'être dans un tunnel avec une cuillère à soupe pour creuser et sortir du sable souvent mouvant -plus on essaye de bouger plus on coule- est absolument insupportable, il faut donc à tout prix appeler à l'aide sans pour autant s'agiter.
Pleurer peut aider à faire sortir les émotions, il s'agit du fameux "lâcher prise". Il faut se forcer à se lever, à se laver, à s'habiller même si vous n'avez aucun rendez-vous. Tous ces gestes qui semblent anodins ne le sont plus pour une personne en grande détresse.
La dépression, c'est l'évitement face à tous les sentiments que l'enfance a cachés et qu'elle pourrait vous renvoyer; la dépression, c'est le sentiment de ne pas pouvoir surmonter une situation trop douloureuse; la dépression, c'est avoir mal.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), avait prédit que dès l'an 2000, la dépression serait la maladie la plus répandue mondialement.
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Dans un éditorial enlevé paru dans la dernière livraison de la Revue des Œnologues, Didier Nourrisson soulève le doute sur l'alcoolisme dont seraient coupables les jeunes. Celui-ci pourrait n'être qu'une question de représentation ou le signe d'une société vieillissante qui n'aurait plus confiance dans l'avenir.
Le professeur d'histoire contemporaine et auteur de la belle somme Crus et cuites, histoire du buveur (Perrin, 2013) rappelle que ce n'est que depuis les années 1990 que les statistiques font émerger les catégories d'âge pour le boire. La catégorie des 15-25 ans, née sous le signe du baby-boom, est prise pour cible, jusqu'à la récente fin des open bars de la loi Bachelot en 2009. Celle-ci visait à supprimer la pratique des alcools distillés et distribués au forfait lors des soirées étudiantes
Comment en est-on arrivé là ? Deux éléments caractérisent la tranche d'âge 15-25 depuis les année 1990: (1) la consommation de distillats - et non de résidus fermentation -et (2) la consommation entre pairs- et non plus en famille ou en société. Les jeunes s'enivrent entre eux avec des alcools distillés, alors qu'auparavant ils apprenaient à boire du vin à table. Non sans espièglerie, l'auteur rappelle qu'on a tout fait pour interdire cette pratique aujourd'hui regrettée, notamment en interdisant le vin faiblement alcoolisé et coupé à l'eau des cantines scolaires, parfois contre la résistance même des parents.
Au moment de l'interdiction des boissons alcoolisées pour les enfant de moins de 14 ans, un médecin s'offusquait à la radio (nous étions en 1956): ''Un certain nombre de parents mettent dans le panier de l'enfant la boisson de leur choix et qui est souvent un demi-litre de vin, ou de cidre, ou de bière suivant la région. J'ai eu vent récemment, dans la région parisienne, d'un petit drame : les parents insistant pour que la boisson soit donnée aux enfants, le discours s'y refusant, les parents ont décidé que les enfants boiraient leur vin avant d'aller à l'école. Les enfants arrivent à l'école rouges, suant et dorment à moitié toute la matinée ...'' Quand, avec mes camarades de deuxième et première on allait siffler trois bières sur le coup midi pour pioncer en classe aux heures suivantes, on pensait découvrir le monde et on n'avait finalement rien inventé.
Toujours au rayon cocasse, c'est le lait sucré qui a servi de produit de substitution au vin coupé des cantines scolaires (on parlait de 3% volume d'alcool). Deux années auparavant, le gouvernement de Pierre-Mendès France distribuait du lait adouci au saccharose aux écoliers. Le président du conseil soulignait : ''Ces distributions seront salutaires pour la santé de nos enfants. Elles aideront à écouler une partie de notre production laitière et sucrière; et elles prépareront une modification progressive des habitudes des consommateurs dans notre pays où le lait et le sucre ne sont pas consommas autant que le voudraient la santé et la vigueur de la race, alors que dans d'autres pays voisins et semblables au nôtre, ces aliments contribuent plus largement à la ration moyenne de la population. Le progrès social est là aussi.'' (Pierre Mendès-France, Gouverner c'est choisir, discours prononcé à la foire-exposition d'Annecy, le 26 septembre 1954, cité par Didier Nourrisson dans Crus et cuites, histoire du buveur op. cit.).
Le journal La Dépêche du 1er décembre 1954 exposait le cas des ''enfants qui ne partageraient pas les goûts du président du Conseil... On ne pincera pas le nez de ces élèves pour les forcer à boire du lait.'' La circulaire ministérielle précisait que ''c'est en expliquant aux enfants que cette mesure protège leur croissance qu'on obtiendra, par un appel à leur raison, la persuasion des enfants capricieux et, finalement, le résultat à la fois sanitaire et éducatif que l'on cherche.'' (Crus et cuites, histoire du buveurop. cit.)
Boire du vin coupé à l'eau ou du lait chargé en sucré, que choisir? Le bonheur réside dans la modération. Avec Alphonse Allais, nous boirons du lait (sucré), lorsque les vaches mangeront des raisins (secs).
Que proposer comme accord avec la recette, me direz-vous? Du vin coupé à l'eau? Une bière légère? Un simple verre d'eau? On prend un Zind, le vin de table de Zind-Humbrecht, un magnifique mélange d'auxerrois (35%) et de chardonais (65%) que le génial Olivier Zind-Humbrecht vinifie avec son talent inégalé. Le vin est fruité au nez, minéral, presque salin en bouche, un régal. C'est un vin de France. Un vin que n'aurait pas renié Pierre-Mendès du même nom, même s'il a forcé toute une génération de bambins à s'enfiler, deux fois par jour, un liquide opaque blanc mat composé de liquides protéiniques et de globules gras en émulsion adjoint de molécules de glucose unies chacune à une molécule de fructose.
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SEXUALITÉ - Le problème ronge les hommes qui en souffrent et bien souvent la personne avec laquelle ils partagent leur lit. L'éjaculation précoce est un trouble sexuel fréquent, qui rend un homme touché sur deux inquiet sur l'avenir de sa vie sexuelle, selon l'étude EMOI réalisée par les laboratoires MENARINI et rendue publique ce mercredi 3 février.
Réalisée en partenariat avec la FF3S (Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle) sur 575 patients (et de 290 partenaires) recrutés par 120 sexologues ou urologues entre octobre 2013 et avril 2014, cette étude montre quelle est l'étendue des conséquences de l'éjaculation précoce sur le mental de ces hommes ainsi que sur leur couple.
L'éjaculation précoce est, avec la dysfonction érectile (ou "impuissance"), le trouble sexuel le plus fréquent chez les hommes. Contrairement à la dysfonction érectile, qui toucherait un homme adulte sur 10, et près d'un quart des hommes après 50 ans, l'éjaculation précoce est un comportement et non pas une maladie.
Deux tiers des éjaculateurs précoces n'osent pas consulter
Il faut distinguer deux sortes d'éjaculation précoce. L'éjaculation primaire (innée) apparaît dès le début de la vie sexuelle, quelle que soit le ou la partenaire et peut survenir avant ou juste au moment de la pénétration. L'éjaculation secondaire (acquise) survient plus tardivement, après avoir connu des relations sexuelles de durée "normale". Un élément déclenche celle-ci, il peut être d'origine psychologie, relationnelle ou physique.
Les éjaculateurs précoces ont en moyenne 39 ans et la plupart d'entre eux vit en couple (70%).
Alors que l'éjaculation précoce peut être contrôlée, la plupart des hommes (67%, soit plus de deux tiers) concernés ne consultent pas, pensant que le problème "s'arrangera tout seul". Ceci s'explique en partie car l'éjaculation précoce est encore source de honte (62%) et de stigmatisation.
Pourtant, ce trouble a des conséquences sur leur mental. Par rapport à la population en général, ces hommes souffriraient en effet plus de troubles de l'humeur -anxiété, dépression- (37% contre 11%) et de troubles du sommeil (26% contre 12%). Ils ont tendance à perdre en estime de soi, à avoir de moins en moins confiance "en tant que partenaire sexuel", se sentent coupables. D'ailleurs, seuls 8% d'entre eux sont satisfaits de leurs performances sexuelles.
Mésententes dans le couple, divorces, ruptures...
Au-delà de l'impact psychologique sur eux-mêmes, l'éjaculation précoce a, toujours selon cette étude, un impact sur le ou la partenaire. 79% des éjaculateurs précoces pensent que leur partenaire est insatisfait sexuellement parlant. Ce qui est presque vrai: pour une femme concernée sur deux, l'orgasme est "plutôt difficile", "très difficile" à atteindre ou "absent". D'ailleurs, dans la moitié des cas, c'est la partenaire qui est à l'origine de la consultation médicale.
Au total, ce sont 90% des hommes éjaculateurs précoces et 73% des partenaires qui se sentent frustrés.
Ce trouble pourrait être responsable de mésententes avec la partenaire (57%), divorces, séparations, ruptures (22%), désirs d'infidélité (30%).
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SANTE - A 36 ans, le neurochirurgien Paul Kalanithi était également diplômé en littérature anglo-saxonne et avait obtenu la bourse d’étude la plus prestigieuse de sa spécialité. Bien placé pour accéder à la chaire de neuroscience de l’Université de Stanford, il était aussi marié à une interne brillante.
C’est alors qu’il a découvert qu’il avait un cancer du poumon de stade IV.
"Le diagnostique a été immédiat", écrit-il dans ses mémoires, When Breath Becomes Air, publiés après sa mort (Kalanithi est décédé en mars 2015). "Pendant mon internat, j’avais analysé des centaines de scans pour mes collègues afin de voir si la chirurgie offrait quelque espoir. J’écrivais : 'Situation métastatique avancée, la chirurgie ne peut rien faire' et je passais au suivant."
Le Dr Paul Kalanithi à la Stanford Hôpital and Clinics en 2014. Kalanithi est décédé au mois de mars, 22 mois après qu’on lui avait diagnostiqué un cancer du poumon de stade IV. - Norbert von der Groeben
Ce nouveau livre raconte le cheminement de Kalanithi pendant les dix-huit derniers mois de sa vie, notamment sa tentative de trouver une réponse à l’une des questions existentielles qui lui avait fait choisir la médecine: "Quel sens donner à la vie quand on sait qu’elle mène à la mort et la décomposition?"
Voici quatre réflexions tirés des mémoires de Kalanithi:
1. C’est à vous de définir vos valeurs
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Quand Kalanithi a appris qu’il avait un cancer du poumon en phase terminale, il a demandé à son oncologue, Emma, d’être aussi précise que possible dans son diagnostique.
"Ca m’aiderait de savoir combien de temps il me reste ", lui a-t-il répondu quand elle n’a pas voulu émettre une hypothèse sur son espérance de vie. "Si j’ai deux ans, je vais écrire un livre. Si j’en ai dix, je vais reprendre la chirurgie et mes études fondamentales."
Au lieu de céder, Emma lui a suggéré de "définir ses valeurs". Il a pris cela pour un défi, car "le plus délicat, avec la maladie, c’est qu’elle modifie constamment les valeurs auxquelles vous êtes attaché. Quand on essaie de savoir ce qui est le plus important pour soi, on ne s’arrête jamais".
Kalanithi a repris la neuroscience pendant quelque temps, avant de se consacrer pleinement à son épouse, ses enfants et, bien entendu, la rédaction de ses mémoires. Bien que l’approche de la mort ait stimulé sa productivité, il s’est beaucoup intéressé à la notion de réinventer ses valeurs au fur et à mesure de l’évolution de sa maladie.
"Emma ne m’a pas rendu mon identité", écrit-il. "Elle m’a permis de m’en créer une autre."
2. Nous ne voyons jamais les choses dans leur ensemble
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Quand Kalanithi a été admis en tant que patient dans l’hôpital où il avait exercé, il a vu pour la première fois le cancer de l’autre côté du miroir.
"Il est impossible de détenir l’ensemble des connaissances humaines", s’est-il dit en observant que le monde était différent selon qu’on le voyait avec les yeux d’un médecin, d’un patient, d’un ingénieur, d’un économiste, d’un chasseur de perles, d’un alcoolique, d’un technicien du câble, d’un éleveur de moutons, d’un mendiant ou d’un prêtre. "Le savoir naît des relations que nous établissons entre nous, et avec le monde qui nous entoure, mais ne sont jamais complètes."
Indépendamment de ses récompenses dans le domaine de la neuroscience, ou de son habileté à manier le scalpel, c’est en devenant à son tour malade du cancer qu’il a vraiment ressenti la douleur de ses patients et de leurs familles.
3. La maladie n’est pas une juste punition
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En devenant interne, Kalanithi a commencé à s’inquiéter du fait qu’il devenait de moins en moins sensible à la douleur des patients à mesure qu’il gagnait en expertise, ce qu’il qualifiait de "dégringolade morale".
Ce n’était pas qu’une impression. Kalanithi se souvient de ne pas avoir pris le temps de répondre en détail aux questions des cancéreux, et d’un incident au cours duquel un ancien combattant récalcitrant s’était blessé parce qu’il ne l’avait pas écouté. "J’ai recousu la blessure ouverte tandis qu’il poussait des cris de douleur, en me disant qu’il l’avait bien cherché", raconte-t-il.
C’est après le décès d’un collègue dans un accident de voiture que Kalanithi a changé d’attitude. "Personne ne mérite ce qui lui arrive", s’est-il dit. "En tant qu’interne, mon idéal n’était pas de sauver des vies – nous sommes tous mortels – mais d’aider le patient et sa famille à comprendre ce que sont la mort et la maladie."
Concrètement, le consentement obligatoire du patient est devenu pour lui "l’occasion de sceller un contrat avec l’un de mes compatriotes en souffrance". C’est aussi un rappel utile de la force des relations humaines.
4. La douleur fait partie de la vie
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Quand Kalanithi et son épouse, Lucy, se sont posé la question d’avoir un enfant dans les derniers mois de sa vie, elle lui a demandé si le fait de devoir dire au revoir à cet enfant ne rendrait pas sa mort encore plus douloureuse. Kalanithi a eu une réponse extraordinaire: "Sûrement, et ce serait une bonne chose". Lucy et lui considéraient en effet que la douleur fait partie de notre existence. D’ailleurs, sa relation avec Cady, sa fille, est la clé de voûte de ses mémoires. Elle a éclairé ses derniers instants:
"Tu as rempli un mourant de joie", écrit-il. "Une joie que je n’avais jamais connue jusqu’à présent, une joie qui se suffit à elle-même. En cet instant, c’est inestimable."
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Dans le langage courant, le terme de burn out est mis à toutes les sauces, pour désigner à tort une simple indigestion passagère de boulot, une sensation d'épuisement, un ras-le-bol temporaire de sa chefferie... Le vrai burn-out est une lame de fond, qui ronge en douce ses victimes, et les abat d'un coup. Comme les hommes et les femmes que nous avons rencontrées pour ce livre. Edouard le banquier, au volant de sa voiture, s'est évanoui dans un embouteillage. Anne la journaliste a quitté son bureau avec sa tasse de café encore pleine. Pierre-Yves le prof a quitté sa salle de classe au milieu d'un cours... Virginie, cadre marketing, n'a pas pu se lever un matin: "Mon corps refusait littéralement de m'obéir". Et ce cataclysme les a mis hors-jeu pendant des mois, des années. Le travail les a "tués".
2. Cela ne frappe que les gens fragiles
Il arrive que le burn out révèle une faille. Nous en avons tous. Mais la plupart des hommes et des femmes dont nous retraçons la descente aux enfers étaient costauds, performants dans leur travail, heureux dans leur vie privée, sans problèmes particuliers. Des dévoués qui s'impliquaient à fond dans ce travail qu'ils aimaient, et qu'ils ne voulaient pas faire mal par faute de moyens, ou pour cause de consignes contradictoires, d'objectifs impossibles à tenir, d'impératifs contraires à leur éthique personnelle. Le burn-out nous concerne tous potentiellement. Le vrai, celui qui terrasse sans qu'on l'ait vu venir, tombe plutôt sur les bosseurs et les consciencieux. Ces qualités autrefois reconnues ne sont plus celles qui prévalent d'aujourd'hui. "Cela ne devrait pas être un défaut d'être perfectionniste !" soupire Anne.
3. Le burn out ne touche que les grandes entreprises
On le croit, car les spectaculaires vagues de suicides chez France-Telecom ou Renault nous ont tous choqués. Rendue visible par l'effet de masse, la souffrance des salariés a stupéfié. Mais les restructurations inhumainement gérées et les dérives de grands dirigeants obsédés par la réduction des coûts ne sont pas seules à secréter du burn out. On trouve partout du management toxique, des hiérarchies tordues, des collègues vénéneux, la solitude face aux responsabilités diluées, le manque de sens d'un travail dont la valeur est niée. Y compris dans les petites entreprises et la fonction publique, comme on l'a vu récemment avec le suicide d'un cardiologue à l'hôpital Pompidou. Ou chez les professions libérales -avocats, médecins, architectes - les patrons, les agriculteurs, les cuisiniers, les journalistes... le burn-out frappe partout, dans toutes les professions.
4. Le burn out, c'est comme une dépression
Ne dites pas à une victime de burn out qu'elle est en dépression. "Je suis victime d'une institution qui m'a rendu malade," corrige Pierre-Yves. On peut laisser dire à certains médecins, au vu de symptômes voisins, que le burn out est une forme très particulière de dépression. Pourtant, alors que celle-ci se traduit généralement par un trouble lent de l'humeur, le burn out n'est pas toujours, loin de là, précédé par une période de tristesse. La dépression peut être motivée par un déséquilibre personnel indépendant du contexte, le burn-out est lié à l'organisation du travail. Les traitements adaptés à la dépression soignent d'ailleurs mal ce syndrome d'épuisement professionnel. Pour sortir du burn-out, il faut, outre beaucoup de temps, une rupture radicale avec l'univers professionnel. Au prix souvent d'un changement total de métier ou de vie. Le burn-out, contrairement à la dépression, alerte sur les dysfonctionnements du monde professionnel et les valeurs de notre société.
5. Le burn out n'est plus tabou
On en parle partout, comme on parle d'un rhume des foins ou d'une grippe saisonnière. Mais en réalité, le burn out se vit mal, et caché. La plupart des personnes dont nous racontons l'itinéraire nous ont demandé l'anonymat total. Ces ex-battants ne supportent pas d'être en arrêt maladie à la charge de la Sécurité sociale. "J'ai honte, dit Edouard le cadre bancaire. Et je leur dirais quoi, à mes clients, à mes relations?" Ils savent que leur décrochage sera décodé comme une preuve de faiblesse. Les gens ont encore du mal à comprendre que les ressorts d'un burn out ne sont pas à chercher chez celui qui en est victime mais dans l'environnement professionnel qui l'a suscité. Ils ne veulent pas savoir, pas voir. La personne en burn-out est souvent très seule, oubliée de son ancien monde, comme effacée. En disant "stop", en sortant du circuit, elle culpabilise autrui et fait peur.
Le livre d'Emmanuelle Anizon et Jacqueline Rémy sort chez Flammarion le 3 février.
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La poupée Barbie n'est plus ce qu'elle était : jadis fantasme américain d'une perfection un peu vulgaire, blonde taille fine et gros seins, la poupée Barbie se décline aujourd'hui dans le champ du réel : noire, brune, asiatique, taille 34 à 46, elle épouse la diversité naturelle, elle participe de la reconnaissance des minorités, non seulement ethnique mais aussi physique, elle est miroir. Du fantasme au miroir, elle manifeste l'évolution même de notre société et de la notion de représentativité.
Certes, aucune femme ne ressemble à la Barbie d'origine, qui véhicule une idéologie américaine naïve, hollywoodienne, où la beauté et le sex appeal sont le creuset et l'apogée de la féminité. Canon excluant puisque canon, complexant puisqu'idéal, mais jouissif puisque suscitant, par l'écart avec le réel, l'imaginaire. Le fantasme comme support de l'imagination, voilà à quoi servait la poupée. Et l'on peut trouver cet imaginaire faible, pauvre, aliéné à un objet de consommation, du moins avait-il un espace.
Société "métissée" et minorités "visibles"
"Time" magazine du 6 février.
Pour autant, dans une société métissée, la blondeur et la blancheur de l'objet du désir véhiculaient une normativité discriminante. Associer le fantasme à une couleur est le fait par excellence d'une domination qui ne dit pas son nom, et qui contraint le fantasme lui-même à prendre la forme de celui du dominant. De ce point de vue, que les Barbies deviennent noires était une nécessité. Noires, mais pas pour autant grosses ! Car si elles sont noires, c'est aussi pour faire fantasmer les petites blanches : pourquoi dès lors qu'elles changent de couleur, doivent-elles en plus ressembler à la "majorité" et prendre un tour de taille ? Le fantasme ne peut-il être que blanc ? Et faire la part belle à la diversité, est-ce nécessairement renoncer au fantasme ? Soit la Barbie est idéale - et blanche ! Soit elle est un miroir, et de toutes les couleurs, mais aussi de toutes les tailles. On s'ouvre au réel, en oubliant d'élargir ce que Bourdieu appelait le capital symbolique.
Que les minorités deviennent "visibles", ne participe pas tant d'un progrès de représentativité que de transformation du capital symbolique : on normalise l'indifférenciation de la couleur et de l'origine sociale relativement à telle ou telle fonction. La possibilité d'accès à n'importe quel statut, du comédien au président de la République, ouvre non seulement l'imaginaire mais encore le fantasme : on y revient. Ouvrir la porte de l'imagination, c'est déjà travailler à l'égalité. Mais si un noir peut accéder à la fonction suprême aux États-Unis, il représente bien la totalité de la population, et pas seulement celle des Noirs américains. Il ne représente pas seulement ceux qui lui ressemblent ; mais il élargit incontestablement leur capital symbolique.
Et de fait, on a pensé, on a supposé, on a décidé que les petites filles seraient malheureuses de ne point pouvoir ressembler à leur objet de fantasme - accréditant là une évidence : on ne ressemble pas au fantasme, s'il accède au réel, il n'est plus fantasme. Sans doute a-t-on alors dépassé la tautologie pour protéger toutes ces petites filles décidément malheureuses d'être douées de vie et donc d'imperfection, afin de briser le fantasme au profit de la ressemblance : les Barbies seront comme vous et moi, imitant la nature. Ainsi la question de la représentation sera-t-elle résolue (en l'occurrence évacuée). Si elles "ressemblent", elles "représentent". Personne ne sera discriminé, il n'y aura plus que du même.
Crise de la représentation
On est passé d'une idéologie du fantasme lié au cliché - et tout cliché véhicule une idéologie, puisqu'il est un précipité de valeurs ambiantes - à une idéologie du même, entérinant par là la diversité censée être représentée, et validée dans son hétérogénéité hermétique : si les noires ne peuvent jouer qu'avec des Barbies noires, les grosses qu'avec des Barbies grosses, les brunes qu'avec des Barbies brunes, et les apprentis mannequins qu'avec les Barbies de la vieille génération, on peut s'inquiéter pour l'avenir de la mixité. La représentation dévoyée de/par notre époque choisit la mimesis, et non l'écart, seul celui qui me ressemble peut me représenter.
C'est donc que la question de la représentation est en crise, au profit de la duplication. Elle avait déjà été interrogée en son sens littéral à travers la photographie, censée "ressembler" et "représenter" tout à la fois l'original, mots dont le langage courant use par facilité. Mais
... une photo ressemble à n'importe qui, sauf à celui qu'elle représente. Car la ressemblance renvoie à l'identité du sujet, chose dérisoire, purement civile, pénale même ; elle le donne "en tant que lui-même", alors que je veux un sujet "tel qu'en lui-même". La ressemblance me laisse insatisfait, et comme sceptique (c'est bien cette déception triste que j'éprouve devant les photos courantes de ma mère - alors que la seule photo qui m'ait donné l'éblouissement de sa vérité, c'est précisément une photo perdue, lointaine, qui ne lui ressemble pas, celle d'une enfant que je n'ai pas connue).
Ressembler à soi-même, c'est la marque d'une identité triste, et déjà l'esprit de sérieux qui pétrifie le masque : ce n'est plus être l'ombre de soi-même, mais être l'image de soi-même, et sans doute vaut-il mieux préférer le masque au double, il est moins inquiétant. Car ressembler à soi-même, c'est prétendre avoir une identité fixe, et devenir pour soi-même un dogme. Alors, ressembler à soi-même ou ressembler à un autre, cela ne fait pas le jeu de la représentation.
Car la représentation est justement un jeu, ce jeu qui offre la distance à l'intérieur de laquelle s'élaborent la pensée, le doute, la réflexion, le dialogue. Il en va de la politique comme de l'art, la représentation n'est pas une duplication, mais le fait de rendre présent une absence : il y a plusieurs manières de re-présenter, mais quelles qu'elles soient, pour re-présenter, il faut déjà présenter, et en se présentant faire sens, faire signe vers de l'ailleurs, porter en soi, sur soi, et pour les autres, un signifié qui nous dépasse.
Confondre ressembler et représenter, c'est croire que le signifiant et le signifié s'équivalent, c'est renoncer à toute sémiotique, à tout système de sens, à l'idée même de la signification au-delà du signe. Mais une société de communication et d'apparence privilégie le signifiant sur le signifié. Aussi n'est-il pas si étonnant que la représentation se soit réduite à du semblable et que la politique vive une crise sans précédent.
Étrange expérience que de ne pas se reconnaître sur une photographie, ou de ne pas retrouver les êtres aimés et connus, alors que manifestement, ce sont eux qui posent sur la photo. Étrange expérience que de ne plus se sentir représenté, soit par phénomène d'éloignement, soit par phénomène de trop grande ressemblance.
Symbolique vs réel
Pourquoi ne puis-je jouer avec une Barbie asiatique, et pourquoi un vieux noir ne me représenterait-il pas mieux à l'assemblée qu'une femme de quarante ans, mère de famille, et atteinte du syndrome d'activisme ? Pourquoi n'aurais-je pas envie d'être précisément représentée par celui qui ne me ressemble pas, et qui de ce fait m'attire, me fait rêver, me fait me déplacer - juste me déplacer de moi-même ?
S'il faut des députés de toutes les origines, ce n'est pas en tant qu'ils ressembleraient à la société, mais en tant qu'ils la représenteraient. Représenter la diversité n'équivaut pas à représenter sa propre communauté : on peut être d'origine arabe et représenter le fait que notre société est riche de différentes intégrations à travers son histoire, ceci n'est en rien équivalent au fait de représenter la population d'origine arabe. Ce glissement de sens est pourtant en train de mettre en échec le débat lui-même sur l'intégration.
Cette question du symbolique contre le réel s'exporte dans tous les champs de la vie politique, au détriment du symbolique : le réel l'a emporté, et lorsqu'on sait que le réel a toujours été l'alibi des idéologies les plus invisibles, on peut craindre pour l'avenir de la démocratie.
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Sur la lancée de l'an passé, Novak Djokovic a entamé sa saison en Grand Chelem par une victoire à l'Open d'Australie. Intouchable physiquement et mentalement, le No. 1 mondial continue de creuser le fossé entre lui et ses poursuivants. En finale, Andy Murray, son dauphin, s'est montré impuissant face à la machine serbe.
Novak Djokovic continue de repousser irrémédiablement ses limites. Auteur d'une saison 2015 hors normes, le Serbe est reparti sur des bases encore plus exceptionnelles en 2016. Serein sur le court, élastique dans ses déplacements, déconcertant de facilité avec ses frappes chirurgicales, le patron du circuit n'en finit plus de soulever des montagnes. Il avait déjà gravi le Mont Blanc en 2011 et atteint aisément la cime du Kilimandjaro l'an passé, le voilà désormais à l'assaut de l'Himalaya. L'Everest, représenté par les 17 titres du Grand Chelem de Roger Federer, est encore loin mais plus aussi insurmontable qu'auparavant.
En Australie, le Serbe a douté, notamment lors de son affrontement en cinq sets contre Gilles Simon en huitièmes de finale, en commettant l'incroyable bagatelle de 100 fautes directes, mais n'a jamais paru véritablement vulnérable. Ses prestations lors des trois derniers matches du tournoi en sont la parfaite illustration. Contre Kei Nishikori, Roger Federer et Andy Murray, jamais le Djoker ne s'était montré aussi impitoyable lors d'une échéance majeure. Avec une aisance hors du commun, il a exécuté un récital aussi exceptionnel qu'effrayant contre le Suisse, à l'occasion de sa demi-finale. Injouable, le No. 1 mondial n'a mis que 54 petites minutes pour empocher les deux premières manches face au Bâlois, ne lui laissant que trois jeux. Du jamais vu depuis la finale de Roland-Garros en 2008, où l'Helvète n'avait inscrit que quatre jeux contre Rafael Nadal.
Ce qui frappe tout observateur du tennis en ce début d'année 2016, c'est le fossé conséquent que le natif de Belgrade est en train de creuser avec le reste du circuit. Il suffit de jeter un œil au classement ATP pour s'apercevoir du trou géant qui sépare le Serbe de ses poursuivants. Intouchable avec 16.790 unités au compteur, Novak Djokovic dispose d'une avance surréaliste de 7845 points sur Andy Murray, son dauphin et adversaire en finale à Melbourne. Ce dernier a pourtant lutté pour instaurer le doute dans l'esprit du Belgradois. En vain.
La Rod Laver Arena, forteresse imprenable du Djoker
Débordé dès les premières minutes de la rencontre, l'Ecossais a tenté de sonner la révolte dans le deuxième acte de la finale en effaçant son break de retard. Mais face à un Djoker en mode automatique qui l'obligeait toujours à frapper un coup de raquette supplémentaire, le No. 2 mondial a fini par imploser. Le vainqueur de la Coupe Davis 2015 a eu sa chance, mais une fois que celle-ci s'est envolée, le patron du circuit ne s'est pas privé pour écœurer son adversaire. Les jambes en feu face à un Novak Djokovic à peine en sueur, le Britannique aura tenu la distance le temps d'un set. Une fois de plus, la marche était trop haute pour Andy Murray, finaliste malheureux pour la cinquième fois en cinq tentatives (quatre fois contre Novak Djokovic) sur les terres australes. Jusqu'au bout, le dauphin du Serbe a eu le mérite de s'accrocher pour rester dans le match.
Malgré un break de retard dans le troisième set, le deuxième joueur mondial a de nouveau comblé son déficit... pour mieux se saborder dans l'ultime jeu décisif de cet Open d'Australie 2016. Les deux double-fautes de l'Ecossais ont rapidement mis sur orbite la machine serbe. Définitivement lancée, elle a abrégé les souffrances d'un Andy Murray qui n'avait pas vraiment la tête au tennis. Et pour cause, Kim, sa femme restée au pays, arrivait au terme de sa grossesse. "Tu as été une légende ces deux dernières semaines. Je prends le prochain avion pour rentrer à la maison", a-t-il d'ailleurs déclaré, les larmes aux yeux, lors de la cérémonie protocolaire à l'issue de la finale. L'esprit tourné vers la Grande-Bretagne, il n'a pu que constater la puissance inébranlable de Novak Djokovic. Les années se suivent et se ressemblent sur le continent rouge. Vainqueur pour la sixième fois à Melbourne, le Serbe s'est empressé d'embrasser la Rod Laver Arena dans la foulée de la balle de match. Une arène qui lui réussit bien puisqu'il n'a jamais perdu en finale, au contraire des autres tournois du Grand Chelem (quatre défaites à New York, trois déconvenues à Roland-Garros et un échec au All England Club).
Djokovic lancé vers le record de Federer
Avec une nouvelle couronne en Grand Chelem, le No. 1 mondial a soigné ses statistiques. En Australie, Novak Djokovic a poursuivi sa folle série de finales consécutives sur le circuit. Depuis sa défaite à Doha l'an passé, l'empereur du tennis masculin a disputé 17 finales de rang, dont 13 se sont soldées par un triomphe. Quatre tournois du Grand Chelem, six Masters 1 000 et le Masters de Londres sont tombés dans sa besace lors des douze derniers mois, difficile de faire mieux... Le Belgradois marche littéralement sur l'eau. Et avec un nouveau succès en Grand Chelem, il se fait un peu plus une place de choix dans la légende de son sport. A Melbourne Park, l'inamovible leader du classement ATP a rejoint Roy Emerson au palmarès avec six trophées glanés dans le tournoi australien. Plus que cela, il s'est surtout hissé au niveau de Rod Laver et Björn Borg en remportant un onzième titre du Grand Chelem. Un accomplissement qui lui ouvre des perspectives à la hauteur de l'invraisemblable période faste qu'il traverse actuellement.
Le tempo infernal qu'il imprime depuis quinze mois lui permet de voir loin. Sur les cinq dernières années, Novak Djokovic a conquis dix titres du Grand Chelem, quand Rafael Nadal en a seulement remporté cinq, dont quatre à Roland-Garros. Avec une telle dynamique, le sextuple vainqueur de l'Open d'Australie peut légitimement espérer dépasser les 14 unités en Grand Chelem de Pete Sampras et Rafael Nadal, voire même un peu plus... Et pour cause, tous les voyants sont au vert pour le Serbe, aussi bien dans la vie privée que sur le plan professionnel. Il n'y a aucune raison pour que l'archi-domination du No. 1 mondial s'arrête prochainement. S'il maintient cette cadence, ce qui semble écrit d'avance pour les mois à venir, Novak Djokovic peut même ambitionner d'égaler, voire de dépasser, les 17 titres du Grand Chelem de Roger Federer, record absolu en la matière. La route est encore longue puisque le Serbe compte six longueurs de retard sur le Suisse, mais sa forme actuelle lui permet de rêver à un tel exploit. "J'ai ce record dans un coin de ma tête", a admis le Djoker au lendemain de sa victoire à Melbourne. Mathématiquement, cela ne pourra pas se produire avant 2017, mais les blessures et la lassitude pourraient contrarier ses plans. Si la deuxième option n'est pas à l'ordre du jour, la donnée physique est à prendre en compte. Après 29 ans, Roger Federer n'a remporté qu'un seul titre du Grand Chelem (Wimbledon en 2012). Quid du natif de Belgrade ? Réponse après le 22 mai prochain, jour de son anniversaire et du début de Roland-Garros.
"Paris, c'est le dessert"
Quasiment intouchable depuis de nombreux mois, Novak Djokovic peut envisager sereinement la suite de la saison. Cette dernière passera par la conquête de Roland-Garros, seul tournoi du Grand Chelem qui résiste encore au patron du circuit. Le Serbe a déjà essuyé trois revers en finale à Paris, dont un particulièrement frustrant l'an passé face à un Stan Wawrinka en fusion. Comme en 2012, il débarquera dans la capitale française avec l'opportunité de réaliser le Grand Chelem à cheval sur deux saisons. Une victoire Porte d'Auteuil donnerait ainsi une dimension supplémentaire à la carrière du Belgradois et encore un peu plus de relief à sa domination outrageuse sur le circuit. A l'issue de son triomphe à Melbourne, Novak Djokovic a d'ores et déjà prévenu: "Le loup aura très faim. Mais il a besoin de manger différents plats avant d'arriver à Paris. Paris, c'est le dessert."
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Une des conclusions est extrêmement claire. "Il est difficile de soutenir l’hypothèse d’un quelconque comportement communautariste parmi les couples homosexuel. (...) La question des droits des homosexuels ne constitue manifestement pas, pour cette partie de l’électorat gay, le déterminant direct du comportement électoral", note Sylvain Brouard.
Il en veut pour preuve que "tous les segments électoraux sont représentés notamment ceux, comme le Front national, qui, a priori, n’apparaissait pas comme le réceptacle naturel du vote gay". Ainsi, les trois principales forces politiques ont obtenu plus de 25% des voix des personnes homosexuelles mariées.
Le vote FN surreprésenté chez les hommes homosexuels
Il est intéressant de noter que l'ordre d'arrivée est le même que pour l'ensemble de la population. Les homosexuels qui se sont mariés ont majoritairement voté pour le FN, devant le parti Les Républicains et le PS. Par rapport aux couples hétérosexuels, le score du PS est meilleur chez les homosexuels (+ 2,4) tandis qu'il est moins bon à droite où la mobilisation contre le mariage pour tous avait été la plus forte (-3,6).
Cependant, c'est le Front national qui enregistre la plus grande progression. Son score auprès des homosexuels est 5,8 points supérieur à ce qu'il est chez les hétérosexuels. L'écart est encore plus conséquent lorsque l'étude s'est intéressée aux différences entre hommes et femmes. Le FN réalise près de 40% des voix chez les seuls hommes homosexuels mariés. C'est 15 points de mieux que le FN et 16 de mieux que Les Républicains.
Pour Sylvain Brouard, difficile d'expliquer ce constat. Tout juste souligne-t-il "une convergence entre trois phénomènes". Il cite d'abord "la présence avérée de certains d'entre eux au sein de la direction frontiste". Il évoque ensuite "le ralliement spectaculaire de certains activistes gays au FN", notamment Sébastien Chenu fondateur de Gaylib (association LGBT membre de l'UMP) devenu conseiller région de Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Enfin, l'auteur de l'étude mentionne "la discrétion de Marine Le Pen sur le mariage pour tous": même si elle souhaite toujours une réécriture de la loi Taubira, la présidente du FN n'a en effet participé à aucune manifestation de la Manif pour tous, au contraire de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen.
L'étude est, selon son auteur, un message adressé à la gauche. "Tenir une promesse électorale n’a pas été suffisant, dans le présent contexte, pour fidéliser cet électorat", écrit Sylvain Brouard qui voit toutefois dans les résultats de son étude "un signe de succès du mariage pour tous". "S'il visait à normaliser la place des homosexuels dans la société, les couples homosexuels témoignent bien,d’un point de vue électoral, d’une forme de normalisation politique", conclut-t-il.
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PHOTOGRAPHIE - Donner naissance à un enfant est la plus belle chose au monde, mais c'est aussi l'une des plus difficile. La photographe Leilani Rogers, elle aussi maman, a immortalisé de superbes images illustrant des accouchements sous toutes les formes. Et le rendu donne des frissons.
Pour la photographe, ces clichés peuvent aider les mères à guérir des souvenirs de leurs accouchements, car c'est en général un moment où les femmes se sentent vulnérables et faibles.
"La naissance est considéré par beaucoup comme une affaire privée", a déclaré Leilani Rogers au Huffington Post amércain. "Et pourtant, c'est une chose étonnante que nous devrions célébrer et enseigner à nos enfants. Je pense que les gens voient ces photos comme quelque chose d'instructif et de fascinant".
Ces images illustrent pour la photographe un sujet tabou, qu'elle désir briser: "Je souhaite vivement que ces photos normalise ce spectacle de naissance".
"Nous travaillons toutes dur pour amener nos bébés dans ce monde. Et nous les aimons toutes avec chaque fibre de notre être! Plus important encore, à la fin de chaque accouchement nous tenons toutes nos bébés dans la même position divine: telle une mère".
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FAMILLE - Quand Heather Clark a perdu son fils de 7 mois, elle a décidé de faire don de ses organes. Une décision qui a sauvé trois vies, dont celle de la petite Jordan Drake, née avec une malformation cardiaque. Après avoir échangé par courrier avec la petite fille et sa mère, Heather Clark a enfin pu rencontrer la fillettet qui a survécu grâce au cœur de son fils.
Un moment d'émotion pour la maman en deuil et celle de Jordan, et qui est devenu encore plus touchant lorsque la petite fille a offert à la mère de son donneur un cadeau très symbolique, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d'article.
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